Agame barbu, python, tortue... Ils les préfèrent aux chiens et aux chats

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Par Isabelle TOUSSAINT - Paris (AFP)
Publié le 31 mars 2018 - 11:50
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Un pogona, ou agame barbu, photographié le 29 mars 2018 à La Ferme Tropicale, magasin spécialisé à Paris
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
Un pogona, ou agame barbu, photographié le 29 mars 2018 à La Ferme Tropicale, magasin spécialisé à Paris
© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives

Il a de fortes griffes, des écailles et des épines qui courent le long de son corps et de sa queue: l'agame barbu ou pogona - très populaire, comme le gecko léopard, le python ou la tortue - compte parmi les reptiles qui partagent la vie des Français.

A la Ferme Tropicale de Paris, Claude Miler choisit des insectes pour ses sept iguanes.

"Ce sont mes petits dinosaures de près de 50 cm. Leur tête s'écarte comme un éventail", s'amuse-t-il. Persuadé qu'"ils le reconnaissent comme des chats" et "sont intelligents", il les a installés dans un terrarium "comme dans la jungle".

Non loin de lui, Mathias Gédeon sort du congélateur des souris pour ses couleuvres et ses pythons.

Le jeune homme voue une passion aux serpents depuis l'enfance. "J'adore les observer. Je les sors rarement car ils sont sauvages", dit-il. Il les manipule juste pour les nourrir, une fois tous les 15 jours.

Selon Karim Daoues, créateur en 1993 de la Ferme Tropicale, la clientèle est plutôt jeune. "On ne se découvre pas une passion pour les reptiles à 40 ans", estime-t-il. Il vend des serpents, lézards, tortues, grenouilles, tritons, salamandres mais aussi des invertébrés, comme des mantes religieuses, des phasmes et depuis peu des crabes. Les animaux proviennent de son élevage ou d'élevages du monde entier.

L'agame barbu, originaire d'Australie, a gagné sa popularité grâce à son interaction avec l'homme, affirme-t-il. "Il est curieux, tolérant et pas craintif".

Chez elle à Chantilly (Oise), Emilie Barbe donne de la salade et des crickets à Pokahontas, une femelle pogona. Si elle n'est "pas complice avec son lézard comme avec ses chiens", elle "aime bien la lâcher en liberté dans sa chambre et se promener avec elle sur l'épaule. Pokahontas ne mord pas".

- "Roi de l'évasion" -

"Les gens se tournent vers les reptiles car ils prennent moins de place qu'un chien ou un chat, n'ont pas d'odeur et nécessitent moins d'entretien", observe le vétérinaire parisien Lionel Schilliger.

Mais comme le chien et le chat, le python et l'agame barbu tombent aussi malade.

Les reptiles "souffrent de maladies respiratoires, intestinales, dermatologiques et peuvent avoir jusqu'au cancer", explique le vétérinaire. Pour les soigner, "on utilise les mêmes outils de diagnostic que pour le chien ou le chat: radiographie, échographie... On fait même des cardiographies de serpent".

Mais si la plupart sont issus d'élevage depuis des générations, le vétérinaire "continue de penser que certaines espèces n'ont rien à faire en captivité comme les iguanes, les grands lézards et certains serpents".

Pour adopter un python royal, il faut dépenser entre 40 et 500 euros et entre 40 et 100 euros pour un agame barbu. Ce dernier vit entre 10 et 15 ans, un boa ou un python, 25 ans. Cependant "il est assez rare que les gens les gardent toute leur vie en raison du manque de lien affectif", affirme Karim Daoues. "Quand ils n'en veulent plus, ils nous les ramènent et on les revend".

Si "le reptile n'est pas abandonné", comme le chien ou le chat, "le serpent est le roi de l'évasion". Les pompiers lui en amènent une centaine chaque année.

D'après une étude de Prom'animal Sedias (association professionnelle d'animaux de compagnie), les reptiles, surtout des tortues, étaient en 2014 près de 2 millions dans les foyers français.

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