Pérou : le parquet lance une procédure contre Fujimori pour stérilisations forcées

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Par AFP - Lima
Publié le 26 avril 2018 - 11:04
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Photo fournie par la justice péruvienne de l'ancien président Alberto Fujimori au tribunal de Lima, le 20 avril 2018
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© HO / Peruvian Judiciary/AFP/Archives
Photo fournie par la justice péruvienne de l'ancien président Alberto Fujimori au tribunal de Lima, le 20 avril 2018
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Le Parquet général du Pérou a décidé d'engager une procédure judiciaire contre l'ex-président Alberto Fujimori pour la stérilisation forcée de cinq femmes au cours de son mandat(1990-2000), a affirmé mercredi un organisme des droits de l'Homme.

"Le procureur général, Luis Landa, a ordonné une procédure judiciaire contre M. Fujimori et trois de ses anciens ministres de la Santé, les accusant d'être à l'origine des cas de stérilisation forcée de Mamerita Mestanza, Celia Ramos ainsi que de trois autres femmes qui ont subi de blessures graves dont elles sont décédées", a déclaré à l'AFP l'avocat des familles de victimes, Milton Campos.

Me Campos, avocat de l'ONG DEMUS qui défend les droites des femmes, a affirmé qu'au cours du mandat de M. Fujimori, il y a eu au moins 2.164 cas de stérilisations forcées.

Dans son ordonnance de renvoi, "le procureur Landa se dit convaincu d'avoir en sa possession suffisamment d'éléments pour accuser l'ancien président Fujimori, ses ministres Marino Costa, Eduardo Yong et Alejandro Aguinaga ainsi que d'autres fonctionnaires", a affirmé M. Campos.

En décembre 2016 les victimes, conseillées par DEMUS, avaient fait appel de la décision de la procureure Marcelita Gutierrez de classer partiellement ce dossier.

Les principales victimes étaient des femmes de milieux défavorisés, parlant la langue amérindienne quechua et résidant dans des zones rurales, selon l'ONG.

Les victimes avaient déjà porté cette affaire devant la justice il y a 15 ans. En novembre 2015, le gouvernement péruvien avait ordonné la création d'un registre national des victimes de stérilisation forcée.

Le gouvernement de Fujimori avait lancé en 1996 un programme de planification familiale qui prévoyait des ligatures de trompes, théoriquement sur la base du volontariat. Cette politique avait pour objectif de réduire le taux de natalité et de promouvoir le développement économique.

Lors de la campagne présidentielle de 2016, Keiko Fujimori, la fille de l'ex-président, avait promis de d'indemniser les victimes de stérilisations forcées, mais sans admettre la responsabilité de son père.

Pour sa part, le candidat Pedro Pablo Kuczynski, qui a été élu président à l'issue de ces élections, avait qualifié cette pratique de "crime contre l'Humanité" et promis d'indemniser les victimes. Vingt mois après son arrivée au pouvoir, ces dernières n'ont toujours rien perçu.

L'ex-président Kuczynski a dû démissionné en mars, après avoir gracié en décembre l'ex-président Fujimori, 79 ans, condamné à 25 ans de prison pour corruption et violations des droits de l'homme.

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