Juin 1964, Eric Tabarly remporte la Transat en solitaire (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 15 juin 2015 - 14:15
Mis à jour le 10 mai 2017 - 01:13
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Une FranceSoir 20.06.1964 Tabarly Transat
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La Une du 20 juin 1964.
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Le 18 juin 1964, un jeune marin breton inconnu du grand public, Eric Tabarly, mettait fin à la domination anglo-saxonne sur les mers en remportant la seconde édition de la Transatlantique en solitaire. Un exploit qui allait lancer la passion française pour la voile et les courses en mer.

"Le Français Tabarly a gagné", titre France-Soir en première page de son édition datée du samedi 20 juin 1964. "Il a pulvérisé le record de l'Atlantique à la voile, seul à bord, en 27 jours au lieu de 33".

Il y a un peu plus d'un demi-siècle, ce jeune officier de marine breton âgé de 32 ans et encore inconnu du grand public prend tout le monde par surprise en remportant, devant 14 autres concurrents pour la plupart anglo-saxons, la deuxième édition de la Transat en solitaire.

A bord de son ketch Pen Duick-II de 13 mètres, il devance le grand favori britannique, Francis Chichester, vainqueur quatre ans plus tôt de la première édition de cette course entre Plymouth (sud-ouest de l'Angleterre) et Newport (côte est des Etats-Unis), baptisée Observer Single-Handed Trans-Atlantic Race (OSTAR).

"L'Anglais Chichester, second, doit atteindre le but dans 48 heures", précise France-Soir en Une.

Le journal publie une grande photo de Tabarly, avec cette légende: "Première photo du vainqueur à son arrivée: Eric Tabarly, le visage rongé de barbe, les traits tirés par la fatigue, vient d'apprendre par nos envoyés spéciaux qu'il avait gagné".

Le marin breton est lui-même surpris d'avoir gagné, car il ignorait sa position exacte et celle de ses concurrents. "J'ai eu des ennuis avec mes voiles et mon gouvernail automatique", déclare-t-il aux envoyés spéciaux de France-Soir à son arrivée.

Dernier titre en Une du quotidien à propos de cet exploit: "De Gaulle a décoré le Français de la Légion d'honneur".

A peine le "vainqueur de l'Atlantique" a-t-il franchi la ligne que le président français l'a en effet distingué. Tabarly –qui s'était mis en disponibilité de la Marine nationale pour participer à la course– devient un héros national, les radios et les télévisions ne parlent que de lui, il reçoit un accueil triomphal à son retour au Havre quelques jours plus tard.

La France tombera sous le charme de ce marin discret, modeste, au physique de gendre idéal et au sourire timide, racontant son exploit avec simplicité.

Et, surtout, cette victoire dans la Transat 1964, qui met fin à une domination des Anglo-Saxons sur la mer, donnera le coup d'envoi d'une passion nationale pour la voile et pour les courses de voiliers.

Pendant une vingtaine d'années, Tabarly suscitera ainsi des vocations. Ses héritiers –pour la plupart formés par lui– auront pour noms Alain Colas, Olivier de Kersauson, Gérard Petipas, Éric Loizeau, Marc Pajot, Titouan Lamazou, Philippe Poupon, Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam, Florence Artaud...

Le marin légendaire disparaîtra en mer d'Irlande, au large du Pays de Galles, dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, à l'âge de 66 ans, alors qu'il était à bord de son Pen Duick avec quatre équipiers. Ceux-ci n'ont pu le sauver quand il est tombé à l'eau, et il est mort noyé. Son corps a été retrouvé par des pêcheurs cinq semaines plus tard.

(Voir ci-dessous, dans les archives de l'INA, le départ de Tabarly):

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