Violences faites aux femmes : NRJ et "ONPC" sanctionnés par le CSA


Deux affaires différentes, deux sanctions du CSA et un point commun: la question du sexisme et de la violence faites aux femmes.
En pleine libération de la parole consécutive à l'affaire Weinstein, le Conseil supérieur de l'Audiovisuel a annoncé mercredi 20 infliger une amende d'un million d'euros à NRJ pour des "commentaires avilissants relatifs au physique d’une femme (...) ainsi que des insultes et des propos dégradants concernant sa vie intime".
Le même jour, France Télévisions a écopé d'une mise en demeure pour "pour manquement aux dispositions qui confient à France Télévisions une responsabilité particulière en matière de lutte contre les violences faites aux femmes".
La sanction concernant NRJ fait référence à l'émission C Cauet du 9 décembre 2016. L'ex-animateur et son équipe s'y étaient livrés à un canular téléphonique au détriment d'une femme avec des propos dégradants et sexistes envers leur victime.
Lire aussi: Cauet estime que Cécile de Ménibus parle trop de son agression sexuelle par Rocco Siffredi
Pour le CSA, la séquence n'aurait pas dû être diffusée, "la victime du canular ayant été publiquement humiliée et placée dans une situation de détresse et de vulnérabilité manifestes", quand bien même l'émission se soit voulue "humoristique" et la victime ayant donné son accord pour la diffusion.
Dans un communiqué, la station a annoncé "un recours devant le Conseil d’Etat contre la sanction de 1 million d’euros qu’elle estime injuste et totalement disproportionnée".
Pour "ONPC", il s'agissait du fameux clash survenu entre la Christine Angot et l'ancienne élue Sandrine Rousseau. La chroniqueuse avait quitté le plateau, jugeant qu'il n'était pas opportun d'y évoquer l'agression sexuelle dont Sandrine Rousseau accuse Denis Baupin.
Le CSA a jugé que l'invitée souhaité évoquer ce cas "pour aider utilement les femmes victimes d’agressions sexuelles" mais que "les chroniqueurs de l’émission ont longuement, de manière virulente et systématique, sans prendre en compte sa vulnérabilité manifeste, mis en doute l’utilité même de sa démarche sans respect pour sa parole ni pour son engagement".
Le gendarme de l'audiovisuel a également relevé la "complaisance" de l'animateur Laurent Ruquier "à l’égard du parti-pris choisi par les chroniqueurs attitrés de l’émission" ainsi que le choix de la production de couper le départ de Christine Angot tout en conservant la réaction de Sandrine Rousseau à ce fait. Un "montage trompeur", pour le CSA. La mise en demeure est un avertissement préalable à une éventuelle sanction.
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