Dans la saga municipale marseillaise, Benoît Payan confirme sa candidature

Auteur:
 
Par Pierre ROCHICCIOLI - Marseille (AFP)
Publié le 16 décembre 2020 - 14:01
Image
Le socialiste Benoît Payan, le 4 juillet 2020 à Marseille
Crédits
© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP/Archives
Le socialiste Benoît Payan, le 4 juillet 2020 à Marseille
© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP/Archives

Marseille a replongé mercredi dans un feuilleton à rebondissements après la démission surprise de Michèle Rubirola, avec la perspective d'un conseil municipal animé lundi pour désigner son successeur, qui pourrait bien être le socialiste Benoît Payan, premier adjoint désormais officiellement candidat.

"Je me présenterai pour concrétiser le projet que nous avons porté ensemble, celui de faire participer tous les Marseillais, de relever notre ville et d’en finir avec l'incurie de ces dernières années", a écrit dans un message publié sur Facebook Benoît Payan, avec qui Mme Rubirola a toujours assumé former un "binôme".

Annonçant sa démission, notamment pour raisons de santé, la maire de Marseille avait exprimé mardi son souhait de le voir lui succéder --et de prendre sa suite comme première adjointe.

Mais l'image de cet "apparatchik" du PS n'a pas toujours fait l'unanimité au sein de la majorité municipale du Printemps marseillais, composée notamment de socialistes, de communistes, d'insoumis et d'écologistes: Benoît Payan avait même laissé la tête de liste de cette union de la gauche à Mme Rubirola quand les négociations achoppaient autour de sa personne.

Dans la majorité, la perspective d'un échange de poste entre la maire sortante et son second n'a cependant soulevé dans l'immédiat aucune levée du bouclier, le maintien de l'unité fragile de la majorité semblant être privilégié par tous, à quelques jours du conseil pour lequel les convocations ont été adressées dès mardi soir aux 101 conseillers municipaux.

"C'est un changement de rôle dans une équipe qui a une grande cohésion", a expliqué dès mardi soir le chef du file local du PCF et adjoint à la culture, Jean-Marc Coppola.

Même son de cloche chez Olivia Fortin, une des architectes du "Printemps marseillais", adjointe notamment chargée des services municipaux dans l'actuelle équipe: "Comme tout le monde dans la majorité, je suis partante pour suivre ce binôme inversé. On a besoin de cohésion et Benoît Payan a toute légitimité pour prendre la suite".

- Majorité renforcée -

L'écologiste Sophie Camard, par ailleurs suppléante de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, convoque, elle, le souvenir douloureux des interminables tractations avec Samia Ghali --dont les voix étaient nécessaires pour obtenir une majorité-- qui avaient précédé l'élection de Mme Rubirola en juillet: "On ne va pas déclencher des candidatures et revivre le psychodrame du 4 juillet".

Mais encore une fois, c'est la position de la deuxième adjointe Samia Ghali, figure populaire des quartiers nord, qui est guettée, et mercredi, l'ex-sénatrice socialiste ne s'était toujours pas exprimée, même si plusieurs adjoints ont assuré qu'elle avait été consultée avant l'annonce de la démission de Michèle Rubirola.

En juillet dernier, l'élection de Michèle Rubirola s'était jouée au "troisième tour", c'est-à-dire au conseil municipal, à une voix près, au terme de plusieurs heures d'un suspense haletant.

Mais entretemps, la majorité municipale s'est renforcée avec l'arrivée de deux transfuges du groupe Les Républicains. La nouvelle composition du conseil municipal se compose ainsi aujourd'hui de 44 sièges pour le Printemps marseillais, 9 sièges pour les proches de Samia Ghali, 37 sièges pour LR, 2 sièges pour les divers droite menés par Bruno Gilles, et 9 sièges pour le RN conduit par Stéphane Ravier.

Face à Benoît Payan, l'opposition ne présentera peut-être même pas de candidat: "Toutes les options sont sur la table, rien n'est exclu. Nous n'avons pas encore pris de décision concernant la présentation d'une candidature concurrente", a indiqué à l'AFP le porte-parole du groupe LR qui s'est réuni dans la matinée. "C'est un problème qui concerne avant tout la majorité. On va observer et on verra bien", a-t-il ajouté.

"J'attends de voir comment tout cela évolue. Avec la gauche tout est possible, avec la droite aussi. Et nous ne sommes que mercredi, il peut s'en passer des choses d'ici lundi", a de son côté ironisé le RN Stéphane Ravier.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.