"The Little Stranger" : la maison hantée –ou pas ?– de Charlotte Rampling (critique garantie sans spoiler)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 25 septembre 2018 - 10:28
Mis à jour le 26 septembre 2018 - 11:30
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Charlotte Rampling Domhnall Gleeson Film The Little Stranger
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©Nicolas Dove/Pathé Films
Le Dr Faraday (Domhnall Gleeson) revient dans le domaine de Mme Ayres (Charlotte Rampling) qu'il avait fréquenté étant enfant.
©Nicolas Dove/Pathé Films
CRITIQUE – Un médecin de campagne débarque dans un manoir anglais de l'après-guerre qu'il a fréquenté quand il était enfant et qui va être le théâtre de phénomènes inexpliqués. Le suspense est progressif dans le thriller psychologique "The Little Stranger", qui sort ce mercredi.

SORTIE CINÉ – Des phénomènes paranormaux dans un vieux manoir anglais: est-ce dans la tête des personnages ou la maison est-elle hantée? Fantômes ou fantasmes? C'est la question que se pose le spectateur dans le thriller psychologique The Little Stranger, qui sort sur les écrans français ce mercredi 26 septembre.

L'histoire se déroule en 1947. Fils d’une modeste domestique, le docteur Faraday (Domhnall Gleeson), devenu médecin de campagne, est appelé au chevet d'une femme de chambre au manoir d'Hundreds Hall, où sa mère fut employée autrefois. Le domaine, en piteux état, appartient depuis plus de deux siècles à la famille Ayres: la mère (Charlotte Rampling), aristocrate rigide et peu loquace; la fille Caroline (Ruth Wilson), intelligente et caustique, qui s'ennuie et souffre de son célibat; et le fils Roderick (Will Poulter), jeune vétéran de guerre qui a la moitié droite du corps brûlé mais dont les cicatrices sont aussi mentales.

Le Dr Faraday va continuer à fréquenter cette famille et cette grande bâtisse décrépite qui lui rappelle son enfance, sans s'imaginer que des événements terrifiants l'attendent. Un soir, lors d'un dîner avec des voisins, une fillette est attaquée et mordue alors qu'elle joue avec le gentil chien de la famille derrière un rideau…

Le film est adapté d'un best-seller de la romancière britannique Sarah Waters, publié en 2009 et paru en français sous le titre L'indésirable (Ed. Denoël). C'est le sixième film du réalisateur irlandais Lenny Abrahamson, après Room, histoire d'une jeune femme séquestrée et régulièrement violée depuis sept ans dans une cabane au fond d'un jardin et qui élève son fils de cinq ans, qui n'a jamais connu le monde extérieur. Le film a valu à son interprète principale Brie Larson l'Oscar de la meilleure actrice en 2016, outre trois autres nominations (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté).

Lire la critique – Room: Brie Larson, Oscar de l'amour maternel

Ici aussi c'est presque un huis-clos tant l'action se déroule principalement dans le manoir familial. "C’est un peu cliché de dire ce genre de choses, mais la maison est aussi un personnage à part entière", dit le réalisateur, qui a trouvé comme décor une demeure campagnarde du XVIIIe siècle près de Londres.

Des personnages perturbés ou ambigus, le souvenir obsédant d'une petite fille disparue pendant son enfance, des phénomènes étranges qui apparaissent au bout d'une heure de film: le suspense monte peu à peu, dans une atmosphère lourde. Le film est un mélange de drame, de thriller psychologique, de romance (entre le Dr Faraday et Caroline), de reconstitution historique avec un zeste d'analyse sociale (enfant, le médecin fréquentait le manoir comme fils de domestique, au milieu d'une famille d'aristocrates d'avant-guerre), et d'épouvante gothique.

Ces phénomènes étranges sont-ils le fruit du hasard, d'actes criminels, de divagations de l'esprit humain ou d'une présence hantant le domaine? Ou y a-t-il une autre explication? "On a le sentiment d’être hanté par quelque chose, mais on ne sait pas vraiment si c’est quelque chose de surnaturel, et c’est ça qui est très intéressant", explique Charlotte Rampling, qui a un rôle secondaire mais important. "Le public va se dire: on y croit? On n’y croit pas? Est-ce qu’il faut accepter le paranormal ou est-ce qu’il faut garder un esprit rationnel pour comprendre cette histoire?". Patience: à la fin du film, tout s'explique –ou presque.

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