EXCLUSIVITE : Et si Didier Raoult avait raison ? Quand la peur s'empare de tous - Chapitre 14 (partie 2)

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FranceSoir
Publié le 06 octobre 2020 - 16:39
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Et si Didier Raoult avait raison ?
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Guy Courtois
LIVRE : Et si Didier Raoult avait raison ?
Guy Courtois

Voici gratuitement, la partie 2 du Chapitre 14  du livre Et si Didier Raoult avait raison ?

Retrouvez ici la partie 1 du chapitre 14 

 

CHAPITRE 14

QUAND LA PEUR S’EMPARE DE TOUS

« Les crises sanitaires sont beaucoup plus dangereuses par la peur qu’elles provoquent et par les surréactions, que par la réalité ». Didier Raoult

 

SYNTHÈSE DU CHAPITRE 14

Avons-nous raison d’avoir peur face au Covid-19 ?

Didier Raoult affirme qu’il faut arrêter d’avoir peur.

 

Néanmoins, pour un très grand nombre, la peur semble justifiée et même nécessaire.

1 - LES POPULATIONS DU MONDE ENTIER ONT PEUR.

Lorsque le virus arrive en Italie, la peur s’empare des sociétés, et s’accroît avec le traitement médiatique de la pandémie et les discours graves des dirigeants politiques.

Cette peur laisse place à la panique, ce qui non seulement a des effets sur l’intégrité physique et psychologique de certaines personnes, mais aussi, augmente l’attrait du grand public pour les fake news et les théories complotistes.

Cette peur panique est le résultat de l’inconnu et du sentiment de perte de contrôle auxquels la crise nous confronte.

Afin de ne pas sombrer dans une peur dénuée de raison, il est important de se déconnecter des médias, de se renseigner correctement sur la pandémie, et de prendre soin de soi.

 

2 - LA PEUR DES POPULATIONS EST SOURCE D’EXCLUSION.

L’angoisse autour du virus entraîne un sentiment de défiance et des actes discriminatoires au sein des sociétés, notamment vis-à-vis de la communauté asiatique, de la communauté LGBTQ+ et des personnels soignants.

Les personnes visées par ces comportements hostiles doivent donc faire face à une nouvelle source de stress, en plus de la crainte que suscite déjà le Covid-19.

La recherche de boucs émissaires explique, pour partie, le rejet de ces communautés.

Afin de lutter contre ces comportements irrationnels alimentés par la peur et l’ignorance, il est essentiel de s’informer convenablement sur cette crise mondiale pour faire preuve d’ouverture d’esprit.

 

3 - LA PRISE DE DÉCISION DES DÉCIDEURS POLITIQUES SE FAIT SUR FOND DE PEUR.

Les gouvernants sont influencés par les médias et les scientifiques, qui véhiculent un sentiment de peur dans leur approche axée sur le pire.

En plus de favoriser la mise en place du confinement dans de nombreux pays, les conséquences des effets médiatiques et des annonces scientifiques s’ancrent dans le long terme.

La prise en compte de ce qui est véhiculé par les médias et les rapports scientifiques, n’est pas forcément la preuve d’un comportement irrationnel des gouvernements.

Didier Raoult avait raison de dire qu’il ne faut pas se laisser envahir par la peur.

La peur qu’engendre la pandémie est probablement liée à notre rapport à la mort.

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Partie 2

Cette peur laisse place à la panique, ce qui non seulement a des effets sur l’intégrité physique et psychologique de certaines personnes, mais aussi, augmente l’attrait du grand public pour les fake news et les théories complotistes.

 

La peur du virus, amplifiée par la surmédiatisation de la pandémie et des discours martiaux des dirigeants politiques, a de multiples conséquences. Tout d’abord, de nombreuses personnes peuvent être confrontées à des « réactions de stress, d’anxiété et de déprime[1] », constate le gouvernement du Québec. Cela peut se traduire de différentes façons : « maux de tête », « difficultés de sommeil », « diminution de l’appétit », « de l’énergie », sentiment « d’insécurité », « difficultés de concentration », « irritabilité », « agressivité », « pleurs », « repli sur soi[2] », etc.

Les populations sont donc effrayées et peuvent céder à la panique. C’est ce que nous constatons en France. À la suite de l’allocution du 12 mars 2020 du président de la République, les Français prennent peur et se ruent dans les supermarchés afin de faire des stocks de biens de première nécessité[3][4]. Ils craignent en effet une pénurie, quand bien même les distributeurs affirment le contraire. Les rayons les plus convoités : les pâtes, le riz, la farine, le lait, etc. Mais les Français ne sont pas les seuls à faire preuve de comportements irrationnels. En Australie, c’est le papier toilette qui est ciblé par les consommateurs. Le phénomène est tel que le hashtag #toiletpaper revient en nombre sur Twitter le 14 mars 2020[5][6]. Pire encore : à Hong Kong le papier toilette, devenu compliqué à trouver, incite trois hommes armés de couteaux à braquer un livreur [7][8][9] !

 

La peur liée à l’épidémie favorise également la prolifération de fake news et de théories complotistes. Parmi les fausses informations, nombreuses sont celles véhiculant de faux traitements ou gestes préventifs contre le virus. À titre de prévention, il y a par exemple le docteur Henri Joyeux, qui explique que boire de l’eau chaude permettrait d’avaler le virus, s’il est présent dans la gorge, et donc de le détruire grâce à l’acidité de l’estomac[10]. Ou encore, sur un blog, on explique qu’il est « très important de consommer durant la journée toutes les boissons chaudes possibles[11] », car « le virus ne résiste pas à la chaleur et il meurt s’il est exposé à des températures de 26, 27 °C[12] ». Un autre faux conseil : le fait de retenir sa respiration pendant 10 secondes pour savoir si on est infecté par le Covid‑19. Si la personne termine le test « sans tousser, sans inconfort, étouffement ou oppression, cela prouve qu’il n’y a pas de fibrose dans les poumons, ce qui indique essentiellement aucune infection[13] ». Toutes ces affirmations sont fausses. L’OMS n’a jamais formulé ces recommandations[14]. D’ailleurs, l’affirmation prétendant qu’il faut boire de l’eau chaude au motif que le virus ne résisterait pas à la chaleur est fausse, car « le virus n’est plus viable à partir d’une exposition à 56 degrés pendant 20 à 30 minutes, ou à 65 degrés pendant 5 à 10 minutes[15] ». Et il est impossible d’atteindre ces températures dans le corps humain en buvant une boisson chaude[16][17]. Enfin, parmi de nombreuses fausses idées et fausses affirmations, nous pouvons citer celles relayées par Donald Trump. Sur un coup de tête, il déclare qu’il voit que « le désinfectant » assomme le virus « en une minute[18] » et demande donc : « Y a-t-il un moyen de faire quelque chose comme ça, par injection à l’intérieur ou presque un nettoyage[19] ? » Puis, il affirme « [qu’il] serait intéressant de vérifier ça[20] ». À la suite de ces propos, « de nombreux Américains ont appelé les lignes d’assistance téléphonique pour en savoir plus[21] ». Mais sa déclaration, jugée irresponsable, suscite de nombreuses critiques, comme celle du docteur Vin Gupta, pneumologue. « Cette notion d’injection ou d’ingestion de tout type de produit nettoyant dans le corps est irresponsable et dangereuse. C’est une méthode courante que les gens utilisent quand ils veulent se suicider[22] ».

 

Quant aux théories conspirationnistes, Rudy Reichstadt, le fondateur de L’Observatoire du conspirationnisme, explique que « les premiers messages complotistes sont apparus dès le 20 janvier, quand on a appris que le virus pouvait se transmettre entre humains. Mais, depuis que les Français sont confinés, on assiste à une explosion. La vidéo du moindre inconnu buzze en quelques heures, dans des proportions inédites[23] ». Même si nous avons déjà longuement parlé de ce sujet dans le chapitre 9 qui aborde la problématique du complotisme, nous pouvons citer plusieurs théories complotistes qui lient la 5G et le virus[24] : « Le virus n’existe pas, la 5G est la cause de tous ces morts[25] », « La 5G empoisonne le corps, qui donne alors naissance au virus[26] », « La 5G affaiblit le système immunitaire, voire transmet le virus[27] », et, « Il y a un lien entre les cas de Covid-19 en France et les antennes 5G[28] ». À cause de ces idées, des antennes-relais sont incendiées au Royaume-Uni début avril 2020, affectant au passage le réseau téléphonique dont ont besoin les hôpitaux[29]. Ainsi, le grand public a peur du Covid-19 et cherche par lui-même les réponses à ses questions, les scientifiques n’étant pour l’instant pas en mesure d’expliquer l’origine du virus ou de donner un traitement. C’est pourquoi, les populations peuvent être amenées à être influencées par toutes les fake news et théories complotistes qui semblent répondre à leurs interrogations et leurs doutes. Le directeur général de l’OMS déclare donc le 15 février 2020 que « nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous combattons une ‘‘infodémie’’[30] », c’est-à-dire, une surabondance d’informations sur le Covid-19, qui empêche de trouver les sources fiables.

 

La peur est également un obstacle à un retour à la normale, lorsque les pays entament le déconfinement. À la suite de cet isolement prolongé, de nombreuses personnes sont confrontées au « syndrome de la cabane », qui désigne « la peur de quitter un lieu d’enfermement pour retrouver la vie normale[31] ». Ainsi, parce que le déconfinement apparaît comme risqué, contrairement au confinement qui est synonyme de protection face au virus, certaines personnes ont peur du retour à la vie en société. C’est ce qu’expriment un certain nombre d’individus en France. C’est le cas de Caroline, 42 ans, vivant en région parisienne et mère d’une petite fille, qui préfère ne pas quitter son appartement, même si cela signifie rester presque deux semaines sans nourriture au moment du confinement : « C’était pâtes et pâtes. L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille[32] ». Nancy, une Parisienne de 28 ans, graphiste freelance et vendeuse dans une boutique de vêtements, joue également la carte de la prudence et va continuer à sortir le moins possible à la fin du confinement : « Si on m’invite quelque part, je dirai non. […] Je sais ce que moi j’ai fait, les précautions prises, mais les autres non[33] ». Quant à Eugénie, 28 ans, consultante dans le secteur de la santé, elle a « peur de retourner à Paris[34] » après être restée confinée en province : « Je me sentirai moins en sécurité. J’ai du mal à imaginer la distanciation sociale dans les transports en commun[35] ». À en croire Marie-France Marin, professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal, réapprendre à vivre sans avoir peur n’est pas pour tout de suite : « Si on apprend très vite la peur, l’éteindre, ensuite, prend vraiment, vraiment du temps[36] ».

 

Il est important de préciser que la peur du Covid-19 touche toutes les sociétés dans le monde, y compris les peuples autochtones. Chez eux, l’arrivée d’une nouvelle épidémie « revivifie des souvenirs dramatiques[37] ». Des réminiscences liées aux épidémies amenées par les « explorateurs, colonisateurs, soldats qui arrivaient d’Europe[38] », explique Irène Bellier, anthropologue, directrice de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et vice-présidente du Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones (GITPA). D’ailleurs, lorsque la communauté comporte peu de membres, les décès sont une perte importante. D’autant plus lorsqu’il s’agit des aînés, qui « sont les détenteurs de la connaissance, de savoirs historiques, ou chamaniques, ou philosophiques[39] ». La crainte est donc de « voir disparaître la sagesse, la mémoire et l’autorité du peuple[40] », au sein de ces sociétés autochtones.

 

 

Retrouvez la suite du chapitre la semaine prochaine. 

Livre disponible sur Amazon au format kindle et broché 


[1] « Stress, anxiété et déprime associés à la maladie à coronavirus Covid-19 », Canada, Gouvernement du Québec, 21 mai 2020.

[3] « Vidéos. Les supermarchés pris d’assaut en France, au lendemain des annonces de Macron », France, Sud Ouest, 13 mars 2020.

[4] « Gironde : dans les hypermarchés, les rayons pâtes et riz pris d’assaut », France, Sud‑Ouest, 13 mars 2020.

[5] Rédaction avec AFP, « Coronavirus : un braquage pour du papier toilette à Hong Kong », France, Le HuffPost, 17 février 2020.

[6] ROZIÈRES G., « Le coronavirus entraîne une ruée vers le papier toilette, mais pourquoi ? », France, Le HuffPost, 4 mars 2020.

[7] Rédaction avec AFP, « Coronavirus : un braquage pour du papier toilette à Hong Kong », France, Le HuffPost, 17 février 2020.

[8] « Coronavirus : vol à mains armées à Hong Kong pour du... papier toilette », France, LCI, 17 février 2020.

[9] Rédaction avec AFP, « Coronavirus : braquage de papier toilette à Hong Kong en pleine pénurie, deux hommes arrêtés », France, Sud-Ouest, 17 février 2020.

[10] JOYEUX H., « Coronavirus : comment s’en protéger au quotidien ? », France, Familles Santé Prévention, s.d.

[11] « Informations concernant le Coronavirus », s.l., Les chroniques d’Arcturius, 6 mars 2020.

[13] AFP, « Non, boire de l’eau toutes les 15 minutes, ne protège pas du coronavirus », France, AFP Factuel, 9 mars 2020.

[15] CONDOMINES A., « Boire du thé chaud est-il efficace contre le coronavirus ? », France, Libération, 10 mars 2020.

[16] SÉNÉCAT A., « Non, boire des boissons chaudes ne « neutralise » pas le coronavirus », France, Le Monde, 10 mars 2020.

[17] « Non, tous ces remèdes ne soignent pas le coronavirus », France, Paris Match, 27 mars 2020.

[18] « Coronavirus et désinfectant : ce que Trump a dit », Royaume-Uni, BBC News, 24 avril 2020.

[21] SHILOH-VIDON T., « Théories du complot et "fake news" : combattre "l’infodémie" de Covid-19 », France, France 24, 28 avril 2020.

[23] WOESSNER G., « Coronavirus : le virus « fake news » galope », France, Le Point, 27 mars 2020.

[24] « Pourquoi certains pensent que la 5G propage le Coronavirus ? », Belgique, RTBF.be, 15 mai 2020.

[25] ZAGDOUN B., « Ces théories du complot qui connectent la 5G et le coronavirus », France, FranceInfo, 11 avril 2020.

[29] « Accusées de propager le coronavirus, des antennes 5G incendiées au Royaume-Uni », France, L’Obs, 7 avril 2020.

[30] NGUYEN DANG J., « Coronavirus : comment les réseaux sociaux ont tenté de soigner le mal de la désinformation », France, FranceInfo, 27 juin 2020.

[31] POMMIER F., « "Le syndrome de la cabane" : quand la peur du déconfinement pousse à rester chez soi », France, France Inter, 15 mai 2020.           

[32] Rédaction avec AFP, « Coronavirus. Quand la sécurité et les habitudes du confinement donnent finalement... peur de sortir », France, Ouest-France, 8 mai 2020.

[34] BARRA M., « Covid-19 : après l’angoisse de l’isolement, la peur du déconfinement », France, France 24, 8 mai 2020.

[36] MARIN M.-F. Interviewée par GUILLEMETTE M., « Il va falloir « désapprendre » la peur de la Covid-19 », Canada, Québec Science, 22 avril 2020.

[37] BELLIER I. Interviewée par LAVAUD S., « Peuples autochtones face au Covid-19 : interview d’Irène Bellier », France, Medscape, 26 juin 2020.

 

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