Venezuela : manifestation des chauffeurs au premier jour de recensement des véhicules

Auteur:
 
Par Esteban ROJAS - Caracas (AFP)
Publié le 04 août 2018 - 04:19
Image
Des chauffeurs de bus ont bloqué la circulation d'une importante avenue de Caracas le 3 août 2018 de agosto de 2018, contre la pénurie et le coût élevé des pièces de rechange
Crédits
© Federico PARRA / AFP
Des chauffeurs de bus ont bloqué la circulation d'une importante avenue de Caracas le 3 août 2018 de agosto de 2018, contre la pénurie et le coût élevé des pièces de rechange
© Federico PARRA / AFP

Des centaines de chauffeurs de bus ont bloqué vendredi les artères principales de Caracas avec leur véhicule pour protester contre la pénurie et le coût inabordable des pièces de rechange, au premier jour du recensement des véhicules pouvant accéder à l'essence et aux pièces automobiles subventionnées.

"Nous en avons assez du recensement! Ce que je veux, ce sont des solutions. Cela fait sept mois que je ne travaille pas", a expliqué à l'AFP Isael Peña, chauffeur depuis 25 ans d'un minibus, devenu une épave en raison des effets de l'inflation, projetée à 1.000.000% d'ici à fin décembre par le FMI.

La spirale inflationniste a réduit à néant ses revenus et rendu impossible toute réparation de son véhicule. Tractée par une dépanneuse, son "épave" a rejoint le cortège de bus qui a traversé la capitale vénézuélienne d'ouest en est.

L'opération s'est déroulée au premier jour du recensement des véhicules, instauré par le gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro, qui doit s'achever dimanche.

Cette mesure fait partie d'un plan de régulation de la vente de l'essence la moins chère du monde: avec un dollar on peut acheter actuellement 3,5 millions de litres.

Pareil tarif ne permet pas de couvrir les coûts de production et encourage la contrebande.

Nicolas Maduro a donc proposé le 29 juillet que la vente de carburant soit régulée au moyen du "carnet de la patrie", une carte électronique dotée d'un code permettant d'acheter des biens de première nécessité subventionnés.

L'opposition a dénoncé cette mesure qualifiée de "contrôle social".

"Ce dont nous avons besoin, c'est de matière première pour travailler", a déclaré à l'AFP Hugo Ocando, dirigeant du syndicat des travailleurs des transports.

Environ 90% de la flotte de transport public est paralysée par des problèmes similaires à ceux rencontrés par Isael.

En fonction du modèle du véhicule, un pneu de bus peut coûter entre 600 millions et 1 milliard de bolivars, soit 170 et 280 dollars au marché noir, alors que le prix d'un ticket de bus, 15.000 bolivars, vaut moins d'un demi-centime de dollar.

Nicolas Maduro n'a pas expliqué comment il entend ajuster le prix du carburant. Des analystes estiment qu'il y aura un marché à deux vitesses. Certaines stations services vendant l'essence bon marché et d'autres la vendant plus chère.

L'augmentation du prix de l'essence est un tabou au Venezuela, pays aux immenses réserves pétrolières.

Vendredi, des points de recensements ont été ouverts à travers tout le pays.

Place Bolivar au centre-ville de Caracas, des centaines de personnes ont attendu sous d'immenses tentes pour faire enregistrer leur véhicule. Dehors, des centaines d'autres ont fait la queue pour pouvoir entrer sur la place, bouclée par l'armée.

Une femme, équipée d'un mégaphone, a invoqué des "problèmes techniques" pour expliquer la lenteur de la procédure.

Selon le gouvernement, plus de 500.000 personnes ont fait recenser vendredi leur véhicule à travers le pays. Et le "carnet de la patrie" a déjà été remis, depuis sa mise en place, à 12 millions de personnes, sur un total de 30 millions de Vénézuéliens.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.