Covid-19 : à Reims, Macron rencontre des ados déprimés et des psychiatres débordés

Auteur:
 
Par AFP - Reims
Publié le 14 avril 2021 - 18:37
Image
Le président français Emmanuel Macron (c) visite le service de pédopsychiatrie du CHU de Reims, le 14 avril 2021
Crédits
© CHRISTIAN HARTMANN / POOL/AFP
Le président français Emmanuel Macron (c) visite le service de pédopsychiatrie du CHU de Reims, le 14 avril 2021
© CHRISTIAN HARTMANN / POOL/AFP

"Qu'est-ce que vous redoutez le plus ?" demande Emmanuel Macron. "Un nouveau confinement" dû au Covid-19, a répondu mercredi une adolescente hospitalisée pour dépression au CHU de Reims, débordé par l'afflux de jeunes en détresse.

Le chef de l'Etat est venu visiter le service de pédopsychiatrie pour rencontrer médecins et jeunes patients, pour constater le fort impact psychologique de la crise.

"Il faudrait doubler, voire tripler les effectifs", l'a alerté à son arrivée la cheffe du service de pédopsychiatrie, qui lui a précisé que les consultations avaient doublé depuis septembre. Il faut maintenant huit mois d'attente pour obtenir un rendez-vous.

"On est fatigué, ce n'est jamais fini, on est très sollicité en permanence", a précisé Anne-Catherine Rolland, la cheffe du service.

Il a ensuite longuement échangé avec une jeune fille qui s'était enfoncée dans la dépression et hospitalisée en février. Elle lui a donc dit qu'elle redoutait un nouveau confinement.

"On fait tout pour" l'éviter, lui a répondu le chef de l'Etat.

Il était accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran et du secrétaire d'Etat en charge de l'enfance Adrien Taquet.

Le recours aux urgences psychiatriques a augmenté de 40% en 2020 et 40% des parents ont déclaré avoir observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement, en raison notamment de la contrainte d'enfermement et de l'absence de relations sociales liée à la fermeture des écoles, selon la présidence.

A la mi-janvier, le chef de l'Etat s'était entretenu avec des pédopsychiatres qui l'avaient alerté sur la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents depuis le début de l'épidémie. Il avait alors demandé la tenue d'Assises de la psychiatrie et de la santé mentale, qui se tiendront cet été.

Début décembre, quatre psychiatres et une psychanalyste réputés avaient appelé le gouvernement à "passer à l'action" pour que tous les Français qui le nécessitent puissent accéder à des soins psychiatriques.

Selon les enquêtes menées par Santé publique France depuis un an, la proportion de Français rapportant des états anxieux ou dépressifs a fortement augmenté depuis le premier confinement et se maintient à un niveau élevé depuis, touchant près d'un tiers (31%) de la population.

Le gouvernement a lancé début avril une campagne grand public pour inciter les Français à "parler" de leur état psychologique et pour rappeler l'existence d'aides par téléphone et internet, trop peu connues. Le chef de l'Etat a aussi décidé d'accorder des "chèques psy" aux étudiants.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.