Inde : une des femmes entrées dans le temple de Sabarimala agressée dans sa famille

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Par AFP - Thiruvananthapuram
Publié le 15 janvier 2019 - 15:04
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Kanaka Durga, l'une des deux femmes indiennes à avoir pu entrer dans le temple de Sabarimala, photographiée lors d'une rencontre avec la presse le 11 janvier 2019 dans le Kerala (sud de l'Inde)
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Kanaka Durga, l'une des deux femmes indiennes à avoir pu entrer dans le temple de Sabarimala, photographiée lors d'une rencontre avec la presse le 11 janvier 2019 dans le Kerala (s
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Une des deux Indiennes qui avaient suscité la fureur des traditionalistes hindous, en pénétrant dans un de leurs sanctuaires les plus sacrés d'où les femmes en âge de procréer étaient bannies, a été agressée et blessée par sa belle-mère à son retour chez elle après plusieurs jours passés à se cacher, a indiqué la police mardi.

Après avoir été hébergée dans plus de 10 habitations différentes, Kanaka Durga, une fonctionnaire âgée de 39 ans, est rentrée chez elle mardi matin mais a été agressée par sa belle-mère qui était armée d'un bâton.

"Kanaka Durga a déposé une plainte contre sa belle-mère, qui selon elle l'a agressée quand elle est rentrée chez elle ce matin", a indiqué à l'AFP un responsable policier dans la ville de Perunthalmanna, sous le couvert de l'anonymat.

La plainte a été enregistrée pour "coups et blessures avec arme" et "séquestration", selon des médias.

Kanaka Durga a été hospitalisée dans la ville voisine de Malappuram. La gravité de ses blessures n'a pas été précisée.

Elle se cachait depuis le 2 janvier quand, accompagnée d'une autre femme, Bindu Ammini, et sous protection policière, elle était entrée dans le temple d'Ayyappa à Sabarimala, dans l'Etat du Kerala (sud), objet pendant vingt ans d'une bataille judiciaire autour de son interdiction à toutes les femmes en âge d'avoir leurs règles. La bataille avait pris fin le 28 septembre 2018 avec une décision de la Cour suprême jugeant cette mesure discriminatoire.

Leur geste a déclenché de violentes manifestations à travers cette région tropicale, au cours desquelles plus d'un millier de personnes ont été arrêtées.

"Je voulais exercer mon droit en tant que croyante, c'est tout", a récemment déclaré Kanaka Durga à l'AFP lors d'une rencontre dans l'un de ses refuges, "c'était un nouveau pas en avant pour renforcer l'égalité des sexes". Elle a confié avoir caché ses intentions à sa famille qui aurait "sûrement tout fait pour (la) bloquer".

Certains responsables du Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, au pouvoir à New Delhi, ont accusé Bindu Ammini et Kanaka Durga d'être des anarchistes et anti-hindous, ce qu'elles récusent totalement.

Les femmes ayant leurs règles sont souvent considérées comme impures dans la société indienne conservatrice et patriarcale.

Si la plupart des temples n'autorisent pas les femmes à entrer lorsqu'elles ont leurs règles, Sabarimala était l'un des rares à interdire son entrée à toutes les femmes entre la puberté et la ménopause.

L'entrée des femmes dans ce temple fut totalement tabou pendant des décennies, avant que la Haute cour du Kerala ne formalise en 1991 cette restriction.

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