Un artiste mis en examen pour un tableau montrant Macron décapité

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France-Soir
Publié le 07 mai 2025 - 11:15
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Façade du Centre des Arts de Pointe à Pitre occupé par le collectif Awtis Rezistans
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CARLA BERNHARDT AFP
Façade du Centre des Arts de Pointe à Pitre occupé par le collectif Awtis Rezistans dont fait parti Blow
CARLA BERNHARDT AFP

Il ne fait pas toujours bon d'être artiste en France.

S'il est possible, voire de bon ton, au nom de l'Art, d'exposer des images à tendance sérieusement pédophile, il n'en est pas de même, toujours au nom de l'Art, mais cette fois-ci satirique, de croquer le président dans une posture indélicate. L'artiste guadeloupéen Blow, en a fait les frais. Auteur d'un tableau représentant la tête décapitée d'Emmanuel Macron tenue à bout de bras par un homme noir, il a été inculpé ce mardi, a indiqué à l'AFP le parquet de Pointe-à-Pitre.

Cette inculpation fait suite à une plainte du président de la République pour "incitation à la violence, sans que cela soit suivi d'effet", selon les avocats de la défense.

Elle relève, d'après la procureure de Pointe-à-Pitre, de l'article 24 de la loi 1881 sur la liberté de la presse.

Le tableau avait été exposé en janvier, aux côtés de ceux de 44 autres artistes, lors d'une exposition collective, "Exposé.e.s à la chlordécone", au Centre des arts de Guadeloupe.

Intitulé "Non lieu", il représente, selon les explications de l'artiste lors d'une conférence de presse en février, "la colère d'un Guadeloupéen (...) exprimant sa frustration" après une décision de justice dans l'affaire de la chlordécone.

Ce pesticide épandu dans les bananeraies antillaises dans les années 1990 est accusé d'être responsable de nombreuses maladies localement.

"Cette convocation, pour délit de presse, était aussi un moyen d'avoir accès à la procédure", a déclaré à la sortie du bureau du juge l'avocat de l'artiste, Me Patrice Tacita, qui souhaite "organiser une défense politique" sur le sujet.

Le commissaire d'exposition et le président de l'association organisatrice ont également été inculpés dans cette affaire, a par ailleurs fait savoir le parquet, précisant que l'affaire était "toujours à l'instruction".

Peut-être que le Président aurait été plus inspiré d'acheter cette fois-ci l'œuvre pour l'Élysée. l'Art est en train de devenir un sujet brulant au Palais.

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