Japon : plainte contre le financement public de cérémonies impériales

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Par AFP - Tokyo
Publié le 10 décembre 2018 - 13:02
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De G à D: l'Empereur du Japon Akihito, l'impératrice Michiko le prince héritier Naruhito et son épouse la princesse Masako le 9 novembre 2018 à Tokyo
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© Kazuhiro NOGI / POOL/AFP/Archives
De G à D: l'Empereur du Japon Akihito, l'impératrice Michiko le prince héritier Naruhito et son épouse la princesse Masako le 9 novembre 2018 à Tokyo
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Plus de 200 citoyens japonais, dont des chrétiens et des moines bouddhistes, ont engagé lundi des poursuites judiciaires contre le gouvernement, qui prévoit d'utiliser l'argent du contribuable pour des cérémonies devant marquer l'an prochain l'accession au trône d'un nouvel empereur.

Quelque 240 personnes se sont associées pour déposer plainte auprès du Tribunal de Tokyo, arguant que financer avec l'agent public des cérémonies à caractère religieux viole la séparation entre la religion et l'Etat garantie par la Constitution.

Le prince héritier Naruhito doit accéder au trône le 1er mai, au lendemain de l'abdication de son père, l'empereur Akihito.

Les plaignants cherchent à faire suspendre l'usage de fonds publics pour les rituels, dont celui du Daijosai, qui doit être observé en novembre 2019, a déclaré à l'AFP un des plaignants Koichi Shin. "Il s'agit de cérémonies religieuses fondées sur le shinto impérial", forme hautement ritualisée de la très ancienne religion shinto japonaise, a expliqué M. Shin.

Le montant du budget des cérémonies n'a pas été rendu public mais le gouvernement a indiqué que celles-ci seraient similaires aux précédentes. Les cérémonies de 1990, lorsqu'Akihito est monté sur le trône, ont coûté environ 12,3 milliards de yens (96 millions d'euros au cours actuel), selon M. Shin.

Ces poursuites interviennent peu après des déclarations inattendues de la part d'un membre de la famille impériale, le prince Akishino, fils cadet de l'empereur, qui a critiqué l'intention du gouvernement de faire usage des deniers publics pour ces cérémonies.

"Je me demande s'il est correct de financer une chose aussi religieuse avec de l'argent public", avait-il déclaré fin novembre, ajoutant qu'il avait exprimé son opposition au chef de l'Agence de la maison impériale. "Il ne m'a pas écouté", avait lâché le prince.

Un avocat représentant les plaignants a estimé sous couvert de l'anonymat que ces poursuites étaient "aussi une occasion de s'interroger sur la relation entre l'empereur et le peuple japonais".

Les plaignants demandent également des dommages de 10.000 yens (78 euros) chacun, a-t-il précisé.

Des plaintes du même type avaient été déposées au moment où Akihito avait succédé à son père Hirohito, décédé en 1989.

Tous les recours en justice avaient à l'époque été déboutés, mais une cour d'appel avait indiqué que des doutes pouvaient exister quant à la constitutionnalité de l'imputation sur les deniers de l'Etat des coûts de certaines cérémonies à caractère purement religieux, en l'occurrence répondant aux règles du shinto.

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