Législative dans le Val-d'Oise : duel LREM-LR serré dans une élection-test

Auteur:
 
Par Eve SZEFTEL - Pontoise (France) (AFP)
Publié le 03 février 2018 - 12:07
Image
Edouard Philippe et le délégué général de La République en Marche Christophe Castaner, à l'Assemblée nationale, le 24 janvier 2018
Crédits
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Edouard Philippe et le délégué général de La République en Marche Christophe Castaner, à l'Assemblée nationale, le 24 janvier 2018
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

C'est une élection test pour le parti au pouvoir comme pour la droite : la candidate LREM, en ballottage favorable, affrontera dimanche son adversaire LR au second tour d'une législative partielle serrée dans le Val-d'Oise, sur fond d'abstention massive.

Dans la 1ère circonscription du département, la candidate de la République en marche, Isabelle Muller-Quoy, dont l'élection en juin avait été invalidée en raison de l'inéligibilité de son suppléant, est arrivée en tête (29,28%) lors d'un premier tour marqué par une très faible participation (20,33%) et une dispersion des candidatures.

Cette professeure de droit public a certes devancé le candidat Les Républicains Antoine Savignat (23,67%), mais elle a perdu six points par rapport à juin et a vu l'écart avec son rival, adjoint au maire de Pontoise, se resserrer dangereusement (913 voix de différence).

Or, après une campagne où elle a veillé à ménager la sensibilité droitière d'une circonscription détenue sans interruption depuis 1993 par le maire LR de Pontoise Philippe Houillon, Mme Muller-Quoy pourra difficilement compter sur le ralliement de voix de gauche. Tant La France insoumise (11,47%) que le PS (6,88%) et EELV (6,20%) se sont refusés à donner des consignes de vote pour le second tour. Un choix fustigé par Edouard Philippe.

Preuve de l'enjeu que représente cette élection pour la majorité, le Premier ministre est venu soutenir jeudi soir la candidate LREM aux côtés de Christophe Castaner, le délégué général du parti. La veille, une quinzaine de parlementaires de la majorité, dont le président du groupe Richard Ferrand, étaient déjà venus prêter main forte à la candidate.

- Appel au vote sanction -

"J'ai bien vu que, dans cette circonscription, le +ni-ni+ avait encore frappé. Moi, j'ai toujours pensé que le +ni-ni+, c'était +ni bien-ni bien+", a tancé Edouard Philippe, jugeant que "voter, c'est choisir".

En quête d'un réservoir de voix, La République en Marche a fait campagne pour mobiliser les quatre électeurs sur cinq qui ont boudé le premier tour. Edouard Philippe comme Christophe Castaner ont ainsi entonné l'air de la "mobilisation générale" lors de leur meeting à Pontoise.

Du côté des Républicains, il s'agit aussi de mobiliser les absentionnistes face à des reports de voix à droite incertains : le Front national, en léger recul (10,11%) par rapport à juin à cause de la concurrence des Patriotes de Florian Philippot et du Parti de la France de Carl Lang, a refusé de donner une consigne de vote.

C'est pourquoi Laurent Wauquiez, le président de LR, qui cherche à s'affirmer comme la principale force d'opposition, s'est lui aussi déplacé dans le Val-d'Oise pour soutenir Antoine Savignat, tout comme Valérie Pécresse.

Tous deux ont profité de la tribune qui leur était offerte mercredi pour critiquer le bilan du président Macron, appelant les électeurs à un vote sanction. "Ceux qui vont voter dimanche, ce que je leur suggère, c'est de regarder leur feuille de CSG" et "la façon dont le prix de l'essence a explosé", a dit M. Wauquiez.

La présidente de la région Île-de-France a fait valoir que M. Savignat serait le mieux à même de défendre "l'identité agricole" de ce département de grande couronne, à dominante rurale, face au "parti des villes, des métropoles" qu'incarne, selon elle, La République en marche.

Ce dimanche, LR gardera également un oeil attentif sur le second tour d'une autre législative partielle, sur le Territoire de Belfort où son candidat Ian Boucard a nettement distancé Christophe Grudler (MoDem-LREM) lors du premier tour.

Résultats du 1er tour:

I : 82 637

V : 16 746

E : 16 284

Abs : 79,67 %

Huguette François (EXD) 2,63% 429 voix

Isabelle Muller-Quoy (LREM) 29,28% 4 768 voix BALL

Sandra Nguyen Derosier (PS) 6,88% 1 121 voix

Christophe Hayes (EXD) 1,04% 169 voix

Denise Cornet (EXD) 1,19% 193 voix

Jean-Paul Nowak (DVD) 4,31% 702 voix

Hélène Halbin (EXG) 1,25% 204 voix

Stéphane Capdet (FN) 10,11% 1 647 voix

Bénédicte Aries (EELV) 6,20% 1 009 voix

Brigitte Poli (PCF) 1,97% 320 voix

Leïla Saïb (LFI) 11,47% 1 867 voix

Antoise SAVIGNAT (LR) 23,67% 3 855 voix BALL

Résultats du second tour le 18 juin 2017

I : 81549

V : 32 299

E : 28 396

Abs : 60,39%

Isabelle Muller-Quoy (REM) 15 400 54,23% ELUE

Antoine Savignat (LR) 12 996 45,77%

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.