Lycée Arago de Paris : Hamon dénonce la "stratégie de tension" du gouvernement

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Par AFP - Paris
Publié le 28 mai 2018 - 22:39
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Benoît Hamon, dirigeant du mouvement Generation.s, le 2 décembre 2017 au Mans
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Benoît Hamon, dirigeant du mouvement Generation.s, le 2 décembre 2017 au Mans
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives

Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, a dénoncé auprès du Premier ministre la "stratégie de tension" et "la violence de la répression" que le gouvernement exerce "contre la jeunesse mobilisée", après l'interpellation d'une centaine de jeunes au lycée Arago à Paris mardi dernier.

"Je vous alerte solennellement sur les conséquences dramatiques que votre stratégie de tension risque d’engendrer dans notre pays", a écrit M. Hamon, dans une lettre à Édouard Philippe, datée du 28 mai et dont une copie a été remise à l'AFP.

Lors de "l’interpellation de près d’une centaine de jeunes au Lycée Arago mardi dernier, l’usage de la force y fut disproportionné et les conditions de détention indignes", affirme-t-il.

"Pendant plusieurs heures, des parents ont cherché leurs enfants, sans aucune information. Un traitement dégradant a été infligé à des jeunes parfois mineurs, confinés dans des bus plusieurs heures, interdits d’accès même à des sanitaires, puis déplacés de cellules en cellules lors d’une garde à vue anormalement longue".

Selon lui, "le contraste est saisissant avec l'accueil réservé par le président de la République à la crème mondiale de l’évasion fiscale (...). Ceux dont la fortune s’est en partie réalisée sur le dos des États auxquels ils ne versent aucun impôt, déjeunaient en toute impunité dans la porcelaine élyséenne et posaient pour la postérité avec le président de la République".

"Quelle leçon de civisme donnez-vous là à notre jeunesse ? Vous avez procédé à des arrestations politiques car votre gouvernement a voulu faire un exemple", assène-t-il.

M. Hamon reproche également au chef du gouvernement d'avoir, "dans plusieurs conflits, choisi systématiquement l’option répressive. A cette stratégie, s‘ajoute la répétition de propos malveillants du ministre de l’intérieur", Gérard Collomb, qui "fait porter aux manifestants la responsabilité de neutraliser les casseurs".

"Dès lors, s’impose une conclusion inquiétante: soit votre gouvernement est dépassé par la désapprobation que son action suscite dans notre peuple, soit il met en œuvre une cynique stratégie de tension pour flatter les mauvais instincts", écrit également M. Hamon.

A l'issue de la manifestation pour la défense de la fonction publique mardi dernier, plus de cent personnes avaient été arrêtées et placées en garde à vue après avoir tenté d'occuper le lycée Arago (XIIe arrondissement) dans lequel elles avaient pénétré après la dispersion du cortège place de la Nation.

Quatorze mineurs avaient été déferrés devant le juge des enfants.

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