Trump soutient la campagne d'un candidat au Sénat accusé d'agression sexuelle

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Par AFP
Publié le 27 novembre 2017 - 01:01
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Le président américain Donald Trump avec des gardes-côtes à Riviera Beach, en Floride, le 23 novembr
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© NICHOLAS KAMM / AFP/Archives
Le président américain Donald Trump avec des gardes-côtes à Riviera Beach, en Floride, le 23 novembre 2017
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La vague de dénonciations de harcèlement sexuel continuait de secouer dimanche la sphère politique aux Etats-Unis où le président Donald Trump a apporté un clair soutien à un républicain tentant de faire son entrée au Sénat en dépit d'allégations qui empoisonnent sa campagne.

Côté démocrate, une figure historique du parti, John Conyers, pointé du doigt par d'anciennes collaboratrices, a démissionné ce week-end d'un poste clé du Congrès.

Le magistrat ultra-conservateur Roy Moore était favori de la sénatoriale partielle du 12 décembre dans l'Alabama avant la publication d'accusations d'attouchements sur mineures qu'il aurait commis il y a plusieurs décennies.

Prenant le contre-pied de nombreux élus de son camp, Donald Trump, a soutenu M. Moore mardi insistant sur le fait que ce dernier "nie totalement".

"Il dit que cela ne s'est pas passé. Et, vous savez, il faut aussi l'écouter", avait fait valoir M. Trump qui s'est ensuite lancé dimanche dans une diatribe contre l'opposant démocrate Doug Jones.

"La dernière chose dont nous avons besoin en Alabama et au Sénat est une marionnette de (Chuck) Schumer et de (Nancy) Pelosi", a twitté M. Trump en référence aux chefs de l'opposition démocrate au Sénat et à la Chambre des représentants.

L'élection de M. Jones "serait un désastre!", "ce serait MAUVAIS!", s'est emporté le président sur Twitter sans toutefois nommer Roy Moore.

Le candidat Doug Jones est "FAIBLE sur la Criminalité, FAIBLE sur la Frontière, Mauvais pour notre Armée et nos supers Anciens combattants", a-t-il détaillé, évoquant également les thèmes du droit au port d'armes et de la baisse des impôts, chers aux électeurs républicains.

Cette attitude a semblé inquiéter les sénateurs républicains John Thune et Lindsey Graham interrogés respectivement sur Fox et CNN dimanche.

"J'aimerais que le président soutienne ce que beaucoup d'entre nous ont dit, à savoir que Roy Moore doit se désister", a dit l'élu du Dakota du Sud, John Thune.

M. Graham, sénateur de Caroline du Sud a lui lancé une mise en garde: "S'il gagne (...) cela devient le sujet quotidien de savoir si l'on croit les femmes ou Roy Moore. En cas de défaite, un siège du Sénat revient" aux démocrates.

- Deux démocrates accusés -

La solidarité partisane est aussi mise à l'épreuve chez les démocrates, qui ne sont pas épargnés par les révélations déclenchées par l'affaire Weinstein.

Le doyen de la Chambre des représentants, John Conyers a été contraint de démissionner dimanche de son poste de chef de la minorité démocrate de la commission des affaires judiciaires tout en conservant son siège.

Cet élu de Detroit, âgé de 88 ans et qui siège depuis 1965 à la Chambre, aurait pendant des années harcelé sexuellement ses collaboratrices. Une enquête interne a été lancée mardi par le Congrès sur ce héros de la lutte pour les droits civiques des Noirs.

"Aussi immense que soit la contribution de quelqu'un, il n'y a rien qui autorise le harcèlement", a déclaré à son sujet dimanche Nancy Pelosi, dans un tweet actant sa démission.

Dans un communiqué, l'intéressé a nié ces allégations affirmant être "impatient de se justifier" devant la commission éthique de la Chambre.

Son collègue démocrate, Al Franken, qui représente le Minnesota au Sénat et avait un temps été considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche, a lui déclaré qu'il était "impatient de retourner au travail" lundi dans une interview accordée au quotidien Star Tribune à Minneapolis.

Al Franken s'était excusé la semaine dernière auprès d'une animatrice de radio qui l'accuse de l'avoir embrassée de force et touchée sans son consentement.

Il a depuis été mis en cause par trois autres femmes, dont deux ont témoigné anonymement, et s'est déclaré "gêné et honteux" dans les colonnes du Star Tribune dimanche.

"Je reconnais que je dois faire plus attention et me montrer beaucoup plus sensible dans ces situations", a-t-il ajouté. "J'espère que je pourrais me rattraper", a encore espéré l'élu qui s'est engagé "à rendre des comptes à la commission éthique" du Sénat qui a été appelée à ouvrir une enquête interne sur le sujet.

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