Marine Le Pen s'appuie sur ses élus pour tenter de "refonder" le FN

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Par AFP
Publié le 29 septembre 2017 - 21:09
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A la tête d'un parti en crise après sa défaite à la présidentielle et le départ de ancien proche Florian Philippot, Marine Le Pen réunit ses élus au Futuroscope de Poitiers samedi et dimanche pour aborder la "refondation" du Front national.

La patronne du FN profite d'une formation de ses élus régionaux, samedi, pour réunir à 18H00 le "comité central" de son parti pour la première fois depuis novembre 2014, alors qu'"au moins une" réunion annuelle est prévue statutairement.

Certaines voix, au premier rang desquelles Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti, avaient protesté contre l'absence de réunion de cet organe qui a perdu 21 membres sur 121 depuis 2014, exclus ou démissionnaires du parti, selon un décompte AFP.

Ils sont désormais gommés de la liste figurant sur le site internet FN. "On efface les visages sur les photos comme en URSS", s'amuse un membre du "CC".

Purement consultative sur le papier, l'instance va être interrogée samedi sur plusieurs éléments, et notamment sur le questionnaire qui sera envoyé sous quinzaine aux adhérents: organisation du parti, changement de nom, accords politiques, etc. Mais aussi, plus stratégique, la ligne politique du FN.

Selon une version provisoire consultée par l'AFP, l'une des questions vise à entériner le choix fait lors d'un séminaire de juillet de proposer de "retrouver", dans l'ordre, la "souveraineté territoriale", "économique", "législative" et, la plus clivante, la "souveraineté monétaire (fin de la monnaie unique)".

"Le but, après, c'est de prendre des décisions lors du Congrès", en mars à Lille, "qui vont tenir compte de ce questionnaire, surtout s'il y a des tendances nettes", décrypte un haut dirigeant.

C'est "évidemment" une manière, estime Florian Philippot pour l'AFP, d'"entériner un changement de ligne", à l'extrême droite toute, au nom duquel il a justifié son départ du parti dont il était jusque-là vice-président.

Au menu de dimanche après-midi, une micro "Université d'été" d'environ 500 élus FN avec plusieurs tables rondes sur la gouvernance FN locale, la refondation du parti, le projet alternatif pour l'Europe, "sortir d'une culture d'opposition", "gagner ça se prépare", etc.

"A huis clos, pour qu'on se dise les choses", précise le député du Nord Sébastien Chenu. "On a besoin de se réarmer intellectuellement et stratégiquement".

- Affaiblissement -

Mais l'enjeu n'est pas qu'interne: Marine Le Pen s'exprimera à 16H00 et répondra au discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe, mardi en Sorbonne. Une façon pour la présidente du FN de poursuivre la reprise de son costume d'opposante au chef de l'Etat, qu'elle endosse aussi avec une visibilité accrue à l'Assemblée nationale dans le débat sur le projet de loi antiterroriste.

Si le FN a douloureusement surmonté la scission de 1998 de Bruno Mégret, plus importante numériquement que celle en cours avec Florian Philippot et ses proches, ces derniers affirment que le problème cette fois pour le parti sera de pallier la perte de compétences intellectuelles.

"Marine Le Pen est entourée d'idiots et de fainéants. Le casting, on dirait un film de Max Pecas", parfois présenté comme un spécialiste du nanard, approuve presque un soutien de Marion Maréchal-Le Pen, en retrait temporaire de la politique.

M. Philippot va lui faire de son association "Les Patriotes" un parti politique, avec un événement fondateur prévu au 1er trimestre 2018 et d'ici là une tournée avec au moins un rendez-vous hebdomadaire.

"Je suis réaliste et lucide. C'est une nouvelle aventure, je n'en sous-estime pas les difficultés" a-t-il affirmé vendredi à l'AFP.

Même si Marine Le Pen a promis que "le FN s'en remettrait" et que le départ de son ex-bras gauche était "déjà du passé", certains voisins politiques entendent par ailleurs prospérer sur les difficultés du FN, par ailleurs guetté par des affaires judiciaires.

"Ca ouvre un espace", s'est félicité Laurent Wauquiez, favori pour la présidence des Républicains, dans Le Figaro. "Ils sont en train de se diviser, c'est la chance de sa vie" s'enthousiasme à l'AFP un proche de Nicolas Dupont-Aignan, le patron de Debout la France.

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