Après un an de présidence Wauquiez, Les Républicains en plein doute

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 27 décembre 2018 - 15:13
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Laurent Wauquiez à Paris le 6 décembre 2018
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© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Laurent Wauquiez à Paris le 6 décembre 2018
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Sondages au plus bas pour les Européennes, aucun bénéfice tiré de la crise des "gilets jaunes" et même mea culpa de Laurent Wauquiez: Les Républicains sont en plein doute un an après l'arrivée de leur nouveau chef, pourtant en pointe dans l'opposition à Emmanuel Macron.

"Wauquiez, c'est terrible, ça ne prend pas. Il n'arrive pas à imprimer", cingle une élue francilienne. L'ancien député Bernard Debré a même réclamé son départ.

Avec la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron a reculé sur la fiscalité des carburants, mis dix milliards d'euros sur la table et même ressuscité la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure phare du quinquennat Sarkozy.

Pour autant, Les Républicains n'en tirent guère avantage. Un sondage Odoxa les crédite d'un maigre 8% d'intentions de vote aux élections européennes de mai, au coude à coude avec Nicolas Dupont-Aignan (7%), loin derrière le Rassemblement national (21 à 24%).

Pire, dans une étude BVA, Laurent Wauquiez n'arrive qu'en cinquième position auprès des sympathisants de droite, alors que le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui a quitté le parti depuis un an, domine le classement dans l'ensemble de l'électorat.

M. Wauquiez a d'ailleurs fait amende honorable. "Nous n'avons pas toujours su convaincre ni nous faire entendre", a-t-il reconnu, ajoutant que lui même avait "parfois donné prise aux caricatures médiatiques".

Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes a sérieusement écorné son image avec ses propos au vitriol enregistrés à son insu devant des étudiants lyonnais. Plus récemment, il s'est attiré une nouvelle polémique en affirmant n'avoir jamais revêtu de gilet jaune, ce qu'a démenti une photographie prise le 24 novembre en Haute-Loire.

- Sarkozy "jamais loin" -

"A chaque fois, on essaie de le dézinguer sur le détail du détail", se lamente l'un de ses soutiens.

"Il est le premier à avoir tapé fort sur Macron quand même les gens de notre électorat nous disaient: +vous y allez fort+". Et "les gilets jaunes correspondent à ce que dit Laurent depuis un an. C'est le premier à avoir recensé les failles qui se manifestent cruellement aujourd'hui: faille territoriale, hausse de la CSG, racket des automobilistes, saturation de l'impôt", fait valoir le secrétaire général délégué de LR, Geoffroy Didier.

En 2019, M. Wauquiez sera attendu au tournant des Européennes. Le choix de la tête de liste devra être "collégial", a averti le président du Sénat Gérard Larcher, guère enthousiaste pour celle de François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie proche de la Manif pour tous. "Une stratégie du désespoir" qui ne s'adresserait qu'au seul "socle de militants", s'alarme un dirigeant.

M. Wauquiez doit composer avec un autre paramètre: la présence de Nicolas Sarkozy, reçu par Emmanuel Macron en pleine crise des "gilets jaunes". "Sarkozy n'est jamais bien loin quand Macron est en difficulté et que la droite pourrait émerger", accuse un dirigeant LR.

Si son entourage assure que l'ancien président n'a "aucune envie" de retour, d'autres croient en sa volonté de reconquérir l'Elysée. "Il lui faudrait trois choses: le désordre dans le pays -on n'en est pas loin-, pas de leader naturel à droite -c'est le cas-, et un risque des extrêmes", juge un député qui toutefois n'y croit guère, en raison de son calendrier judiciaire.

Mais "Nicolas Sarkozy est une condition sine qua non de la non-reconstruction de la droite. Son ombre tutélaire persistante empêche la réorganisation des Républicains. Si Laurent Wauquiez ne parvient pas à s'imposer, c'est parce que Nicolas Sarkozy reste présent et apparaît comme une hypothèse permanente. En cela, il est un allié de circonstance pour nous", résume, dans Le Figaro, un membre du premier cercle d'Emmanuel Macron.

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