Cambriolage mortel dans l'Hérault : l'épouse trahie confie avoir "un énorme doute" sur son mari

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Par Philippe SIUBERSKI - Montpellier (AFP)
Publié le 02 décembre 2021 - 21:24
Mis à jour le 03 décembre 2021 - 00:16
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Le procès d'un gérant de bars pour viols s'est ouvert à Paris
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Cambriolage mortel dans l'Hérault: l'épouse trahie confie avoir "un énorme doute" sur son mari
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Epouse trahie, Françoise Malgouyres, a raconté jeudi aux assises de l'Hérault avoir "un énorme doute" sur son mari, soupçonné d'avoir organisé le cambriolage de leur magnifique propriété pour la chasser et au cours duquel il a tué l'un des malfaiteurs.

"Il n'a jamais réagi comme j'aurais aimé. J'ai un énorme doute sur l'homme qu'il est", a lancé Françoise Malgouyres, 62 ans, au quatrième jour du procès de son mari, de dix ans son aîné, qui l'écoute attentivement depuis le box des accusés.

En détention provisoire depuis quatre ans, Daniel Malgouyres est soupçonné d'avoir organisé en octobre 2017 le cambriolage de la maison du couple avec deux complices afin de faire peur à son épouse avec qui il ne s'entendait plus, espérant qu'elle quitte le domaine, ce qu'il nie.

Au cours de ce "vrai-faux" vol, l'un des malfaiteurs, David Viers, 43 ans, a été abattu par Daniel Malgouyres à l'étage de la propriété dans des circonstances floues alors que Françoise était retenue par un second malfrat au rez-de-chaussée.

Les deux malfrats avaient violenté Françoise Malgouyres dans la propriété du couple à Servian (Hérault), les Jardins de Saint-Adrien, afin qu'elle révèle l'emplacement de son coffre-fort.

Mais pendant le cambriolage son mari regarde ses pieds pendant qu'un des deux agresseurs la frappe au visage, raconte-elle jeudi à la barre.

M. Malgouyres est poursuivi pour meurtre, tentative de meurtre et complicité de tentative d'extorsion en bande organisée avec arme.

- "Têtue" -

Françoise Malgouyres, cheveux blonds mi-longs, qui se reconnaît volontiers "têtue", ne lâchera rien. "J'ai pensé que puisqu'on allait mourir, il était hors de question qu'ils repartent avec le moindre centime", explique-t-elle.

Le couple s'était installé à la fin des années 1970 dans le village natal de Daniel, dans l'Hérault, où il a transformé une ancienne carrière en jardin exotique.

Les lieux ouverts au public étaient devenus une des principales attractions touristiques de la région et une source de revenus importante, dont une partie était cachée derrière des radiateurs, dans les congélateurs ou dans un coffre-fort.

Mais en mai 2017 Françoise est victime d'un accident de cheval l’ayant plongée dans le coma pendant 12 jours. A son retour de l'hôpital, elle s’aperçoit que son mari entretient une relation avec une employée des jardins de nationalité vénézuélienne, Yolanda.

Le divorce qui se profile fait craindre à Daniel Malgouyres de perdre le contrôle sur son cher jardin et ses revenus, raison pour laquelle il aurait fomenté le cambriolage, afin que son épouse décampe, a expliqué mercredi le chef de l'enquête.

- Prêt pour la prison -

Françoise Malgouyres a reconnu à la barre avoir un "caractère terrible" et même avoir parfois été "méchante" après avoir découvert l'adultère.

Lorsque les avocats de son mari lui font remarquer qu'un proche du couple, Richard Llop, qui comparaît pour "complicité de tentative d'extorsion", savait que de l'argent était parfois caché dans les congélateurs de la propriété, elle ne se démonte pas: "Est-ce que ça a vraiment de l'importance pour ce procès?", s'interroge-t-elle à propos de cet éleveur de chevaux, criblé de dettes.

Pour les avocats de M. Malgouyres, Richard Llop qui avait fini par avouer pendant l'enquête son rôle dans le recrutement de l'équipe de cambrioleurs, a agi de son propre chef.

Jeudi soir, M. Llop a lui répété avoir surtout voulu aider Daniel Malgouyres à "faire peur" à sa femme, afin qu'elle parte, reconnaissant avoir trahi celle qu'il appelait sa "grande soeur".

"En colère" contre Daniel Malgouyres qui "ne veut pas dire pourquoi il a tiré sur cet homme", il s'est dit prêt à passer 15 ou 20 ans en prison, mais pas à "porter le chapeau" à la place de celui qu'il maintient être le commanditaire. "Je n'enverrai pas un innocent en prison", a répondu M. Llop à son avocate, qui lui demandait s'il disait la vérité après avoir souvent menti sur son implication.

Le procès est prévu jusqu'au 17 décembre.

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