Décès du comédien Claude Rich à l'âge de 88 ans (famille)

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Par AFP
Publié le 21 juillet 2017 - 13:41
Mis à jour le 22 juillet 2017 - 04:10
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L'acteur Claude Rich, à Paris le 7 février 2009
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
L'acteur Claude Rich, à Paris le 7 février 2009
© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives

Il était devenu au fil des décennies l'une des figures les plus familières du théâtre et du cinéma français sans pour autant tenir toujours le premier rôle. Acteur élégant et malicieux, Claude Rich est décédé jeudi soir, à l'âge de 88 ans.

Le comédien est mort des suites d'une longue maladie à son domicile, en région parisienne, a annoncé vendredi à l'AFP sa fille Delphine Rich.

Connu pour son sourire gourmand et sa voix subtile, Claude Rich a joué au total dans une cinquantaine de pièces et près de 80 films.

Parmi eux, les emblématiques "Tontons flingueurs", où il incarnait un jeune homme exaspérant Lino Ventura ("Ton Antoine commence à me les briser menues"), "Oscar" face à Louis de Funès ou "Je t'aime, je t'aime" d'Alain Resnais, son "plus beau souvenir du métier".

L'image d'un garçon "propre sur lui" a longtemps collé à la peau de l'acteur formé au Conservatoire auprès de Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort.

La Cinémathèque française a choisi d'ailleurs vendredi un beau portrait en noir et blanc de l'acteur dans ses jeunes années, y accolant la légende "une certaine idée de l'élégance".

C'est un "immense acteur, par l’élégance et l’intelligence de son jeu", a souligné la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, tandis que la patronne du CNC, Frédérique Bredin, a évoqué sa "virtuosité", "son espièglerie" et "sa capacité à se réinventer sans cesse".

Passionné d'histoire, Claude Rich affectionnait les rôles de grands personnages, comme celui de Talleyrand ("Le souper") qui lui vaudra un César en 1993.

Il incarna aussi sur grand écran le général Leclerc dans "Paris brûle-t-il ?" (1966), au théâtre le cardinal Mazarin dans "Le Diable rouge" (2008) et à la télévision Léon Blum (2000), Galilée (2005) et Voltaire (2007).

- 'L'acteur souriant' -

Jeune premier à ses débuts, Claude Rich aborda avec la maturité des rôles plus complexes.

Il a ainsi été l'inspecteur Bonny dans "Stavisky" (1973), l'interprète inoubliable du "Crabe-tambour" (1977), un salaud dans "La guerre des polices" (1980) et un aristocrate des faubourgs dans "Le Colonel Chabert" (1994).

"C'était un bonheur pour un metteur en scène, il étonnait encore à la 5e ou 6e prise", a souligné à l'AFP le réalisateur Bertrand Tavernier qui le fit tourner dans "La fille de D'Artagnan" (1994) et "Capitaine Conan" (1996). Et d'évoquer aussi "sa grande drôlerie".

L'acteur n'avait d'ailleurs pas hésité en 2002 à revêtir la longue barbe du druide Panoramix dans "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre".

"Comédien incomparable. L'art de +bouler+ les répliques, la demi teinte pince sans rire. (Il) pouvait tout jouer !", a renchéri Gilles Jacob, l'ancien président du Festival de Cannes.

Son successeur, Pierre Lescure, s'est lui souvenu de son "élégance, de son sourire et de son talent" sur Twitter.

"C’était quelqu’un qui n’a jamais fait parler de lui autrement que par ses succès professionnels, c’était un personnage du cinéma français aussi bien dans les comédies que dans le drame", a souligné, ému, son ami Claude Brasseur sur RTL. Les deux hommes se partageaient l'affiche dans "Le souper".

"Fin diseur, prodigieux conteur, homme d’amitiés fidèles, il fut pour nombre de comédiennes et de comédiens un modèle et un maître, sans jamais en tirer vanité", ont souligné dans la soirée les services de l'Elysée.

Acteur de théâtre, Claude Rich a notamment servi avec brio le répertoire anglo-saxon ("Le Retour" d'Harold Pinter (1966) ou avec son rôle de pape dans "Hadrien VII", de Peter Luke).

Il était également un auteur dramatique passionné par l'écriture et avait joué dans ses propres pièces : "Un habit pour l'hiver", "Le zouave", "Une chambre sur la Dordogne", "Pavane pour une infante".

Officier de la légion d'honneur, il avait reçu un César d'honneur en 2002.

Homme d'une seule femme, il était marié depuis près de soixante ans avec la comédienne Catherine Rich avec qui il a eu deux filles, Delphine, elle aussi actrice, et Natalie.

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