La République en marche ébauche son plan pour prendre Paris

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Par Jérémy MAROT - Paris (AFP)
Publié le 22 décembre 2017 - 18:20
Mis à jour le 04 janvier 2018 - 12:52
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Une vue de la cathédrale Notre-Dame, en bord de Seine, le 30 mai 2017
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Une vue de la cathédrale Notre-Dame, en bord de Seine, le 30 mai 2017
© JOEL SAGET / AFP/Archives

La République en marche entame début 2018 la conception de son projet pour conquérir Paris lors des prochaines municipales, sans pour l'instant trancher sur l'attitude à adopter face à Anne Hidalgo, ni sur le nom d'un candidat parmi des personnalités ambitieuses.

A plus de deux ans de l'échéance, La République en marche prend de l'avance.

"L'idée est d'avoir à la fin de l'année 2018 une ébauche de projet pour ensuite construire une vision commune, un corpus", explique le député Sylvain Maillard.

Fort de quelque 54.000 adhérents, dont "20.000 actifs dans les comités locaux" selon le référent local Philippe Zaouati, le parti présidentiel "va faire travailler des experts sur les grands sujets parisiens, comme l'attractivité économique, le vivre ensemble, la culture, l'éducation, les transports etc".

Fidèle à la méthode éprouvée lors de la campagne présidentielle, la République en marche consultera et formera aussi ses militants sur ces thèmes, avant "le temps des échanges avec les citoyens, les questionnaires". "A Paris, ce sera un travail de longue haleine", poursuit M. Zaouati.

L'élaboration de cette colonne vertébrale doit permettre aussi de "remettre les wagons dans le bon sens" dans la capitale, dixit M. Maillard.

La situation y est parfois confuse : les "marcheurs", issus de droite et de gauche, sont dispersés dans des groupes différents au sein du Conseil de Paris, et se partagent donc entre majorité et opposition à Anne Hidalgo.

"Quand je siège au conseil d'arrondissement, je considère que je siège en tant qu'élu sur un projet aux municipales. Et quand il y a des questions nationales, là, je défends la politique du gouvernement", explique le député Pacôme Rupin, ancien socialiste.

Une instance informelle a vu le jour : un "comité politique" réunissant les 15 référents de la capitale, les 12 députés, le sénateur Julien Bargeton ainsi que les élus du Conseil de Paris, soit une cinquantaine de personnes, reliées par une "boucle" sur la messagerie Telegram.

Dans le même temps, les militants ont été incités à aller se faire les dents politiquement et prendre la température dans les conseils de quartier, d'arrondissements.

Viendra ensuite le temps délicat de l'incarnation de ce projet.

Le parti pourrait-il chercher à composer avec Anne Hidalgo, alors que la ligne officielle sera de "présenter des candidats partout, mais pas forcément des têtes de liste ?", s'interroge un ministre.

- L'inconnue Hidalgo -

"Le fait qu'ils réfléchissent à un programme, c'est qu'ils préparent l'alternance", tranche un élu de l'opposition municipale, en invoquant notamment le "contentieux" de longue date entre Mme Hidalgo et M. Macron qui devrait prendre le pas sur les "convergences de vue".

"Je suis assez étonné de voir que ceux qui viennent de la gauche parmi les marcheurs sont les plus critiques envers Anne Hidalgo et les plus déterminés au changement", poursuit-il.

Une rencontre entre la douzaine de députés LREM de Paris et la maire a fini par être organisée mi-octobre. "Tardivement, comme si elle n'en avait pas une envie farouche", grince un des parlementaires, tout en glissant avoir constaté un adoucissement du discours de l'édile.

"Si Anne Hidalgo pense qu'elle a une chance de sauver son siège en arrondissant les angles envers nous, elle fera tout son possible. Ce serait d'ailleurs une bonne manière de nous embarrasser", avance le même député.

La République en marche devra, elle, éviter l'écueil de la division alors que les prétendants potentiels ne manquent pas. Les noms du porte-parole du gouvernement et ex-socialiste Benjamin Griveaux, du vice-président de l'Assemblée nationale et ancien chiraquien Hugues Renson, ou du député Sylvain Maillard, reviennent épisodiquement, tout comme la chronique de leurs supposées dissensions.

"Il y a une vraie opportunité à Paris", souligne Pacôme Rupin. "Qu'il y ait des envies évidemment. Mais tous ceux qui jouent déjà le jeu de qui sera élu feront perdre tout le monde", prévient-il encore.

"Hidalgo est à la hauteur de son job. Si jamais certains d'entre nous pourraient croire que c'est +in the pocket+ pour les municipales, ils se trompent lourdement", avertit un autre député. "Il n'y a donc pas une minute à perdre".

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