"Garçon chiffon" : allô maman bobo (vidéo)

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FranceSoir
Publié le 26 octobre 2020 - 08:54
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Film Garçon Chiffon
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©Les Films du Losange
Non, Nicolas Maury ne participe pas à un concours de pulls moches dans le film qu'il réalise et qu'il interprète.
©Les Films du Losange

SORTIE CINÉ – Connu des téléspectateurs pour son rôle d'assistant d'agent d'acteurs dans la série Dix pour cent (dont la saison-4 vient de débuter sur France-2), Nicolas Maury passe pour la première fois derrière la caméra. Il est aussi l'acteur principal de son premier film comme réalisateur, Garçon chiffon, qui sort ce mercredi 28 octobre dans les salles.

Il y joue le rôle de Jérémie, un comédien qui traverse une mauvaise passe dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Il a du mal à faire décoller sa carrière, il multiplie les auditions sans succès, le doute l'envahit. "Pourquoi on ne veut pas de moi?", se lamente-t-il à son agent.

Association des Jaloux Anonymes

Côté vie sentimentale, ça ne va pas fort non plus. En couple avec un jeune vétérinaire de son âge (Arnaud Valois), qui lui ment parfois, il est d'une jalousie maladive. Au point d'assister à des séances de l'Association des Jaloux Anonymes et de cacher une mini-caméra chez son amant, pour l'espionner.

Face à ses perspectives professionnelles au point mort et à son couple qui bat de l'aile, Jérémie déprime et se qualifie lui-même de "jeune homme mélancolique dans un monde hostile".

Retour chez sa mère

Il décide alors de quitter Paris et de se rendre sur sa terre d’origine, le Limousin, où il se réfugie auprès de sa mère (Nathalie Baye), veuve, qui tient un gîte rural bien loin de Paris et de son agitation. Elle va tenter de redonner le moral à ce fils qu'elle continue d'appeler "mon chiffon"…

Choisi virtuellement en Sélection officielle du Festival de Cannes 2020 annulé pour cause de Covid, ce Garçon chiffon, qu'on pourrait sous-titrer Bobo jaloux, est en partie autobiographique, reconnaît Nicolas Maury, qui en est aussi le co-scénariste: "Quand je suis arrivé à Paris, adolescent venant de mon Limousin natal, j’ai vécu une passion dévorante. Qui, comme toute passion amoureuse, était faite d’une jalousie envahissante".

Pour ce qui est des milieux du cinéma également, "c’est strictement du vécu", ajoute l'acteur-réalisateur à propos de certaines scènes: la réalisatrice hystérique et à bout de nerfs qui ne lui propose rien de concret (Laure Calamy, sa partenaire dans Dix pour cent), le réalisateur faux gentil qui le couvre de louanges en lui refusant un rôle (Jean-Marc Barr).

Nombril

Tout au long du film Jérémie se regarde le nombril, sur les plans personnel et professionnel, comme l'illustrent certaines de ses répliques: "Comme dit Shakespeare, je me nourris du poison que je secrète" ou "Parfois je me sens comme un trognon sur le compost qui attend juste d'être biodégradé"… Ou, comme le fait remarquer sa mère: "Vous les comédiens, vous n'avez rien d'autre à faire que de parler de vous".

Égocentrique, agaçant, capricieux, perpétuellement pleurnichard: Nicolas Maury semble n'avoir qu'un registre de jeu. Mais il l'assume, en ayant choisi d'interpréter lui-même ce personnage: "Je voulais être regardé là où je ne suis pas regardable. À la fois comique, fantaisiste, et tragique jusqu’au pathétique puisque évidement il y a du grotesque dans le drame".

Attendrissant et drôle

L'humour est globalement intello, le film est parfois longuet. Mais il est délicat, souvent attendrissant, désespérément drôle, sincèrement personnel. Et il propose un intéressant questionnement sur la passion amoureuse (et notamment la jalousie qui parfois la gâche), et aussi sur l'amour entre mère et fils, avec une Nathalie Baye parfaite dans ce rôle de maman poule qui sait dire ses quatre vérités à son fiston déprimé.

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