Tanzanie : libération du milliardaire enlevé Mohammed Dewji

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Par AFP - Nairobi
Publié le 20 octobre 2018 - 12:15
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L'homme d'affaires tanzanien Mohammed Dewji, enlevé jeudi à Dar es Salaam, dans son bureau le 23 avril 2015 dans la capitale économique de Tanzanie.
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© Khalfan SAID HASSAN / AFP/Archives
L'homme d'affaires tanzanien Mohammed Dewji le 23 avril 2015 à son bureau de Dar es Salaam. Il a été enlevé le 11 octobre dans la ville.
© Khalfan SAID HASSAN / AFP/Archives

Le milliardaire tanzanien Mohammed Dewji a été libéré dans la nuit de vendredi à samedi et a dit être rentré chez lui "sain et sauf", un peu plus d'une semaine après son spectaculaire enlèvement le 11 octobre à Dar es Salaam.

"Je remercie Allah d'avoir pu rentrer sain et sauf à la maison", a déclaré M. Dewji lors d'une conférence de presse à Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, quelques heures à peine après sa libération.

Les traits tirés, l'air épuisé, il a remercié "les autorités de la Tanzanie, dont les forces de police, qui ont travaillé à son (mon) retour". "Je remercie mes concitoyens tanzaniens et tout un chacun a travers le monde pour leurs prières", a-t-il ajouté.

Considéré comme le plus jeune milliardaire du continent africain, M. Dewji, 43 ans, avait été kidnappé par des inconnus, très tôt le matin, alors qu'il entrait dans la salle de sport d'un hôtel de Dar es Salaam. Selon la police de Dar es Salaam, des étrangers avaient "tiré en l'air avant de faire entrer de force" M. Dewji dans leur véhicule, un tout terrain bleu foncé.

Le chef de la police tanzanienne, Simon Sirro, a expliqué à la presse que M. Dewji a déjà fourni certains éléments concernant son enlèvement.

"Mohammed Dewji nous a expliqué que les ravisseurs demandaient de l'argent mais avaient très peur, bien qu'armés. Il leur demandait combien mais ils ne disaient pas le montant".

Le jeune milliardaire "leur a donné les coordonnées de ses parents, mais ils ont eu peur, ils craignaient certainement de se faire arrêter s'ils appelaient", a ajouté M. Sirro, selon lequel les ravisseurs ont finalement décidé de jeter l'éponge.

"Nous connaissons aujourd'hui leur réseau, nous savons dans quel pays le plan a été monté", a-t-il dit, sans préciser de quel pays il s'agissait.

L'oncle de Mohammed Dewji, Azim Dewji, cité par le quotidien Mwananchi, a indiqué que son neveu avait été retrouvé vers 02H30 à Dar es Salaam. "Ses ravisseurs l'ont abandonné et il a pu appeler son père au téléphone", a-t-il déclaré, soulignant que la santé de Mohammed Dewji était "bonne à 100%".

Juste après l'enlèvement, la famille Dewji avait annoncé qu'elle offrait près d'un demi-million de dollars de récompense pour toute information qui permettrait de retrouver l'homme d'affaires.

- Complexe sportif -

Le chef de la police de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, a indiqué lors d'une conférence de presse que l'homme d'afaires avait expliqué que ses ravisseurs l'avaient abandonné dans le complexe sportif de Dar es Salaam où il était retenu, de même que "le véhicule qu'ils avaient utilisé pour leur opération".

Une fois libéré, M. Dewji s'est rendu à son domicile, où la police l'a retrouvé.

M. Dewji a également raconté à la police que ses ravisseurs "parlaient une langue d'Afrique australe, ce qui confirme nos premières informations selon lesquelles ce sont des étrangers", a indiqué M. Mambosasa, selon lequel l'enquête continue.

Le 11 octobre, les autorités avaient indiqué que les premiers éléments de l'enquête indiquaient que l'enlèvement avait été commis par "des Blancs". MM. Mambosasa et Sirro n'ont pas évoqué cette piste samedi.

Vendredi, Simon Sirro, avait indiqué que sur les 27 personnes arrêtées auparavant dans le cadre de l'enquête, huit seulement étaient "encore entre les mains de la police".

Mohammed Dewji est à la tête du groupe METL, présent dans une dizaine de pays dans les domaines de l'agriculture, de l'assurance, des transports, de la logistique ou de l'agroalimentaire.

Né en Tanzanie, il a fait ses études à l'université de Georgetown aux États-Unis. En 2013, il est devenu le premier Tanzanien à faire la couverture du magazine Forbes et, en 2015, il a été décrété "personne de l'année" par Forbes Afrique.

Selon le magazine, il occupe la 17e position sur la liste des milliardaires africains avec une fortune évaluée à 1,54 milliard de dollars (1,29 milliard d'euros).

Député de 2005 à 2015, il est aussi le principal actionnaire du club de football Simba FC. Marié et père de trois enfants, il s'était engagé en 2016 à faire don d'au moins la moitié de sa fortune en faveur de causes philanthropiques, selon Forbes.

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