Les déclarations de Wauquiez continuent à faire des vagues une semaine après

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Par Paul AUBRIAT - Paris (AFP)
Publié le 22 février 2018 - 14:18
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Valérie Pécresse "consternée", des propos "excessifs" et "inappropriés" pour Gérard Larcher et silence éloquent de Virginie Calmels : une semaine après les déclarations polémiques de Laurent Wauquiez, les Républicains traversent toujours une zone de turbulence, même si le premier cercle autour du président du parti fait bloc.

Accusée de "faire des conneries" par Laurent Wauquiez, lequel a par la suite assuré que c'était de l'humour, l'ancienne ministre Valérie Pécresse s'est dite jeudi "consternée" par les propos tenus la semaine dernière par le président des Républicains devant des étudiants lyonnais, diffusés dans l'émission Quotidien sur TMC.

"On voit très clairement aujourd'hui qu'il y a deux droites, il y a une droite des décibels et une droite de la crédibilité", a affirmé Mme Pécresse sur RTL, alors que dans sa diatribe, le président de LR avait aussi bien ciblé Emmanuel Macron et La République en Marche, que Nicolas Sarkozy, Alain Juppé ou Gérald Darmanin.

"D'une manière générale (...) j'ai été consternée par ces propos parce qu'ils divisent et ils affaiblissent la droite", a déploré la présidente de la région Île-de-France, estimant que "le dénigrement des personnes ne nous mène nulle part".

Un autre poids lourd du parti, le président du Sénat Gérard Larcher, a lancé sur France Inter un appel "au respect des uns et des autres".

"Laissons les mots à leur place", a-t-il encore exhorté, en référence aux déclarations du président de LR sur "les guignols d'En Marche" et "la dictature totale" qui gouvernerait la France, faute d'"équilibre des pouvoirs".

"Le mot +dictature+, pour bien connaître ce pays, je pense qu'il faudrait réfléchir et regarder ce qui se passe au Venezuela en ce moment et vous verrez ce qu'est la dérive d'une démocratie vers la dictature", a sèchement relevé Gérard Larcher.

Tandis que ces figures modérées du parti, dont les réserves à l'égard de M. Wauquiez sont aussi notoires qu'anciennes, faisaient monter la pression, la porte-parole Lydia Guirous ne voit qu'une "tempête qui n'intéresse que le microcosme parisien. Elle a défendu sur Public Sénat Laurent Wauquiez qui, "au moins, n'est pas dans l'hypocrisie".

De même, la secrétaire générale adjointe de LR Valérie Boyer, interrogée par Valeurs Actuelles, a reproché aux médias de se "(focaliser) sur les propos d'un homme au lieu de condamner unanimement les agissements d'une personne, qui a décidé d'enregistrer à son insu, avec une intention malveillante, un président de parti élu démocratiquement".

- "déserter" ou "cautionner" -

En revanche l'une des fidèles du président des Républicains, Virginie Calmels, s'est enfermée dans un éloquent silence.

"Elle est très en colère contre Laurent Wauquiez", explique l'un de ses proches. La numéro deux du parti a annulé tous ses rendez-vous depuis la semaine dernière.

Car la première vice-présidente des Républicains est également la première adjointe au maire de Bordeaux, Alain Juppé, sévèrement attaqué par Laurent Wauquiez pour avoir, selon lui, "totalement cramé la caisse" et "fait exploser les impôts, exploser la dépense publique et exploser l'endettement" dans la cité girondine, critiques dont elle pourrait considérer être comptable.

De là à quitter le parti ?

"Il y a des moments où partir, c’est déserter. Et il y a des moments où rester, c’est cautionner", a tweeté mercredi Gilles Boyer, ancien directeur de campagne d'Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre, et aujourd'hui conseiller d'Edouard Philippe.

Si le conseil a été déjà été suivi par l'ancien ministre Dominique Bussereau, l'euro-députée Elisabeth Morin-Chartier, le sénateur de Saône-et-Loire Jean-Paul Emorine, le conseiller municipal de Lyon Emmanuel Hamelin, ou le maire de Thionville, Pierre Cuny, les pontes du parti, pour critiques qu'ils soient, se refusent toujours à envisager l'hypothèse.

Valérie Pécresse a botté en touche, affirmant jeudi avoir reçu "d'innombrables messages de soutien qui (lui) prouvent que Les Républicains ça n'est pas que les propos qui ont été tenus, c'est une famille".

Tout en notant qu'elle n'avait reçu aucun message de son président depuis l'incident: "J'aurais bien aimé qu'il m'appelle et qu'il s'explique".

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