JO-2024 : les hommes et les femmes qui ont construit le succès français

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Par AFP
Publié le 01 août 2017 - 15:34
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"On est une équipe de rugby", estimait il y a quelques mois l'ex-secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard, évoquant les porteurs de la candidature de Paris aux JO-2024. "Il y a les piliers sportifs devant et nous les politiques on pousse derrière dans le même sens."

Bernard Lapasset, premier dans la mélée.

C'est en juillet 2011, au lendemain de la déculottée d'Annecy-2018 (7 voix) que Denis Masseglia, président du comité olympique français (CNOSF), a pour la première fois prononcé son nom: si nouvelle candidature française il devait y avoir, Bernard Lapasset serait l'homme de la situation. Après tout, le président de la fédération internationale de rugby était le dernier Français à avoir enregistré un succès auprès du CIO, deux ans plus tôt, en imposant le rugby à VII au programme des Jeux.

Le très diplomate Tarbais, a réussi sur toute la ligne, aussi à l'aise avec les co-leaders politiques de la candidature qu'avec les sportifs dont il partagea longtemps la vie. Agé de bientôt 70 ans, il sera président d'honneur du comité d'organisation des Jeux (Cojo) après s'être peu à peu effacé pour laisser la première place à Tony Estanguet qu'il avait "kidnappé" en public pour rejoindre le comité de candidature, il y a un peu plus de deux ans.

Tony Estanguet, le surdoué.

C'est en effet Lapasset le stratège qui a fait, en février 2015, main basse sur le triple champion olympique de canoë. Invité par Anne Hidalgo, maire de Paris, à présenter en public son projet de candidature, le président de l'IRB assure: "J'en serai le co-président avec Tony Estanguet". Ce dernier tombe des nues... mais répond présent. Qui, en effet, de plus légitime que cet athlète modèle, tout jeune membre du CIO, pour porter une candidature qui doit être pilotée par les sportifs pour avoir une chance?

A 39 ans, cinq ans après son dernier sacre, à Londres, Estanguet a vite appris. Très apprécié par ses collègues du CIO où il joue un rôle très actif, qualifié par certains d'entre eux de "Sebastian Coe français", vice-président de la fédération internationale de canoë-kayak et membre de l'Agence mondiale antidopage (AMA), il prendra la présidence du Cojo après la validation de l'attribution des Jeux à Paris, le 13 septembre à Lima.

Anne Hidalgo, la convertie devenue précheuse.

Jusqu'au printemps 2015, la maire de Paris n'a pas voulu des Jeux. "Nous sommes dans des contraintes budgétaires qui ne me permettent pas de dire que je porte cette candidature", expliquait-elle. Les attentats de janvier et le discours convaincant de Bernard Lapasset l'ont fait muer. Convertie aux JO, Hidalgo se justifie alors par "la nécessité de rapprocher" les Parisiens, les Franciliens, en recréant un lien notamment avec la Seine-Saint-Denis, département jeune et défavorisé, identifié par les experts de la candidature comme l'épicentre des futurs Jeux.

Depuis, la maire ne ménage pas sa peine pour promouvoir le dossier. C'est elle, traumatisée par la défaite de Paris-2012, qui a fait montre de la plus grande intransigeance dans la négociation 2024/2028. C'est elle également qui a vraiment conquis les membres du CIO à Doha, en novembre, avec son discours, en espagnol, sur la faculté d'intégration de Paris, ville qui s'est choisi une femme, née étrangère, pour maire.

François Hollande/Emmanuel Macron, les présidents au soutien

Fin 2014, le président Hollande avait tellement soutenu l'idée d'une candidature, qu'il en avait froissé Anne Hidalgo. Alors très frileuse sur le dossier, la maire de Paris avait fait savoir au chef de l'Etat qu'elle et elle seule avait le pouvoir d'y engager sa ville. Par la suite, que ce soit à Rio ou en recevant Thomas Bach, patron du CIO, à Paris, François Hollande n'a raté aucune occasion de pousser le dossier.

Emmanuel Macron est d'une fidélité exemplaire à la politque de son prédécesseur. Hôte des membres de la commission d'évaluation du CIO au surlendemain de son élection, participant aux Journées Olympiques, notamment à l'occasion d'une démonstration de tennis en fauteuil roulant, il s'est rendu à Lausanne mi-juillet pour présenter le dossier aux membres du CIO et a prévu d'être à Lima pour l'officialisation de l'attribution des Jeux à Paris.

Etienne Thobois, la cheville ouvrière

Moins connu du grand public, l'ancien joueur de badminton est pourtant responsable de la qualité et de la fiabilité d'un dossier technique salué par les experts. Directeur général de la candidature, Etienne Thobois a une précieuse expérience des grands événements. Patron opérationnel de la Coupe du monde de rugby 2007, il a ensuite contribué à la victoire de Tokyo pour les JO-2020 en bâtissant une partie de son projet. Il restera le directeur général du Cojo.

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