"Emotion" et "indignation" à Nice, pour l'hommage rendu par Castex aux trois vies "volées" dans la basilique

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Par Claudine RENAUD - Nice (AFP)
Publié le 07 novembre 2020 - 10:37
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Portant "les condoléances de la nation tout entière", le Premier ministre Jean Castex a rendu hommage samedi aux victimes de l'attaque au couteau perpétrée dans la basilique de Nice, exprimant sa "compassion", mais aussi son "indignation" face à un ennemi "identifié", "l'islamisme radical".

"C'est la France qui à chaque fois est visée et est la cible du terrorisme mais Nice aura payé un lourd tribut", a déclaré le Premier ministre, évoquant cet attentat et celui qui avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.

"Le 29 octobre, un terroriste a volé trois vies au coeur même d'une église", s'est ému Jean Castex en évoquant une "profanation". "Aucune célébration religieuse n’est une offense dans une République laïque qui respecte la Religion pour ce qu’elle est, l’expression d’une conviction intime", a insisté le Premier ministre.

"Le terrorisme s'en prend à ce que nous sommes, à ce qui fait notre identité, à notre liberté, à notre culture et enfin à nos vies. L'ennemi, nous le connaissons, non seulement il est identifié, mais il a un nom, c'est l'islamisme radical", a encore déclaré le chef du gouvernement, qui a remis aux victimes à titre posthume la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.

La cérémonie s'est déroulée en présence de trois autres membres du gouvernement, de l'ancien président Nicolas Sarkozy ou encore du président LR du Sénat Gérard Larcher. Peu avant 10H30, sous un grand soleil, la Marseillaise a résonné sur la colline du château, un parc dominant la ville et sa baie méditerranéenne, symbole fort de résistance à Nice.

La meilleure amie et le mari de Nadine Devillers, 60 ans, la première victime de l'attaque, ont apporté son portrait, une photo du jour de son mariage. Ensuite, celui de Vincent Loquès, le sacristain de la basilique tué la veille de ses 55 ans a été porté devant l'assistance recueillie, puis celui de la troisième victime, la Franco-brésilienne Simone Barreto Silva, 44 ans, mère de trois enfants, sur la mélodie entraînante d'une chanson de Gilberto Gil.

Après que la flamme de la foi a été allumée, la comédienne Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice, s'est avancée pour lire un texte de l'écrivain Romain Gary avant une prise de parole du maire de Nice Christian Estrosi.

- "Entrer en résistance" -

"Tous les trois ensemble, vous êtes toute la diversité, toute l'humanité du peuple de Nice", a déclaré l'élu, visiblement ému et dénonçant une "guerre contre tout ce que nous sommes", exigeant d'"entrer en résistance".

Trois coups de canon ont été symboliquement tirés à la fin de la cérémonie, après l'allocution du Premier ministre. Alors que l'orchestre jouait ensuite "What a wonderful world" de Louis Armstrong, la famille de Simone Barreto Silva est partie la première, l'une de ses filles titubant de chagrin, soutenue avant d'être prise dans ses bras par le mari de Nadine Devillers.

A l'issue de cet hommage, le chef du gouvernement s'est entretenu avec les familles des victimes.

Il a ensuite décoré au nom du président de la République les sept policiers municipaux intervenus pour arrêter l assaillant, saluant "leur courage et leur sang-froid exemplaires". Ils sont intervenus "à ce moment où rien n'indiquait que le terroriste était seul et n'avait pas de complice dans la basilique", a-t-il rappelé.

Le 29 octobre, à 8H30, un homme de 21 ans, Brahim Aouissaoui, de nationalité tunisienne, arrivé à Nice l'avant-veille, avait attaqué au couteau les trois fidèles présents dans la basilique.

Les évêques de France ont appelé au "respect et à la fraternité" dans un communiqué samedi, tandis que le collectif des "imams de la paix" a appelé "la communauté musulmane à faire preuve de compassion et de solidarité envers nos sœurs et frères chrétiens".

Depuis le début de l'enquête sur l'attaque, outre l'assaillant, onze personnes ont été placées en garde à vue et toutes ont été relâchées. Connu en Tunisie pour des faits de violence et de drogue, Brahim Aouissaoui s'était tourné vers la religion depuis deux ans et s'était isolé.

Hospitalisé à Nice sans pouvoir être questionné, il a été transféré vendredi en avion vers Paris où le parquet national antiterroriste conduit l'enquête pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

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