Kobe Bryant, un passage à Mulhouse qui a laissé des traces

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Par AFP - Mulhouse
Publié le 28 janvier 2020 - 12:04
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Kobe Bryant le 2 janvier 2015 lors d'un match des Los Angeles Lakers contre les Grizzlies de Memphis, à Los Angeles
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© Mark RALSTON / AFP/Archives
Kobe Bryant le 2 janvier 2015 lors d'un match des Los Angeles Lakers contre les Grizzlies de Memphis, à Los Angeles
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"Il était très gentil et bien élevé: on aurait aimé l'avoir comme fils!": Kobe Bryant, décédé dimanche dans un accident d'hélicoptère, a laissé un souvenir indélébile pour ceux qui l'ont côtoyé à Mulhouse, où il a vécu quelques mois avec sa famille quand il était adolescent.

Le jeune Kobe a 13 ans quand il débarque en Alsace en août 1991 après sept années en Italie, où son père, basketteur professionnel, avait joué après huit saisons en NBA.

"En 1991, j'étais prêté à Mulhouse par Limoges et on a vu arriver un joueur américain de 2,06 m: Joe Bryant, qui était un peu +Le Magic Johnson de l'Europe+", se rappelle l'ancien international français Jimmy Vérove.

"Il logeait avec toute sa famille dans le même hôtel que moi et à l'entraînement le petit était là régulièrement. Moi j'avais 20 ans, je faisais beaucoup de rab après les séances et lui restait avec moi, il shootait avec moi et parfois on faisait des petits un contre un avant que je le ramène le soir à l'hôtel", raconte le champion d'Europe 1993 avec Limoges, aujourd'hui entraîneur adjoint à Pau-Orthez.

"Cela a duré quelques mois, mais je ne pouvais pas savoir que j'étais en train de m'amuser avec celui qui allait devenir le meilleur joueur du monde. Il était très déterminé, toujours avec son ballon sous le bras", poursuit-il.

Dans ce même hôtel où a logé la famille Bryant durant plusieurs mois, travaille Thierry Jung. C'est d'ailleurs lui qui trouve l'école où Kobe et ses soeurs seront scolarisés durant leurs quelques mois à Mulhouse. "Joe m'avait demandé de lui trouver une école anglophone pour Kobe et ses deux soeurs. Grâce à ma femme qui travaillait en Suisse, j'ai réussi à lui trouver une école américaine à Bâle pour inscrire ses enfants", où ils allaient en train, se souvient-il.

- "Il me battait toujours" -

Petit à petit, Thierry Jung va nouer une amitié avec Kobe. Grâce au basket bien sûr.

"Je m'étais monté un panneau de basket sur un court de tennis, il était fixé sur un des poteaux de la structure et j'y jouais quand le terrain n'était pas utilisé. Un jour Kobe m'a vu et m'a demandé s'il pouvait jouer avec moi. J'avais accepté avec plaisir. On faisait des un contre un, des lancers francs... Il me battait toujours !", raconte M. Jung.

Malgré la barrière de la langue, Thierry Jung et le jeune Kobe parviennent à communiquer et à partager de bons moments: "Je parlais quelques mots d'anglais donc on arrivait à se comprendre, et sur le terrain on n'avait pas besoin de parler".

S'il avait décelé le talent du jeune Américain, il n'imaginait pas qu'il deviendrait une des plus grandes légendes de son sport.

"J'ai tout de suite remarqué qu'il avait de grosses capacités techniques, bien au-dessus de la moyenne: il avait une tenue de balle et un dribble qui étaient déjà impressionnants. Mais quand il a été pris quatre ans plus tard par les Lakers, à seulement 17 ans, je me suis dit: +ça doit être un homonyme+!"

- "Une légende" -

Jean-Luc Monschau lui aussi a brièvement vu Kobe Bryant à l'oeuvre. Le technicien avait entraîné Mulhouse les six saisons précédentes mais venait de céder sa place à Chris Singleton. Avant de partir coacher Le Mans, il a assisté à quelques matches de son ancienne équipe en septembre 1991.

"Ce qui est intéressant c'est que c'est le jeune Kobe Bryant qui meublait la mi-temps des matches. Il démontrait déjà tout ce qu'il savait faire à l'âge de 13 ans, il était déjà très habile avec le ballon. Et du coup les gens à la mi-temps n'allaient pas à la buvette: ils restaient à leur place pour le regarder", se souvient celui qui est revenu entraîner Mulhouse-Pfastatt, aujourd'hui en Nationale 1.

Pour tous, l'annonce du décès du "Black Mamba" a été un choc. "On a d'abord cru à une fake news", reprend Jimmy Vérove. "C'était une légende, et les super héros on ne s'attend pas à ce qu'ils meurent. Il a marqué l'histoire du basket, il la marquera encore longtemps".

"Je pense sincèrement que s'il avait joué avant Michael Jordan, c'est lui qui aurait été l'icône", estime encore Vérove. "En plus, sa fin fait encore plus mal parce qu'il était avec sa fille, qui était +Kobe en petit+. Tous les papas peuvent se reconnaître là."

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