En difficulté, Hidalgo tente de reprendre la main sur les transports

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Par Fabienne FAUR - Paris (AFP)
Publié le 20 mars 2018 - 14:03
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En difficulté sur le Vélib' ou la piétonnisation des berges, la maire PS de Paris Anne Hidalgo a tenté mardi de reprendre la main sur le dossier des transports dans la capitale en mettant sur la table la question de la gratuité, à deux ans des élections municipales.

"Nous sommes en train d'inventer, et bien sûr que nous prenons des risques. Il faut tâtonner", a lancé mardi Mme Hidalgo à l'ouverture du Conseil de Paris, en ajoutant que "si on ne pose pas des actes aujourd'hui, on ne parlera même plus de demain".

La maire de Paris parlait du plan pour la biodiversité dans la capitale voté dans la journée. Mais elle faisait aussi référence aux propositions lancées en rafales en ce début de semaine sur la question des transports.

Elle a ainsi annoncé lundi une future "étude sur la gratuité des transports en commun" pour les Parisiens, associant élus et experts. La "question de la gratuité des transports est une des clefs de la mobilité urbaine dans laquelle la place de la voiture polluante n'est plus centrale", a-t-elle précisé aux Echos.

- "La campagne est lancée" -

Le modèle économique est-il viable ? Comment trouver d'autres sources de financement ? Un péage urbain pourrait-il le payer ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles devra répondre l'étude d'ici la fin de l'année, a précisé Mme Hidalgo sur France Bleu Paris.

C'est d'ailleurs la question du financement qu'a immédiatement soulevée Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France et patronne des transports régionaux.

"Je suis ouverte à toutes les idées neuves, d'où qu'elles viennent", a-t-elle dit sur Radio Classique mais "il ne doit pas y avoir un euro en moins de recettes pour Ile-de-France Mobilités", en prévenant que Mme Hidalgo ne pouvait "pas faire cavalier seul".

La maire de Paris l'a d'ailleurs ensuite "invitée" à participer au débat, comme pour la métropole du Grand Paris.

Deuxième acte, mardi matin, la maire a annoncé avoir "négocié" avec les concessionnaires des places de parking-relais à un tarif privilégié de 75 euros par mois (contre 140 en moyenne) pour les automobilistes entrant dans Paris et prenant ensuite les transports en commun.

Elle proposera également au vote du Conseil, qui se tient jusqu'à jeudi, le remboursement, déjà annoncé en janvier, de la carte Navigo pour les seniors et les adultes handicapés, sous conditions de ressources.

Il est vrai que question transports, Anne Hidalgo subit depuis quelques semaines de fâcheux revers.

Sa mesure phare, la piétonnisation de la rive droite au cœur de Paris, a été retoquée par le tribunal administratif et le jugement est en appel. En attendant, la circulation est toujours fermée aux voitures par arrêté municipal.

Côté Vélib', dispositif de vélo en libre-partage cher aux Parisiens, la maire de Paris a rappelé "mettre la pression" sur l'opérateur Smovengo, très en retard.

"Il y a forcément un temps d'adaptation", a-t-elle répété en avançant là encore les "prises de risque" inhérentes à "la vie d'une municipalité".

Face à ces annonces, la "campagne est lancée", a réagi devant la presse Julien Bargeton, sénateur La République en Marche et ex-adjoint PS aux Finances, fustigeant une "politique à la godille".

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (LREM), à qui l'on prête des ambitions municipales à Paris, a également émis un "doute sur le caractère électoraliste" d'une telle mesure.

Pour le groupe Les Républicains et Indépendants, "alors que sa politique prend l’eau de toutes parts -saleté des rues, services publics mis à mal, augmentation des tarifs municipaux et des taxes, décisions de justice- Anne Hidalgo tente une mesure de diversion".

L'idée paraît "séduisante" mais "comme d’habitude, Anne Hidalgo est généreuse avec l'argent des autres", selon l'UDI-MoDem qui note le "risque" de cette mesure sur un réseau déjà saturé et soulève la question de "l'équité entre les Parisiens et les Franciliens".

La maire a néanmoins été prise au mot par certains élus. "C’est une bonne idée", a estimé le groupe communiste alors que Danielle Simonnet (La France insoumise) lançait "Chiche !".

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