Européennes : Royal renonce, retour à la case départ pour le PS

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Par Stéphanie LEROUGE - Paris (AFP)
Publié le 11 janvier 2019 - 16:14
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Ségolène Royal le 15 mai 2018 à Buenos Aires, en Argentine
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© JUAN MABROMATA / AFP/Archives
Ségolène Royal le 15 mai 2018 à Buenos Aires, en Argentine
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Faute de rassemblement à gauche et rejetée par certains, l'ancienne ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a annoncé vendredi qu'elle ne se présenterait pas aux élections européennes, une décision qui relance les spéculations sur une candidature d'Olivier Faure pour le PS.

"Je reprends ma liberté de ne pas être candidate (...) je ne serai pas sur une liste", a déclaré sur France Inter l'ancienne finaliste de la présidentielle de 2007, qui avait annoncé à l'automne réfléchir à tirer une liste rassemblant au-delà du PS.

"J'avais posé pour conditions, pour répondre à l'aimable pression de mes amis, de pouvoir structurer et créer une convergence et un rassemblement des écologistes, de la gauche, des démocrates, de la société civile également. Ces conditions ne sont pas remplies, puisque un certain nombre de partenaires ont refusé", a-t-elle constaté.

Le chef de file des écologistes, Yannick Jadot, a rejeté le 21 décembre la proposition de Mme Royal d'être numéro deux sur une liste qu'il conduirait, et laissé sans réponse mercredi un message d'un de ses proches, le député Guillaume Garot.

Celui de Générations, Benoît Hamon, a fermé la porte lundi à une alliance avec le PS, tant qu'il siège avec le PSE (Parti socialiste européen).

Interrogée sur ces fins de non-recevoir, Mme Royal a estimé que MM. Jadot et Hamon auraient des "comptes à rendre (...) si au lendemain des élections européennes nous avons un chaos au niveau du Parlement européen, une forte montée en puissance des nationalismes".

"Oui Ségolène Royal, j’aurai des +comptes à rendre+ pour défendre l’écologie et l’Europe. Justement! Nous devons à nos concitoyens clarté, constance et cohérence pour défendre une Europe solidaire et écologique", a rétorqué M. Jadot sur Twitter.

Le PS a de son côté salué le "geste" de Mme Royal, qui doit selon lui "invite(r) au sursaut". Il s'est engagé à continuer à travailler à l'union, au côté notamment de Place publique, le parti lancé par l'essayiste Raphaël Glucksmann.

Mme Royal bénéficiait du soutien d'une grande partie des siens, même si certains ont pu pointer qu'après "15 ans passés avec le couple François Hollande/Ségolène Royal", il était temps de changer.

- Faure "seul et sans solution" -

Sa décision a bien sûr suscité de la "déception" parmi ses soutiens, sans être totalement une surprise. "Ségolène Royal s'est fait la conviction qu'il y allait y avoir six listes sur un espace représentant 20% des voix ! C'est un peu désespérant...", a commenté un de ses proches.

Le PS, le PCF, Générations, EELV, la France insoumise mais aussi Génération écologie et les Radicaux de gauche ont d'ores et déjà annoncé leur intention de présenter des candidats le 26 mai 2019.

"Ce qui intéresse Ségolène Royal, c'est 2022", croit savoir un sénateur PS. "Si elle mène ce combat pour finir à 7%, elle est hors-jeu pour la présidentielle", décrypte-t-il.

Pour le PS, "c'est retour à la case départ en pire !", se lamente ce sénateur, qui en veut au premier secrétaire du PS Olivier Faure de ne pas avoir soutenu la candidature du commissaire européen Pierre Moscovici. Maintenant, "Olivier Faure est obligé de sortir du bois", assène-t-il.

Même son de cloche du côté du sénateur Patrick Kanner: "la solution logique et classique, c'est désormais Olivier Faure", assure-t-il.

Une ancienne ministre socialiste rejette cette idée: "Il n'y a que des arrière-pensées chez ceux qui disent cela", commente-elle, soupçonnant les rivaux de M. Faure d'espérer son échec pour mieux reprendre en main le parti.

Pour cette source, le PS "ne doit pas être obsédé par la notoriété de (sa) tête de liste", alors que le RN et LFI "ont mis en tête de liste de jeunes inconnus". Les sortants Eric Andrieu et Christine Revault d'Allonnes ont déjà fait part de leur disponibilité.

Reste que le PS court le risque de ne pas même dépasser les 5% de voix nécessaires pour envoyer des députés européens à Strasbourg. Quant au premier secrétaire, "il est seul et sans solution, comme prévu : un champion", raille un ténor.

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