"L'Odyssée" : Lambert Wilson enfile le bonnet rouge du commandant Cousteau (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 07 octobre 2016 - 19:23
Mis à jour le 12 octobre 2016 - 11:10
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Lambert Wilson Film L'Odyssée
Crédits
©Coco van Oppens/DCM/Wild Bunch
Lambert Wilson ressemble beaucoup au commandant Cousteau, surtout avec un bonnet rouge.
©Coco van Oppens/DCM/Wild Bunch
Lambert Wilson incarne le célèbre commandant Jacques-Yves Cousteau (1910-1997) dans le biopic "L'Odyssée", du réalisateur Jérôme Salle, qui sort ce mercredi sur les écrans. Il partage l'affiche avec Pierre Niney, interprète de l'un de ses fils qui éveilla sa conscience à l'écologie à la fin de sa vie.

Il fut, dans la seconde moitié du XXe siècle, l'un des Français les plus célèbres dans le monde et occupa pendant de nombreuses années la première place dans le classement des personnalités préférées des Français établi par le Journal du Dimanche, jusqu'à sa mort en 1997 à l'âge de 87 ans. Le commandant Cousteau a enfin son biopic: L'Odyssée, qui sort ce mercredi 12 sur les écrans et dans lequel il est incarné par Lambert Wilson.

La saga commence vraiment en 1949 quand Jacques-Yves Cousteau, officier de la Marine nationale, décide d'aller explorer les fonds marins grâce aux scaphandres autonomes qu'il a perfectionnés. Il trouve un mécène pour lui acheter et lui louer un vieux bateau qu'il retape, La Calypso, et entraîne avec lui sa femme Simone (Audrey Tautou), leur deux jeunes fils Jean-Michel et Philippe (qui les rejoindront plus tard, quand ils seront adultes), et un équipage de marins et de plongeurs.

Pendant près d'un demi-siècle, l'homme va devenir célèbre dans le monde entier et connaître quantité d'aventures, de projets, de réussites et d'échecs, sur lesquels le film s'attarde plus ou moins: les débuts et la collaboration avec les compagnies pétrolières pour avoir du carburant, les films sous-marins et la Palme d'or au Festival de Cannes 1956 pour le documentaire Le monde du silence coréalisé avec Louis Malle, les contrats avec les télévisions américaines pour une série de documentaires sur les missions de La Calypso, les difficultés financières, la création de la Cousteau Society et la défense de l'écologie à la fin de sa vie, etc.

Mais le film parle aussi beaucoup de la vie privée de Cousteau et de sa famille. Sa femme Simone est décrite comme une forte femme aux tendances alcooliques, lui-même était un séducteur qui multiplia les aventures extra-conjugales, et ses relations avec ses deux fils ne furent pas idylliques. C'est surtout le second, Philippe, plus aventurier et plus rebelle, un des principaux participants des aventures filmées de l'équipage de La Calypso, puis un temps fâché avec son père avant de renouer les liens avec lui, qui a retenu l'attention du réalisateur Jérôme Salle.

Celui-ci avait ce projet de biopic depuis de nombreuses années, mais lui et son coscénariste Laurent Turner ne voulaient pas faire "une fiche Wikipédia" et ont évolué dans l'écriture du scénario, notamment sous l'influence de Pierre Niney, qui interprète Philippe Cousteau. Ce second fils est tout aussi présent que son père dans la seconde moitié du film, et permet de montrer l'évolution du personnage à la fin de sa vie: c'est Philippe Cousteau qui a amené le commandant Cousteau à l'écologie, à se battre pour protéger le monde sous-marin plutôt que de vouloir le conquérir, à dénoncer la dictature du matérialisme et le déséquilibre Nord-Sud, à créer une fondation, à lancer des campagnes pour protéger les fonds marins, l'Antarctique ou les baleines.

Cette seconde moitié donne au film un caractère militant pour l'écologie qui n'était pas une intention première. "Au départ, pas du tout. Mon métier, c'est de raconter des histoires (…). Mais le film m'a un peu échappé", dit Jérôme Salle, dont c'est le cinquième long métrage après quatre films d'action et de suspense: le très réussi Anthony Zimmer (2005), les deux Largo Winch (2008 et 2011) et le moins convaincant Zulu, présenté en clôture du Festival de Cannes 2013.

Pour ce biopic sur Cousteau, il a évité trois écueils: le côté vintage et nostalgique (aucun documentaire ou photo d'époque réels n'ont été intégrés au film); l'hagiographie (le personnage est montré aussi sous ses aspects négatifs, c'est plutôt son fils Philippe qui a le beau rôle); et l'excès de scènes sous-marines. Sur ce dernier point, "c'était un piège immense: faire un documentaire animalier. L'objectif a été d'intégrer les scènes sous-marines à la narration", explique-t-il.

Ces scènes sous l'eau sont donc peu nombreuses, mais ce n'est pas pour autant qu'elles ont été bâclées, au contraire. Et certaines sont des morceaux de bravoure: au milieu des requins aux Bahamas, dans les algues en Afrique du Sud, avec les phoques ou les baleines, et surtout une expédition en Antarctique où l'équipe du film a notamment connu une vraie tempête –comme l'équipe Cousteau en son temps– avant le calme, l'immensité, le silence, la beauté de la banquise.

On en prend donc parfois plein les yeux, mais on en apprend aussi beaucoup sur un personnage que les moins de 30 ans découvriront et qu'ont bien connu leurs parents ou grands-parents. Il est interprété avec, outre une bluffante ressemblance physique, par un Lambert Wilson qui oscille, tout en nuances sous son bonnet rouge, entre le sympathique et le mégalomane, évitant de donner un aspect trop entier et trop caricatural à un personnage aux multiples facettes.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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