Rihanna accusée de contrefaçon : un artiste lui réclame cinq millions d'euros (VIDEO)
Il accuse la chanteuse Rihanna d'avoir copié une de ses installations avec des néons dans un clip: un artiste américain, James Clar, a réclamé jeudi 16 quelque cinq millions d'euros de dommages et intérêts à la star, qui lui en a demandé 100.000 pour procédure abusive.
En 2006, le designer a créé une œuvre, intitulée You and me, composée d'une plaque suspendue horizontalement avec le mot "you" en lettres de bois, et de tubes fluorescents, que l'on appelle communément, souvent à tort, néons. Dans le clip de la chanson Rockstar 101 de Rihanna, apparaissent les mots "rock" et "star", selon un procédé qui, aux yeux de James Clar, copie son œuvre. Il a donc attaqué pour contrefaçon devant le tribunal correctionnel de Paris. Pour en juger, les trois magistrates qui composent le tribunal ont un instant pris place sur les bancs qui accueillent d'habitude prévenus et parties civiles pour visionner le clip de la chanteuse de la Barbade, tiré de son album Rated R (2010).
D'emblée, Me Patrick Boiron, avocat de la superstar, fait valoir que le plaignant n'apporte pas la preuve de l'antériorité de son œuvre, notion essentielle en matière de contrefaçon. Surtout, il souligne que la naissance des sculptures en néon "date des années 50". L'une des trois magistrates composant le tribunal vérifie illico sur son téléphone portable, avant de lâcher: "j'en vois des belles", en riant. "C'est donc une tendance artistique", mais James Clar n'apparaît dans "aucun ouvrage" qui lui est consacré, poursuit Me Boiron. "Il est relativement... pour être élégant... inconnu", glisse l'avocat. "James Clar n'est pas encore au panthéon de l'art contemporain, je le concède", embraye le conseil de l'artiste, Me Philippe Dutilleul-Francoeur, mais il a été notamment exposé au Moma à New York: "C'est un jeune artiste qui a énormément de talent".
Comme à chaque procès en contrefaçon, là où les uns insistent sur les ressemblances, les autres leur opposent les différences. Là où le conseil de James Clar défend un "dispositif original et inhabituel", celui de Rihanna l'accuse de vouloir s'arroger "un monopole". Pour Me Boiron, il n'y a "aucune similitude dans les éléments essentiels des deux œuvres". Quant aux cinq millions d'euros de dommages et intérêts réclamés à sa cliente, ces demandes sont "totalement disproportionnées".
Pour lui, le plaignant a agi "avec témérité" et "mauvaise foi", dans le "seul but de monnayer un accord financier". Il demande 100.000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive. Et si Rihanna a déjà été accusée de contrefaçon par un autre artiste pour un autre clip, cette affaire-là s'était soldée par un accord financier aux Etats-Unis, qui selon lui ne signifie nullement qu'elle s'est rendue coupable de plagiat.
"Tout ceci n'est pas sérieux", renchérit l'avocat d'Universal Music, Me Nicolas Boespflug, "ce type d'action n'a rien à faire devant la 31e chambre" du tribunal correctionnel de Paris. S'il existe des points communs entre les deux œuvres, il s'agit d'une "rencontre fortuite", plaide-t-il. De plus, ces néons sont "accessoires" et n'apparaissent que "quelques secondes sur un vidéoclip de plus de quatre minutes".
(Voir ci-dessous le clip Rockstar de Rihanna):
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