"La Daronne" : Isabelle Huppert se lance dans le trafic de drogue (vidéo)

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FranceSoir
Publié le 08 septembre 2020 - 16:26
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Isabelle Huppert Film La Daronne
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©Guy Ferrandis/Le Pacte
Isabelle Huppert navigue entre police des stups et petits dealers de banlieue.
©Guy Ferrandis/Le Pacte

SORTIE CINÉ – Entre polar et comédie, Isabelle Huppert se lance dans le trafic de drogue en banlieue parisienne dans le film La Daronne, présenté en janvier dernier au Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez et qui sort sur les écrans ce mercredi 9 septembre.

Elle y interprète le rôle de Patience Portefeux, interprète judiciaire franco-arabe spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Elle a deux grandes filles, depuis vingt ans elle rembourse les dettes de son escroc de mari décédé à l'âge de 34 ans, et elle entretient une relation amoureuse avec son chef (Hippolyte Girardot).

À la tête d'un immense trafic de drogue

Lors d'une enquête sur un réseau de drogue, elle découvre que l'un des trafiquants n'est autre que le fils de l'infirmière dévouée, d'origine marocaine, qui s’occupe de sa mère placée dans une maison de retraite. Elle décide alors de le couvrir et, après quelques manigances, se retrouve à la tête d'un immense trafic en région parisienne.

Ses collègues policiers se lancent à la recherche de cette inconnue, nouvelle venue dans le milieu du deal, qu'ils surnomment "La Daronne" –sans se douter qu'elle travaille à leurs côtés…

 

Adaptation d'un roman de l'avocate pénaliste Hannelore Cayre, Grand Prix de littérature policière 2017, le film a été réalisé par Jean-Paul Salomé, 59 ans, à qui l'on doit notamment Les Braqueuses (son premier film en 1994, avec Catherine Jacob et Clémentine Célarié), Belphégor, le fantôme du Louvre (2001, avec Sophie Marceau et Frédéric Diefenthal), Arsène Lupin (2004, avec Romain Duris et Kristin Scott Thomas), Les Femmes de l'ombre (2008, avec Sophie Marceau, Julie Depardieu et Marie Gillain). Son dernier film, Je fais le mort, avec François Damiens et Géraldine Nakache, date de 2013.

Trois parties, trois ambiances

La Daronne a trois parties et trois ambiances: il commence comme un polar, bifurque vers la comédie, et peu à peu se dirige vers un portrait de femme, partie plus intime et plus émouvante. L'invraisemblance du scénario de la première partie le dispute à la lourdeur de l'humour de la seconde. Mais le troisième volet est plus intéressant et sauve le film de la médiocrité.

Ces à-côtés de l'histoire à suspense s'intéressent ainsi à l'intimité de cette femme un peu solitaire, à son enfance, à sa mère, aux trafics de son père ancien immigrant d'Algérie, à sa relation avec son supérieur hiérarchique, à la nouvelle vie qui –peut-être– s'ouvre à elle. Ce personnage principal "se libère de ce qui l’entrave, elle se défait de tout ce qui lui pèse depuis des années, elle largue les amarres", explique le réalisateur. "Elle a hérité des dettes de son mari qui, comme ses parents, trempaient dans des affaires un peu louches, elle a trouvé un boulot stable mais pas très rémunérateur. Et puis l’occasion se présente".

Similitudes avec Isabelle Adjani

Le rôle de cette femme qui fraye avec les petits dealers de banlieue et gros trafiquants de drogue rappelle un peu celui d'Isabelle Adjani dans Le Monde est à toi. Isabelle Huppert (vue récemment en psychopathe inquiétante dans Greta) en fait parfois un peu trop, sauf quand elle est en face de son amant Hippolyte Girardot (interprète de Léon Blum dans le récent Je ne rêve que de vous), ici responsable et autoritaire dans ses fonctions de chef de brigade "mais aussi personnage un peu lunaire, assez doux", selon le réalisateur.

Lire les critiques:

> Le Monde est à toi: Isabelle Adjani mère délinquante de banlieue

> Greta: Isabelle Huppert, l'affaire est dans le sac

> Je ne rêve que de vous: le dernier amour de Léon Blum

Pas très moral (le trafic de drogue est une activité comme une autre) et pas très aimable pour la communauté chinoise (dans laquelle on trouve les activités de trafic et de blanchiment d'argent les plus répréhensibles), le film vaut donc surtout, davantage que son suspense et son humour, pour son ton parfois doux-amer et l'approfondissement de son personnage principal: "j’y ai vu la possibilité d’un beau portrait de femme, avec à la clé un rôle intéressant pour Isabelle Huppert", conclut Jean-Paul Salomé. "J’imaginais le contraste entre elle et sa carrure plutôt frêle, et ce milieu d’hommes costauds –dealers qui roulent en Porsche Cayenne, policiers, et la manière un peu irrévérencieuse dont elle les traite".

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