Une famille pakistanaise pleure sa fille morte dans la fusillade du Texas

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Par Ashraf KHAN - Karachi (AFP)
Publié le 19 mai 2018 - 19:57
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Abdul Aziz pleure la mort de sa fille Sabika Sheikh, tuée dans une fusillade aux Etats-Unis.
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© RIZWAN TABASSUM / AFP
Abdul Aziz pleure la mort de sa fille Sabika Sheikh, tuée dans une fusillade aux Etats-Unis.
© RIZWAN TABASSUM / AFP

C'est sur CNN que le Pakistanais Abdul Aziz a eu connaissance de la fusillade du lycée de Santa Fe au Texas où dix personnes, dont sa propre fille de 17 ans, ont trouvé la mort vendredi.

Alors qu'il rompait le jeûne du ramadan au Pakistan, à des milliers de kilomètres de la tragédie, l'information tournait en boucle sur la chaîne américaine.

Pris de terreur et dans la confusion, Abdul Aziz a essayé de téléphoner à sa fille Sabika Sheikh. Ses appels sont restés sans réponse.

"Je n'arrêtais pas de l'appeler et de lui envoyer des messages sur WhatsApp. Normalement, ma fille me répondait toujours", raconte Aziz à l'AFP, retenant ses larmes dans sa maison de Karachi, dans le sud du Pakistan, juste après la confirmation de la mort de sa fille.

"Nous sommes toujours dans une phase de déni. C'est comme un cauchemar", dit Aziz. Sa femme, assise près de lui, visiblement choquée, semble incapable de parler pendant que ses proches tentent de la réconforter.

En échange scolaire au lycée de Santa Fe depuis dix mois, Sabika Sheikh est l'une des dix personnes tuées vendredi par un adolescent armé qui a ouvert le feu.

Il y a seulement trois mois, 17 personnes périssaient déjà sous les balles d'un tireur de 19 ans dans un lycée de Parkland, en Floride. Le massacre avait déclenché une mobilisation nationale pour demander notamment de limiter l'accès aux armes à feu.

Au Pakistan, cette nouvelle fusillade dans une école américaine et la mort de Sabika Sheikh ont déclenché un élan de sympathie et d'effroi.

La jeune femme, excellente élève selon son père, devait revenir dans quelques semaines et rêvait de travailler au ministère des Affaires étrangères pakistanais. Elle devait rentrer à Karachi pour l'Aïd el-Fitr, la fête qui marque la fin du ramadan.

"Elle allait bientôt revenir", lâche Abdul Aziz. "Il y a cette impression générale que la vie est sûre aux Etats-Unis. Ce n'est pas le cas".

- "Terrorisme" -

Le tireur présumé, Dimitrios Pagourtzis, un élève de ce même lycée âgé de 17 ans, s'est rendu à la police après le massacre. L'adolescent est apparu menotté, tête baissée, répondant "oui Monsieur", "non Monsieur" aux questions d'un juge vendredi soir.

Il a notamment été inculpé pour meurtre, passible de la peine de mort dans l'Etat du Texas. Ses motivations restent pour le moment inconnues.

Cette nouvelle fusillade est la 22ème dans un établissement scolaire en 2018 aux Etats-Unis, selon les médias américains. Les armes à feu, qui font partie du quotidien dans le pays, font plus de 30.000 morts chaque année.

La présence d'une jeune Pakistanaise parmi les victimes décédées a suscité une émotion particulière sur les réseaux sociaux, des vedettes américaines se joignant aux Pakistanais pour exprimer leur tristesse.

"Cette jeune fille aurait pu être ma fille. Nous devons faire plus que de consoler les parents de ces enfants tués", a réagi l'actrice américaine Mindy Kaling sur Twitter.

Des Pakistanais, pour qui la violence est trop familière, ont qualifié le meurtre de "terrorisme".

Malgré les relations houleuses entre Washington et Islamabad, les Etats-Unis restent une destination étrangère prisée des étudiants pakistanais. Des milliers d'entre eux s'inscrivent dans les écoles américaines chaque année.

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