"Ça" : Stephen King, le roi de la peur (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 14 septembre 2017 - 21:24
Mis à jour le 20 septembre 2017 - 15:09
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Ca Film Clown
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©Warner Bros.
Hou qu'il est vilain! Dans "Ça", le clown ne fait pas rire, bien au contraire.
©Warner Bros.
Le plus célèbre roman de Stephen King, "Ça", est adapté au cinéma. Dans ce film d'horreur qui sort ce mercredi en France, un clown maléfique effraye, enlève et tue des enfants dans une petite ville américaine.

Carrie, Shining, Christine, Stand by Me, Misery, Les évadés, La ligne verte: on ne compte plus les adaptations au cinéma des romans du maître de la peur Stephen King. Voici enfin, dans les salles françaises ce mercredi 20, son plus célèbre livre transposé sur grand écran: Ça.

À Derry, une petite ville du Maine dans le nord-est des États-Unis, un garçon de six ans disparaît, un jour de pluie, happé par un clown monstrueux caché dans les égouts qui lui arrache le bras avec sa mâchoire acérée et l'entraîne dans les canalisations.

Huit mois plus tard, son grand frère Bill, 13 ans, ne s'est toujours pas remis de cette disparition. Il croit que son petit frère est toujours vivant et continue de le chercher. C'est la fin de l'école, l'été commence, et avec ses copains il forme la "Bande des Ratés": sept adolescents (dont une fille) qui souffrent tous d'un complexe ou d'un problème personnel, ou qui ont des relations difficiles avec leurs parents, ou qui subissent les brimades et violences d'une bande de voyous du collège.

Surtout, les sept gamins ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à une terrible créature qu'ils finissent par appeler "Ça": un monstre venu dont on ne sait où, qui peut prendre toutes les formes –souvent celle d'un clown, mais aussi celle de leur plus grande peur personnelle.

Les enfants décident avec courage d'affronter Ça. Car affronter ce monstre protéiforme, mystérieux et cruel, c'est affronter sa propre peur. Une peur qui unit les sept gamins, mais qui peut aussi les diviser quand elle est trop forte…

Parmi sa cinquantaine de romans qui se sont vendus à plus de 350 millions d'exemplaires dans le monde depuis une trentaine d'années, Ça est le plus célèbre de Stephen King, 70 ans. Le livre, paru en 1986, a fait l'objet d'un téléfilm en 1990 mais c'est la première fois qu'il est adapté au cinéma. Les studios Warner ont choisi pour cela le réalisateur argentin Andrés Muschietti, crédité jusqu'à présent d'un seul long-métrage, le film d'horreur Mama (avec Jessica Chastain) qui a fait un carton en 2013.

"Moi qui aime réaliser des films d’épouvante, j’ai toujours été fasciné par la peur", explique-t-il. "Et je crois que le moment le plus terrifiant qui soit, c’est le jour où, enfant, on découvre son premier film d’horreur. C’est un sentiment qu’on ne ressent qu’une fois dans sa vie, et j’en ai fait une quête un peu chimérique: celle de retrouver cette sensation. C’est ce qui m’aide à faire du cinéma, parce que j’estime que la seule façon de faire peur aux gens, c’est de faire appel à ce qui nous fait peur soi-même".

Même s'il reste fidèle au roman (et Stephen King s'est félicité de l'adaptation), le réalisateur use de toutes les ficelles visuelles et sonores, et bien sûr des effets spéciaux, pour créer le suspense et l'atmosphère angoissante propres aux films d'horreur: ballon de baudruche rouge qui revient régulièrement, morts-vivants, loup-garou, cadavres de noyés, maison abandonnée, lavabo sanglant, scènes gores, séance de diapos qui vire au cauchemar, enfants prisonniers des égouts, etc.

Hallucinations individuelles et collectives des sept gamins confrontés à leur plus grande peur, ou monstre et événements réels? Dans le premier cas l'histoire ne serait qu'allégorique mais, dit un des gamins à un moment, "je connais la différence entre un cauchemar et la réalité".

C'est donc à prendre au premier degré, et en cela le film n'invente rien de nouveau et donne parfois une impression de déjà-vu, même si quelques dialogues drôles apportent un humour respiratoire. Plus intéressante et plus subtile est l'évocation des tourments de l'adolescence, avec des relations entre les sept gamins (parfaitement interprétés) censées apporter de temps à autre un peu d'émotion, surtout vers la fin. "Je veux que Ça soit terrifiant, mais très touchant aussi", dit le réalisateur. "C’est un film d’horreur, mais c’est aussi un film qui parle d’amitié, d’amour, et de la force que donne la confiance en l'autre".

Le film a fait un carton pour sa sortie aux États-Unis le 8 septembre, et aura bien sûr une suite puisqu'il ne s'agit –ceux qui ont lu le livre s'en rendront compte– que de la moitié de l'histoire: "Ça, chapitre-1", dit la dernière image avant le générique de fin. Le clown monstrueux faisant sa réapparition à Derry tous les 27 ans, on retrouvera les sept gamins devenus adultes dans ce second film, dont la sortie devrait avoir lieu en 2019. Si vous n'aimez pas Ça, n'en dégoûtez pas les autres…

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