"Mon meilleur ami" : émois adolescents masculins argentins (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 25 mars 2019 - 09:40
Mis à jour le 26 mars 2019 - 16:25
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Film Mon Meilleur Ami
Crédits
©Epicentre Films
Très différents, Caito (Lautaro Rodriguez, à gauche) et Lorenzo (Angelo Mutti Spinetta) deviennent les meilleurs amis du monde.
©Epicentre Films

CRITIQUE – Deux adolescents très différents, l'un plutôt intello et l'autre dur à cuire, deviennent amis dans une petite ville d'Argentine: le film "Mon meilleur ami", qui sort ce mercredi, évoque cet âge de la vie où règne parfois la confusion des sentiments.

SORTIE CINÉ – Amitiés masculines, premiers émois adolescents et homosexualité latente: ce sont les thèmes de Mon meilleur ami, premier film délicat et pudique du réalisateur argentin Martin Deus, qui sort ce mercredi 27 mars sur les écrans.

Lorenzo est un adolescent studieux et sans histoires qui vit dans une petite ville de Patagonie, dans une famille aisée et unie, avec petit frère et parents attentifs. Un jour, son père décide d’accueillir sous leur toit Caito, le fils d'un de ses amis qui a eu un accident de moto.

Lorenzo et Caito, qui ont à peu près le même âge, s'étaient connus enfants mais ne se ressemblent pas. Lorenzo (Angelo Mutti Spinetta), au physique fin, est sensible et timide, n'a pas de petite amie, est toujours choisi en dernier quand on compose les équipes de foot, et sa chambre est remplie de livres. Caito (Lautaro Rodriguez), lui, n'est pas un intellectuel, il est engagé pour travailler sur un chantier, c'est un costaud avec tatouages et oreilles percées, pas méchant mais mal dégrossi -et il joue bien au foot.

D’abord méfiant, Lorenzo va peu à peu se rapprocher de Caito, et notamment prendre sa défense quand celui-ci commet quelques écarts de conduite. Les deux adolescents apprennent à se connaître et à se parler, se confient leurs problèmes et construisent une belle amitié, apparemment sans ambiguïté. Mais tous deux sont à l'âge de la confusion des sentiments…

"Longtemps, l’adolescence m’a obsédé. Je lui ai dédié quelques courts métrages, un film et une infinité de choses écrites que j’ai gardées dans mon ordinateur", explique le réalisateur, Martin Deus. "Maintenant j’ai 38 ans et je crois que j’ai dépassé ces questionnements liés à l’adolescence. Mais je reste fasciné par cet âge où tout est nouveau, tout est à découvrir, où beaucoup de choses ne sont pas encore définies, notamment en ce qui concerne les émotions".

C'est son premier long-métrage, après cinq courts-métrages depuis 2004 dans lesquels il avait parfois abordé la question de l'homosexualité. Ici le sujet n'est qu'effleuré, évoqué avec délicatesse sans que cela soit le centre ou l'enjeu du film. En cela le personnage de Lorenzo, complexe et attachant, interprété par le jeune acteur débutant Angelo Mutti Spinetta, est intéressant et bien construit.

C'est aussi un peu une psychothérapie pour le réalisateur: "J’ai eu une enfance très sage, très respectueuse des interdits parentaux notamment", dit-il. "Je me reproche d’avoir été si sérieux, si responsable. J’ai sûrement été l’exemple à suivre pour les mères de plusieurs de mes amis. Mais ce rôle ne m’a pas été bénéfique. Cela peut surprendre, mais parfois le mauvais exemple est le meilleur exemple. Certains ont besoin de règles qui remettent un peu d’ordre dans leur vie et d’autres, comme moi, au contraire, ont besoin qu’on les secoue, qu’on leur apprenne à vivre autrement sans sentiment de culpabilité".

C'est un peu ce qui arrive au personnage de Lorenzo, ado sage et tranquille qui, au contact de son nouvel ami Caito, mauvais garçon pas si méchant que ça et lui aussi attachant, découvre la force que peut avoir une réelle amitié.

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