Nouvelle rumeur meurtrière sur WhatsApp en Inde : 32 personnes arrêtées

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Par AFP - New Delhi
Publié le 15 juillet 2018 - 13:08
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Un vendeur de journaux indien lit un journal avec une annonce de la messagerie WhatsApp déterminée à lutter contre les fake news à New Delhi, le 10 juillet 2018
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© Prakash SINGH / AFP/Archives
Un vendeur de journaux indien lit un journal avec une annonce de la messagerie WhatsApp déterminée à lutter contre les fake news à New Delhi, le 10 juillet 2018
© Prakash SINGH / AFP/Archives

La police indienne a annoncé dimanche avoir arrêté 32 personnes après la mort d'un homme lynché à la suite de rumeurs d'enlèvement d'enfant lancées sur la messagerie WhatsApp.

Mohammad Azam, un employé de Google de 27 ans, a été attaqué avec deux amis dont un de nationalité qatarie par une foule de 2.000 personnes vendredi soir dans le district de Bidar, dans le sud de l'Etat de Karnataka.

Ses deux amis ont été très grièvement blessés dans cette attaque survenue quelques jours après que la messagerie détenue par le réseau social Facebook a publié des conseils dans les journaux indiens sur la manière de repérer les fausses informations circulant sur sa plateforme.

Plus de 20 personnes ont été lynchées ces deux derniers mois en Inde après avoir été accusées d'enlèvement d'enfant, selon des informations de presse.

La police a précisé que Mohammad Azam et ses amis revenaient vers la ville voisine de Hyderabad après avoir rendu visite à un ami à Bidar lorsqu'ils se sont arrêtés à mi-chemin et ont proposé des chocolats à des enfants.

"L'un d'eux avait acheté des chocolats au Qatar et a essayé d'en donner aux enfants comme marque d'affection", a expliqué à l'AFP l'adjoint au chef de la police de Bidar V. N. Patil. Mais un enfant s'est mis à pleurer, attirant l'attention de plus âgés, qui ont accusé les hommes d'être des kidnappeurs, a poursuivi le policier, alors que les rumeurs sur des réseaux d'enlèvements d'enfants vont bon train sur les réseaux sociaux dans cette région.

M. Patil a précisé que les trois hommes étaient parvenus à prendre la fuite mais avaient été attaqués à quelques kilomètres par un groupe de personnes beaucoup plus nombreux alerté via Whatsapp.

Leur voiture a basculé après avoir heurté un barrage placé par la foule en colère. Ils ont été extirpés de leur véhicule et frappés à coups de bâtons et de pierres.

Trois policiers ont été blessés par la foule qui s'est déchaînée pendant près d'une heure, tuant Mohammad Azam et blessant grièvement ses deux amis.

"C'est choquant. La foule a été si violente qu'elle a refusé de reculer même après qu'un des amis de mon frère a montré son passeport qatari", a réagi Akhmad, le frère de Mohammad Azam.

Une vidéo diffusée sur les chaînes d'information indiennes montre un policier qui tente de calmer les assaillants en train de frapper les victimes avec des bâtons.

La police a fait état de 32 arrestations en soulignant que d'autres assaillants visibles sur cette vidéo étaient recherchés.

Parmi les personnes arrêtées figure un administrateur de WhatsApp qui a diffusé le message ayant provoqué l'attaque, a indiqué à l'AFP un enquêteur sous couvert de l'anonymat.

Le premier "lynchage WhatsApp" connu dans le pays remonte à mai 2017, dans l'État pauvre du Jharkhand (est), où des foules avaient lynché huit personnes.

Après un an d'accalmie, ce fléau a pris une nouvelle ampleur depuis le début du mois de mai, avec des épisodes de violences désormais recensés dans une dizaine d'États de l'Inde. Début juillet, ce pays a appelé la messagerie mobile WhatsApp à "agir immédiatement" pour mettre un terme à la propagation des fausses rumeurs.

L'Inde est le plus grand marché pour WhatsApp avec quelque 200 millions d'utilisateurs qui envoient un milliard de messages chaque jour.

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