"Je ne rêve que de vous" : le dernier amour de Léon Blum (vidéo)

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 13 janvier 2020 - 11:11
Mis à jour le 22 janvier 2020 - 10:35
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Elsa Zylberstein Hippolyte Girardot Film Je Ne Reve Que De Vous
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©Rezo Films
Jeanne Reichenbach (Elsa Zylberstein) fut le dernier amour de Léon Blum (Hippolyte Girardot) et l'accompagna dans les moments difficiles de la guerre.
©Rezo Films

SORTIE CINÉ On connaît la vie politique de Léon Blum (1872-1950), on est moins au courant de sa vie privée et de ses trois épouses. C'est la dernière, qui lui voua un amour dévoué depuis son adolescence, que met en lumière le film Je ne rêve que de vous, du réalisateur Laurent Heynemann, qui sort ce mercredi 15 janvier.

Juin 1940, à Bordeaux. Dans la France en débâcle, Jeanne Reichenbach, 41 ans, laisse son deuxième mari et son fils de 17 ans partir pour New York et décide de rester en France auprès de l'homme qu'elle aime depuis l'adolescence et qui a 27 ans de plus qu'elle: Léon Blum.

Arrêté, emprisonné et jugé par Vichy

"Vous êtes juive et riche, deux défauts dans la France qu'on nous promet", lui dit-il en lui conseillant de s'exiler elle aussi. Mais rien n'y fait, elle ne veut pas partir. D'autant que Blum, député, ancien président du Conseil pendant le Front populaire, n'a pu s'envoler comme prévu pour Alger et va être arrêté et emprisonné par le gouvernement de Vichy. Avec d'autres anciens ministres, il doit être jugé par la Cour suprême de justice, créée par Pétain, pour désigner les responsables politiques de la guerre.

Malgré le danger, Jeanne –qu'il appelle Janot– reste à ses côtés. Blum est veuf depuis deux ans et le couple peut enfin vivre son amour, dans cette période troublée. Elle lui écrit des lettres, lui rend visite en prison, est autorisée à le rejoindre quand la Gestapo le déporte en Allemagne. "Je préfère être en prison avec vous que libre sans vous", lui dit-elle…

Ce n'est que le 9e film de cinéma de Laurent Heynemann depuis 1977, le dernier datant de 2001 (Un aller simple, avec Jacques Villeret, Barbara Schulz et Lorànt Deutsch). Le réalisateur a surtout tourné une trentaine de téléfilms, dont beaucoup avaient pour sujet des événements ou hommes politiques du XXe siècle (Seconde guerre mondiale, guerre d'Algérie, René Bousquet, Mendès France, Bérégovoy, Chirac et Giscard).

Là, il s'intéresse à Léon Blum mais dans les dernières années de sa vie, à travers le personnage de sa dernière femme, qu'il épousa en 1943 alors que tous deux étaient en déportation en Allemagne. "J’avais envie depuis longtemps de faire un film de cinéma sur un personnage féminin de la guerre 39-45 mais qui ne soit ni une résistante, ni une collabo. Je cherchais une «héroïne des sentiments»…", dit-il.

Personnage féminin au caractère fort

Le film, tiré du livre Je vous promets de revenir, de Dominique Missika (Éd. Robert Laffont, 2009), est bien documenté et ne manque pas d'émotion malgré une reconstitution historique un peu trop propre, un jeu des acteurs un peu théâtral, une passion un peu trop contenue entre les deux amants. Le réalisateur a centré son intérêt sur le personnage féminin au caractère fort et "au comportement extrêmement protecteur, presque maternel vis-à-vis de Blum qui a 27 ans de plus qu’elle. Elle renverse une situation amoureuse alors que leur différence d’âge est très importante", explique-t-il. "Cette complexité des sentiments prend et donne du sens au film, parce qu’elle s’imbrique, se superpose, se connecte avec ce qu’on appelle la grande Histoire, et en devient comme une représentation".

Elsa Zylberstein –à l'affiche, coïncidence, d'un autre film qui sort ce 15 janvier, Selfie (lire la critique ici)– est très présente à l'écran, toute en passion forte et tranquille, aux côtés d'un Hippolyte Girardot plutôt convaincant en Léon Blum. Dans la distribution on retrouve aussi avec plaisir Émilie Dequenne, qui incarne la belle-fille de Blum un peu jalouse de la place prise par Elsa Zylberstein; Philippe Torreton en Pierre Laval; Jérôme Deschamps en Georges Mandel, l'un des adversaires politiques de Blum mais opposé comme lui à Vichy; et Mathilda May dans le rôle d'une chanteuse de l'époque, Cora Madou, qui interprète la chanson de Vincent Scotto Je ne rêve que de lui, qui a inspiré le titre du film.

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