Autochtones : le Canada met la pression sur le pape pour des excuses
Les députés canadiens dans une très large majorité ont adopté mardi une motion demandant au pape François de présenter ses excuses personnelles aux enfants autochtones canadiens, arrachés à leur famille et victimes d'abus sexuels dans des pensionnats catholiques.
Soumise au vote à la Chambre mardi, 260 députés ont voté pour et 10 contre une motion invitant le pape à se conformer à une des conclusions en 2015 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Les députés demandent "des excuses papales officielles pour le rôle qu’a joué l’Église catholique canadienne dans la mise en place, les opérations et les sévices des pensionnats autochtones".
Il y a un mois, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'était dit "très déçu" de la fin de non-recevoir adressée par l’Église.
"Après avoir examiné attentivement la demande" d'excuses formelles de l’Église, le pape "était d'avis qu'il ne peut pas y répondre personnellement", avait écrit Mgr Lionel Gendron, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, dans une lettre adressée aux peuples autochtones.
Dans ses recommandations, la Commission de vérité et réconciliation avait demandé "au pape de présenter, au nom de l’Église catholique romaine, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel que les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique".
Après avoir entendu pendant six ans les témoignages de près de 7.000 anciens élèves, dont nombre d'entre eux avaient été soumis à de mauvais traitements ou à des sévices sexuels, la commission avait conclu à un "génocide culturel".
Le Premier ministre Trudeau avait invité l'an dernier le pape François à se rendre au Canada pour présenter des excuses aux peuples autochtones, dans un souci de réconciliation.
De la fin du XIXe siècle aux années 1970, plus de 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits, ont été coupés de leurs familles et de leur culture et placés de force dans des pensionnats où nombre d'entre eux ont été abusés.
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