Première tournée au Proche-Orient pour le nouveau chef de la diplomatie américaine

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Par AFP - Bruxelles
Publié le 28 avril 2018 - 12:43
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Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, donne une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles, le 27 avril 2018
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© JOHN THYS / AFP
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, donne une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles, le 27 avril 2018
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Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, est arrivé samedi à Ryad, première étape d'une tournée au Proche-Orient auprès d'alliés-clefs des Etats-Unis.

M. Pompeo est arrivé dans la capitale saoudienne au moment d'une poussée de tension au Yémen voisin où l'Arabie saoudite mène une intervention militaire en soutien au président yéménite contre des rebelles, les Houthis, soutenus par l'Iran.

Les autorités saoudiennes ont affirmé avoir intercepté samedi un missile tiré par les Houthis. La veille, la coalition dirigée par Ryad avait mené un raid sur la capitale yéménite Sanaa, tuant des dizaines de rebelles dont deux commandants, selon la télévision d'Etat saoudienne Al-Ekhbariya.

En trois jours, M. Pompeo se rendra en Arabie saoudite, en Israël, deux opposants à l'Iran, ainsi qu'en Jordanie, pour discuter notamment de l'accord limitant le programme nucléaire iranien.

Il a été accueilli sur le tarmac à Ryad par une importante délégation saoudienne, dont faisait notamment parti le chef de la diplomatie Adel al-Jubeir et l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis Khaled ben Salmane, le frère du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Fervent opposant à l'accord sur le nucléaire signé en juillet 2015, M. Trump doit annoncer le 12 mai s'il "déchire" ce texte âprement négocié entre l'Iran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), comme il l'a maintes fois promis.

M. Pompeo assure que le président n'a pas encore pris sa décision.

A peine investi jeudi comme 70e secrétaire d'Etat américain, il a également une autre mission, plus personnelle: montrer, fort du soutien de M. Trump, que la diplomatie américaine est de retour après le mandat compliqué de Rex Tillerson, brutalement limogé en mars qui n'était, lui, jamais parvenu à gagner la sympathie de M. Trump.

- "Retrouver sa superbe" -

Ex-militaire de 54 ans, M. Pompeo était à la tête depuis janvier 2017 de la CIA et a traversé un épineux processus de confirmation parlementaire après sa nomination par M. Trump mi-mars. Il a fait face à l'opposition d'une majorité de démocrates dénonçant son attitude va-t-en-guerre et des propos jugés islamophobes et homophobes, ainsi qu'à l'aile libertarienne des républicains craignant ses velléités interventionnistes.

Jeudi, M. Trump a qualifié M. Pompeo d'"atout exceptionnel" pour les Etats-Unis à un "moment critique".

M. Pompeo, qui a promis de s'adresser à ses équipes dès son retour à Washington prévu mardi, a relevé vendredi, après une rencontre avec des fonctionnaires de son ministère travaillant à l'Otan, que ces derniers "semblent avoir l'espoir de voir le département d'Etat retrouver sa superbe".

"Etre professionnel, faire de la diplomatie - de la diplomatie américaine - tout autour du monde, voilà ma mission", a-t-il poursuivi.

Samedi à Ryad, M. Pompeo s'est entretenu avec son homologue M. Jubeir avant un dîner avec le prince héritier.

Comme MM. Trump et Pompeo, le prince saoudien est un farouche opposant à l'Iran. Il a engagé une intervention au Yémen contre les rebelles Houthis qui a fait près de 10.000 morts depuis 2015 et provoqué "la pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU. Ce conflit a pris progressivement une tournure de "guerre par procuration" entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.

M. Trump voudrait aussi voir Ryad faire davantage et dépenser plus pour soutenir les opérations antijihadistes dirigées par Washington en Syrie et permettre aux soldats américains de rentrer rapidement à la maison.

Après l'Arabie saoudite, M. Pompeo se rendra en Israël pour des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui aussi critique virulent de l'Iran, puis en Jordanie qui dispose d'une longue frontière avec la Syrie.

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