Dans le Shanghai populaire, les habitants grelottent en hiver

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Par AFP - Shanghai
Publié le 04 janvier 2018 - 11:02
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Une femme tient sa fille dans ses bras dans le quartier de Laoximen, à Shanghai, le 26 décembre 2017
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© CHANDAN KHANNA / AFP/Archives
Une femme tient sa fille dans ses bras dans le quartier de Laoximen, à Shanghai, le 26 décembre 2017
© CHANDAN KHANNA / AFP/Archives

Derrière les gratte-ciels flamboyants de Shanghai, les habitants des vieux quartiers de la métropole chinoise, dépourvue de chauffage central en vertu d'une mesure des années 1950, passent l'hiver dans un froid glacial.

Dans le quartier de Laoximen, non loin de la prestigieuse avenue du Bund, des Shanghaïens et des travailleurs migrants venus des campagnes sont emmitouflés dans d'épais manteaux à l'intérieur de maisons vieillissantes.

Afin d'économiser l'énergie, le gouvernement a décidé dans les années 1950 de diviser la Chine en deux moitiés. Le chauffage central public a été installé dans les quartiers du nord du pays, zone la plus froide, mais pas dans le sud, comme à Shanghai, même s'il y fait frisquet: la température moyenne tombe l'hiver à 12 degrés le jour et à 4 degrés seulement la nuit.

A Laoximen, les habitants aux revenus modestes n'ont pas les moyens d'utiliser des radiateurs d'appoint. Et si beaucoup possèdent des climatiseurs qui peuvent souffler de l'air chaud, ceux-ci peuvent faire grimper la facture d'électricité mensuelle à 100 yuans (13 euros), voire plus.

Le quartier est composé d'immeubles en bois d'un ou deux étages, à côté d'une zone commerçante moderne. Les travailleurs migrants peuvent y louer des logements pour seulement 1.000 yuans (128 euros) par mois.

Pour Zhang Dongjun, un éboueur de 57 ans, un radiateur électrique serait un luxe dans sa petite chambre dont le lit occupe déjà tout l'espace. Il utilise une couverture chauffante pour dormir.

Mme Yin, une septuagénaire, se plaint du froid qui lui provoque des douleurs dans les jambes.

"Les radiateurs consomment de l'électricité. On ne les branche jamais, sauf quand des amis ou de la famille nous rendent visite", raconte-t-elle. "En général, on utilise une bouillotte pour se garder les mains au chaud."

Plus loin, Bao Shanchun, 64 ans, qui vit de la revente d'antiquités, a un radiateur dans sa minuscule chambre de 10 m2. Mais il reste constamment éteint par souci d'économie.

"Je suis très content de gagner 100 à 200 yuans par jour (13 à 26 euros) avec mon travail. Gagner de l'argent me rend heureux", déclare M. Bao, arrivé à Shanghai il y a 15 ans, alléché par les promesses de fortune facile.

"Quand j'aurai 70 ans, je retournerai dans ma ville natale", explique-t-il.

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