Bac : la correction des copies, un autre marathon

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Par Isabelle TOURNÉ - Paris (AFP)
Publié le 22 juin 2018 - 09:18
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Une élève passe le bac de philo le 18 juin 2018 à Caen. Les épreuves écrites du bac seront terminées lundi soir mais un autre marathon a déjà commencé: celui de la correction des copies
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives
Une élève passe le bac de philo le 18 juin 2018 à Caen. Les épreuves écrites du bac seront terminées lundi soir mais un autre marathon a déjà commencé: celui de la correction des c
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Les épreuves écrites du bac seront terminées lundi soir mais un autre marathon a déjà commencé: celui de la correction des copies. Si un enseignant est libre de son évaluation, de nombreux dispositifs existent pour assurer son objectivité.

Au total, quatre millions de copies seront corrigées par 174.331 correcteurs, payés 5 euros la copie.

QUESTION: Que se passe-t-il lorsque les copies sont ramassées ?

REPONSE: "Une étiquette garantissant l'anonymat des candidats est collée sur toutes les copies" par les centres d'examen, explique Frédéric Muller, directeur de la Maison des examens en Ile-de-France (Siec). Elles sont ensuite acheminées aux centres de délibérations où les correcteurs viennent les récupérer, généralement le lendemain ou le surlendemain de l'épreuve. Commence alors le long travail de correction.

Q: Combien de copies les correcteurs récupèrent-ils?

R: Tout dépend des disciplines. En philo, par exemple, un correcteur peut avoir jusqu'à 180 copies, car ils sont moins nombreux et ont plus de temps, l'épreuve de philosophie donnant traditionnellement le coup d'envoi de l'examen. En français c'est souvent moins, les correcteurs faisant aussi passer des oraux. Emmanuel Mathiot, prof d'histoire-géo à Strasbourg, en a soixante. "Soit 120 sujets à corriger entre l'histoire et la géo". En général, il passe "environ un quart d'heure" par copie. Mais "c'est toujours un peu plus long pour les premières" qu'il relit.

Q: Un correcteur peut-il être amené à évaluer ses propres élèves ?

R: Impossible, répond Frédéric Muller. "Il y a un double verrou: les copies sont anonymes et au moment de l'attribution, un brassage informatique est fait de tel sorte qu'un correcteur du lycée X corrige les copies du lycée Y, même si l'établissement reste dans son académie".

Q: L'appréciation est-elle laissée au libre arbitre des correcteurs ?

R: Avec les copies, les enseignants emmènent chez eux un corrigé type, qui peut leur servir de guide d'évaluation. "Ils ont toujours une liberté pédagogique dans l'appréciation de ce qu'ils lisent", explique M. Muller. Mais il y a une "harmonisation de la correction".

Pour cela, des réunions d'"entente" ont lieu: "le jour où on récupère les copies, on discute pendant au moins une heure des sujets, on se met d'accord sur un certain nombre d'+attendus+", explique Emmanuel Mathiot, le prof d'histoire-géo.

Selon les académies, une réunion d'"harmonisation" se tient au début ou à la fin de la période de correction: les inspecteurs réunissent les correcteurs d'une même matière pour vérifier qu'il n'y a pas de différences de notes trop importantes dans un paquet de copies. A ce moment-là, un correcteur pourra juger qu'il a été un peu trop sévère ou au contraire un peu trop laxiste.

"J'écris toujours mes corrections à l'encre, mais je laisse mes notations au crayon, ce qui me permet d'ajuster la note", raconte Marie, professeure de français en Indre-et-Loire. Et elle relit au minimum deux fois chaque copie. "Parfois trois pour certaines".

Q: Qui décide de la note finale ?

R: Quand les correcteurs auront rentré leurs notes dans un logiciel dédié -- ils ont jusqu'au 3 juillet cette année -- des jurys se réunissent par académie le 5 juillet, veille de la publication des résultats. Un jury est composé des correcteurs et présidé par un universitaire. Son rôle: regarder l'intégralité des notes d'un candidat et juger, en cas d'échec, s'il peut être admis ou mérite d'aller au rattrapage, au vu de son livret scolaire. "Ces délibérations se feront toujours au bénéfice des candidats, on ne peut que leur rajouter des points, pas leur en retirer", assure Frédéric Muller.

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