"Princesse Europe" : BHL "acteur de lui-même" dans sa campagne contre les nationalismes (vidéo)

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FranceSoir
Publié le 13 octobre 2020 - 12:10
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BHL Film Princesse Europe
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©Camille Lotteau/Margo Cinéma/Sophie Dulac Distribution
Rencontre entre Bernard-Henri Lévy et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le 8 avril 2019, à Budapest.
©Camille Lotteau/Margo Cinéma/Sophie Dulac Distribution

SORTIE CINÉ – Pendant la campagne des élections européennes de mai 2019, Bernard-Henri Lévy a sillonné l'Europe avec une pièce de théâtre écrite et jouée par lui, Looking for Europe. C'est en le suivant dans cette tournée que le réalisateur Camille Lotteau est allé filmer témoignages et rencontres, pour son documentaire Princesse Europe qui sort sur les écrans ce mercredi 14 octobre.

Le film suit BHL dans les 22 villes d'Europe dans lesquelles, du 5 mars au 21 mai 2019, il a joué sa pièce, un monologue (en français ou en anglais) dans lequel il défend inlassablement l'Union européenne et combat les nationalismes locaux. Extraits de représentations, interviews et plateaux TV, rencontres avec des dirigeants et des opposants, discours et débats: le philosophe et écrivain occupe la majeure partie du film, "acteur de lui-même", comme le souligne Camille Lotteau.

Rencontres avec des dirigeants

Milan, Bruxelles, Amsterdam, Vienne, Valence, Athènes, Barcelone, Madrid, Istanbul, Kiev, Budapest, Berlin, Rome, Prague, Copenhague, Belfast, Lisbonne, Sarajevo, Paris: la caméra le suit partout. Comme lors de ses rencontres avec le président ukrainien de l'époque Petro Porochenko, à qui il demande s'il connaît Coluche; avec des opposants hongrois puis avec le Premier ministre Viktor Orban, farouche opposant de l'UE; avec le Premier ministre tchèque Andrej Bobis, autre pourfendeur de l'Europe; avec le Premier ministre portugais Antonio Costa, qui lui explique qu'il suit régulièrement l'actualité française dans Le Nouvel Obs.

Barcelone et Sarajevo

On voit aussi BHL montrer au cameraman une peinture de Basquiat sur une porte de l'École polytechnique d'Athènes, noyée au milieu des tags et des graffitis; BHL aphone après une représentation de sa pièce à Barcelone; BHL se recueillir à Sarajevo sur la tombe d'Alija Izetbegovic, ancien président musulman de Bosnie-Herzégovine dans les années 90; BHL toujours accompagné de son vieil ami et collaborateur Gilles Hertzog, à qui il confie un soir de fatigue: "Le jour où je tomberai, ce n'est pas la peine de me relever".

Mais le documentaire n'est pas entièrement consacré à Bernard-Henri Lévy, il se veut une réflexion et une série de témoignages sur l'Europe, avec en voix off les commentaires, tantôt ironiques et au second degré, tantôt sérieux et intellos, de son réalisateur Camille Lotteau.

Chef monteur, ingénieur du son et réalisateur de documentaires, celui-ci connaît BHL depuis plusieurs années, il a collaboré à deux de ses documentaires présentés au Festival de Cannes hors-compétition: il était preneur de son du Serment de Tobrouk (2012) sur la guerre de Libye, puis chef monteur et directeur de la photographie de Peshmerga (2016) sur la lutte des combattants kurdes contre Daech en Irak.

"Exalté vif"

Camille Lotteau, qui qualifie Bernard-Henri Lévy d'"exalté vif, possédé, excessif", affirme avoir voulu "faire le portrait de cette Europe qui l'obsède". Dans son documentaire au montage volontairement décousu, il s'éloigne ainsi souvent de BHL pour recueillir des témoignages d'Européens ça et là, favorables ou défavorables à l'UE, notamment de chauffeurs de taxi et de jeunes femmes –baptisées chacune "Princesse Europe".

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Quittant quelques heures la tournée de la pièce, sa caméra capte quelques secondes de Manuel Valls à Barcelone ou de Nikos Aliagas à Missolonghi (Grèce), va faire un tour au camp d'Auschwitz (Pologne), visite des musées, filme un meeting de dirigeants d'extrême-droite à Prague avec notamment Marine Le Pen, enregistre les témoignages de migrants, de militantes féministes, de simples citoyens ou de l'écrivain polonais Andrzej Stasiuk dans le sud-est de la Pologne, non loin de la frontière avec l'Ukraine –qui ne fait pas partie de l'Union européenne mais dont certains habitants en rêvent.

Documentaire un peu fouillis

Présenté à la Mostra de Venise en septembre dernier, ce documentaire un peu fouillis est, a jugé BHL dans une de ses chroniques hebdomadaires dans Le Point, "l'une des rares œuvres qui, par les temps qui courent, donnent à voir l'Europe telle qu’elle est: chaotique et sublime; brutale et mélancolique; pleine d'elle-même et lacunaire; désaimée par ceux qui lui doivent tout et désirée par ceux qui, à ses portes, attendent qu'elle les arrache à la misère et la tyrannie; solidement ancrée dans le réel, enfin, mais tenant le meilleur de son être de sa réinvention incessante, au fil des âges et des décennies, par les artistes, les philosophes et, plus encore, les écrivains".

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