Un nouveau bloc sud-américain voit le jour en excluant le Venezuela

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Par AFP - Santiago du Chili
Publié le 22 mars 2019 - 11:00
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(g-d) Les présidents du Paraguay Mario Abdo Benitez, de Colombie Ivan Duque, d'Argentine Mauricio Macri, du Chili Sebastian Pinera, du Brésil Jair Bolsonaro, de l'Equateur Lenin Moreno et du Pérou Mar
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© MARTIN BERNETTI / AFP
(g-d) Les présidents du Paraguay Mario Abdo Benitez, de Colombie Ivan Duque, d'Argentine Mauricio Macri, du Chili Sebastian Pinera, du Brésil Jair Bolsonaro, de l'Equateur Lenin Mo
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Les présidents de sept pays d'Amérique du Sud, réunis vendredi à Santiago, ont jeté les bases d'une nouvelle organisation régionale appelée Prosur et destinée à remplacer l'Union des nations sud-américaines (Unasur) en excluant le Venezuela de Nicolas Maduro.

Les présidents conservateurs Sebastian Piñera (Chili), Ivan Duque (Colombie), Mauricio Macri (Argentine), Jair Bolsonaro (Brésil), Lenin Moreno (Equateur), Martin Vizcarra (Pérou) et Mario Abdo (Paraguay), ont signé la déclaration finale, ainsi qu'un représentant du Guyana.

L'Uruguay et la Bolivie, qui avaient envoyé des représentants, ne l'ont pas signée.

"C'est un bon jour pour la collaboration, le dialogue, la compréhension mutuelle et l'intégration en Amérique du Sud, car depuis plus de cinq ans, les présidents d'Amérique du Sud n'avaient pas eu l'occasion de se réunir", s'est félicité l'hôte de la réunion, M. Piñera, après la signature de la déclaration qui a officiellement donné naissance au Forum pour le progrès de l'Amérique du Sud (Prosur).

L'organisation se mettra en place "graduellement" et aura "une structure flexible, légère, peu coûteuse, avec des règles de fonctionnement claires et un mécanisme simple de prise de décisions qui permettra d'avancer sur des accords et des programmes concrets d'intégration en Amérique du Sud", stipule la déclaration finale.

Parmi les conditions "essentielles" pour adhérer au Prosur figurent "la pleine validité de la démocratie, des différents ordres constitutionnels, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, la promotion, protection, respect et garantie des droits humains et des libertés fondamentales, ainsi que la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats, conformément au droit international", ajoute le texte.

Des conditions qui excluent de fait le Venezuela, les signataires, tous conservateurs, considérant le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro comme illégitime.

L'idée d'une nouvelle organisation avait été lancée par les dirigeants chilien et colombien avec l'intention de remplacer l'Unasur, créée en 2008 à l'initiative du défunt Vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013) et de son homologue brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva, deux présidents de gauche qui voulaient réduire les tensions régionales en Amérique du Sud.

A une époque où la gauche avait le vent en poupe dans la région, l'organisation, dont le siège est à Quito, visait également à faire contrepoids à l'Organisation des Etats américains (OEA), qui intègre les Etats-Unis et dont le siège est à Washington.

Mais l'Unasur, qui comptait à l'origine douze Etats membres, ne s'est pas réunie depuis plusieurs années. Elle n'a plus de secrétaire général depuis janvier 2017 et plus de la moitié de ses membres ont claqué la porte ou suspendu leur participation. Seuls le Venezuela, le Guyana, l'Uruguay, le Surinam et la Bolivie en font toujours partie.

Avant la signature vendredi, le président de gauche uruguayen Tabaré Vasquez avait rejeté la création de la nouvelle organisation estimant qu'elle commettait les mêmes "erreurs" que l'Unasur en étant créée à des "fins idéologiques".

Juan Guaido, l'opposant vénézuélien au président Nicolas Maduro, président par intérim autoproclamé qui est soutenu par une cinquantaine de pays, avait été invité mais ne s'est pas rendu à Santiago.

Concernant le Venezuela, le président colombien Ivan Duque a indiqué s'être entretenu avant la réunion avec son homologue chilien et d'autres chefs d'Etat de la région sur la possibilité d'accorder l'asile aux militaires vénézuéliens qui souhaiteraient rompre avec le gouvernement de Nicolas Maduro.

Interrogé par une chaîne de télévision locale, M. Duque a dit espérer un "effet domino" pour provoquer "un mouvement massif de troupes ne reconnaissant plus Maduro". Selon lui, 1.200 déserteurs de l'armée vénézuélienne ont trouvé refuge en Colombie.

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