"Dirty Papy" : De Niro, pervers pépère (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 01 février 2016 - 19:00
Mis à jour le 03 février 2016 - 09:14
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Robert De Niro Film Dirty Papy
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©Metropolitan FilmExport
A 72 ans, Robert De Niro s'amuse.
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Robert De Niro joue les grands-pères libidineux dans "Dirty Papy", aux côtés de Zac Efron dans un road-movie vers la Floride à l'humour graveleux, où il est question de sexe, d'alcool et de drogues diverses.

Même les stars ont des impôts à payer. Après Robert Redford et sa navrante comédie Randonneurs amateurs, voici Robert De Niro dans une série-B que, d'habitude, Hollywood attend l'été pour envoyer sur les écrans européens: Dirty Papy (ce mercredi 3 dans les salles françaises).

La saison du navet a donc quelques mois d'avance mais, contairement à Randonneurs amateurs, ce Dirty Papy est tellement outré et déjanté qu'il en devient drôle, pris au second degré, avec parfois des pointes d'humour acerbe au milieu d'un flot de gags et de dialogues graveleux, voire vulgaires, la plupart du temps en dessous de la ceinture.

Le jeune bellâtre Zac Efron accompagne De Niro dans cette galère. Il y interprète un jeune avocat un peu coincé, sur le point d'épouser sans conviction la fille de son patron, qui se retrouve embarqué par son grand-père pour un voyage en Floride.

Le papy vient de perdre sa femme, après 40 ans de mariage et de fidélité. Mais alors que le jeune avocat croit son grand-père déprimé, c'est tout le contraire: celui-ci veut désormais profiter de la vie et s'envoyer en l'air avec des jeunes femmes trois fois plus jeunes que lui. Dans ce road-movie mouvementé, entre soirées arrosées, bagarres avec des voyous sur un parking et drague intensive dans les fêtes d'étudiant(e)s, le grand-père va faire découvrir à son petit-fils un peu trop sage que la vie réserve des plaisirs divers...

Passe encore que Zac Efron se retrouve à fumer du crack vêtu d'un simple string avec une abeille en peluche en guise de cache-sexe. Ou se réveille sur la plage au petit matin avec des pénis en forme de croix gammée tatoués sur le front. Mais Robert De Niro...

De Niro, pantalon baissé, qui se masturbe devant sa télé en regardant un film porno; De Niro qui participe à un binge drinking avec des jeunes de 20 ans; De Niro qui arrose de crème solaire les seins d'une jeune fille en bikini, façon éjaculation précoce; De Niro torse nu qui fait des pompes avec un seul bras sur une estrade devant une foule en délire; De Niro qui va draguer en boîte de nuit et chante du rap avec des Blacks au karaoké en terminant ses phrases par "Peace, negro"; De Niro qui fait une course-poursuite avec la police au volant d'une camionnette de vendeur de glaces remplie de drogue...

Oui, LE Robert De Niro de Taxi Driver, de Voyage au bout de l'enfer, de Raging Bull, de Mission, des Affranchis, de Casino. On est loin ici des comédies réussies qu'il avait commencé à tourner il y a une quinzaine d'années, comme Mafia Blues (1999) ou Mon beau-père et moi (2000), tournants de carrière qui ne devaient rien aux exigences du fisc.

A 72 ans, l'immense acteur semble cependant s'être beaucoup amusé dans ce Dirty Papy qui brise un peu son image, sous la direction du réalisateur britannique Dan Mazer qui n'en demandait pas tant: "Je téléphonais tous les jours à ma femme pour lui raconter les choses insensées que j'avais demandé de faire à De Niro. Je n'oublierai jamais mes discussions avec le plus grand comédien de sa génération sur les excès de son personnage. C'est peut-être le sommet de ma carrière".

Co-scénariste de Borat en 2006 (qui fit connaître Sacha Baron Cohen, dans le même genre graveleux) et réalisateur en 2013 de Mariage à l'anglaise (une comédie romantique), Dan Mazer s'est lui aussi beaucoup amusé à en faire des tonnes, dans le genre humour gras et dialogues anti-familiaux. Sexe, alcool, drogues: le "Springbreak" en Floride, traditionnelle période de défoulement des étudiants avant leurs examens, offre sa toile de fond aux excès du grand-père déluré et du petit-fils qui le devient.

Résultat: si l'on prend le parti de ne pas être navré, on prend ce nanar décomplexé pour ce qu'il est -c'est à dire pas grand chose, même s'il lorgne parfois sur les Very Bad Trip- en en appréciant le sens (bien calculé) de la provocation. Comme cette scène, en fin de film, dans laquelle De Niro se retrouve au lit avec une fille de 20 ans qui lui glisse des injonctions politico-sexuelles à l'humour plus fin qu'il n'y paraît.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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