A Bayonne, 2.000 personnes dans la rue pour les prisonniers basques

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Par AFP - Bayonne
Publié le 08 janvier 2022 - 19:04
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Manifestation en faveur des prisonniers basques à Bayonne, le 8 janvier 2022
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© GAIZKA IROZ / AFP
Manifestation en faveur des prisonniers basques à Bayonne, le 8 janvier 2022
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Sous le mot d'ordre "le temps presse", près de 2.000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé ce samedi à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), pour réclamer la libération des prisonniers basques.

Cette marche était destinée à "acter un blocage" du gouvernement français, selon Anaiz Funosas, la présidente du mouvement organisateur "Bake Bidea" (Chemin de la paix), "alors qu'on arrive à la fin d'une présidence".

Le cortège, divisé en trois colonnes par précaution sanitaire, a sillonné la ville dans le calme, croisant par moments la manifestation des opposants au pass sanitaire.

Les manifestants ont mis en avant deux situations particulièrement critiques, selon eux : celles de Jakes Esnal et Ion Parot, 71 ans tous les deux, incarcérés depuis maintenant 31 ans en France.

"Ils ont plus de 70 ans et n'ont aucune perspective d'avenir", a souligné Anaiz Funosas à une correspondante de l'AFP.

Les deux hommes avaient été arrêtés et incarcérés en 1990, puis condamnés en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, aux côtés d'autres membres d'un commando d'ETA comme Frédéric "Xistor" Haramboure.

Ce dernier, après 30 ans de détention, a bénéficié d'une "autorisation de détention à domicile sous bracelet électronique" et a pu rentrer chez lui.

"L'intelligence aurait voulu que les deux autres suivent, mais non, on repousse, on retarde", a regretté Mme. Funosas, qui pointe également les "nouveaux pas faits" par le gouvernement de Madrid, "alors qu'il n'y a ni écoute, ni volonté de Paris", selon elle.

Pour Bake Bidea, le "mépris" affiché du gouvernement Macron pour le "dialogue ouvert depuis quatre ans" oblige "à une nouvelle phase de mobilisation, plus spectaculaire et basée sur la désobéissance civile" pour "créer un rapport de force".

Les manifestants défilaient aussi pour Unai Parot, 64 ans, incarcéré en Espagne depuis 31 ans lui aussi.

Le mouvement Bake Bidea, engagé dans une résolution pacifiste du conflit basque cherche à éloigner, depuis des années, toute tentation de violence.

Chaque mois de janvier, la mobilisation en faveur des prisonniers basques rassemble habituellement des milliers de personnes à Bayonne, dont des élus, organisations politiques, associations ou personnalités publiques.

Une mobilisation se tient aussi en parallèle à Bilbao. L'an dernier, en raison de la situation sanitaire, une chaîne humaine de 2.000 personnes avait été privilégiée au traditionnel défilé bayonnais.

Une trentaine d'anciens membres d'ETA, qui a annoncé sa dissolution en 2018 après 60 années d'existence, dont quatre décennies de lutte armée en France et en Espagne, sont actuellement incarcérés en France.

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