Tirs dans un collège au Brésil : 10 morts, dont les deux assaillants

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Par Nelson ALMEIDA - Sao Paulo (AFP)
Publié le 13 mars 2019 - 15:45
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Rassemblement devant l'école de Suzano, près de Sao Paulo, où des tirs ont fait dix morts le 13 mars 2019.
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© NELSON ALMEIDA / AFP
Rassemblement devant l'école de Suzano, près de Sao Paulo, où des tirs ont fait dix morts le 13 mars 2019.
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Deux assaillants ont tué par balle huit personnes avant de se donner la mort mercredi matin dans un collège de Suzano, une localité proche de la métropole de Sao Paulo, a annoncé la police, une tragédie très rare dans un Brésil pourtant violent.

"Huit personnes sont mortes sur place, dont les deux assaillants qui se sont suicidés", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police militaire, puis "deux blessés sont décédés après leur arrivée à l'hôpital".

L'attaque dans l'établissement scolaire situé dans le Grand Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil, a également fait au moins dix blessés, a ajouté le porte-parole.

Rapidement arrivé sur place, le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, Joao Doria, a déclaré qu'il n'avait pas été encore établi que les deux assaillants, dont on ignore l'âge, étaient d'anciens élèves de l'école. Il a précisé que deux employés de l'établissement scolaire faisaient partie des victimes.

"C'est la scène la plus triste à laquelle j'ai assisté de toute ma vie", a dit le gouverneur devant la presse.

Avant de pénétrer dans l'école, les deux assaillants ont "tiré sur le propriétaire d'une station de lavage de voitures", qui a été hospitalisé, a déclaré aux journalistes le colonel Marcelo Sales, de la police militaire.

Ils ont utilisé "un revolver .38 et une arme (...) semblable à un arc avec des flèches", a-t-il ajouté. L'attaque a eu lieu pendant la récréation des collégiens.

Après avoir tiré sur les personnes qui se trouvaient dans la cour, les assaillants "se sont dirigés vers le laboratoire de langue où s'étaient réfugiés des élèves et ils se sont suicidés dans un couloir".

Selon des témoins cités par la télévision, les agresseurs portaient des masques figurant des têtes de mort.

La chaîne de télévision Globonews a diffusé des images d'élèves s'enfuyant en courant après avoir escaladé les murs d'enceinte.

- Cris d'effroi -

De nombreux parents s'étaient rassemblés devant l'école, attendant avec anxiété des nouvelles de leurs enfants scolarisés dans l'établissement public Raul Brasil, a constaté un photographe de l'AFP.

De nombreux pompiers et membres des forces de sécurité se trouvaient toujours devant le collège en fin de matinée.

"Ma fille m'a appelée en me disant : 'Maman, viens vite, il y a des tirs, il y a des blessés, il y a des morts'", a raconté la mère d'une élève.

Le site internet G1 a mis en ligne une courte vidéo, floue, prise à l'intérieur de l'école, dans laquelle l'on peut entendre les cris d'effroi des élèves découvrant des corps gisant sur le sol, dans un couloir.

Le ministre de l'Education Ricardo Velez a exprimé dans un communiqué sa "solidarité avec les parents et proches" des élèves et des employés de l'école "dans ce moment de choc, de deuil et de douleur".

Ce type d'attaque avec arme à feu dans un établissement scolaire est rare au Brésil.

En avril 2011, un ancien élève d’une école de la banlieue ouest de Rio avait tiré sur des écoliers, en tuant 12 et en blessant plusieurs autres, avant de se donner la mort.

Il s'était agi à l'époque d'une tragédie sans précédent au Brésil, un des pays les plus violents du monde avec quelque 60.000 homicides par an, en grande majorité commis avec des armes à feu.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, peu après son arrivée au pouvoir en janvier, a libéralisé la détention d'armes à feu, une mesure qui correspondait à une promesse de campagne mais qui est très controversée. Ses détracteurs estiment qu'elle ne va faire qu'aggraver la violence armée.

"Des tragédies comme celle-ci sont le résultat de l'encouragement à la violence et de la libéralisation de (la détention) d'armes. Le Brésil a besoin de paix", a ainsi écrit dans un tweet Gleisi Hoffmann, la présidente du Parti des travailleurs (gauche).

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