Les lycéens de Terminale face à l'inscription en fac : "génération crash-test"

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Par AFP
Publié le 21 novembre 2017 - 09:25
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Des lycéens passent une épreuve du baccalauréat à Strasbourg, le 15 juin 2017
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© FREDERICK FLORIN / AFP/Archives
Des lycéens passent une épreuve du baccalauréat à Strasbourg, le 15 juin 2017
© FREDERICK FLORIN / AFP/Archives

Moins de deux mois avant l'ouverture de la nouvelle plateforme d'inscription dans l'enseignement supérieur, qui remplacera APB, les élèves de Terminale sont "dans le flou" mais pas trop inquiets: "Ca ne peut pas être pire que l'an dernier!", veulent-ils croire.

"On est la génération crash-test", s'exclame en riant Laure, 17 ans, venue avec sa classe de Terminale ES au Salon de l'éducation, qui s'est déroulé à la fin de la semaine dernière à Paris. APB (pour plateforme d'admission post-bac), c'est fini, mais les jeunes --et leurs professeurs-- "ne sont pas vraiment sûrs de savoir comment cela va désormais se passer", selon la jeune fille.

"On est dans le flou, mais pas trop inquiets. Ca va changer mais pas totalement. Il va toujours falloir s'inscrire sur une plateforme et le calendrier est à peu près le même que les années précédentes", souligne Victor, 17 ans, en Terminale générale, venu de Plaisir (Yvelines) avec sa classe.

L'été dernier, les premières vagues de réponses transmises par la plateforme d'admission post-bac ont laissé sur le carreau plusieurs milliers de bacheliers pourtant désireux d'entamer des études supérieures. Une hausse due en partie à une augmentation démographique des candidats (près de 40.000 supplémentaires).

Après plusieurs semaines de concertation avec les acteurs du monde éducatif, la ministre de l'Enseignement supérieure Frédérique Vidal a redessiné les modalités d'entrée à l'université, pour supprimer le tirage au sort et améliorer le taux de réussite en première année à la fac, des mesures qui s'apparentent selon ses opposants à "une sélection déguisée".

Son projet de loi est présenté mercredi en conseil des ministres.

Quelques éléments de ce projet de loi ont été intégrés par les visiteurs du Salon sondés par l'AFP: tirage au sort supprimé pour les filières qui disposent de moins de places que de candidats --remplacé par un examen des dossiers--, inscription de dix voeux maximum contre 24 l'an dernier, pas de classement des vœux.

- "Il est où mon avenir ?" -

"On nous dit qu'il n'y aura pas vraiment de sélection. Mais il y en aura quand même un peu puisqu'ils vont regarder les dossiers", pointe Victor, qui trouve ça "plus juste" pour les élèves travailleurs et motivés mais rappelle aussi que "certains se révèlent après le bac".

L'arrêt du tirage au sort, Louhane, 17 ans, s'en félicite. Et pour cause, bachelière ES en 2017, avec un an d'avance, elle fait partie des "naufragés d'APB". Les IUT et BTS auxquels elle avait postulé l'ont recalée, de même que la filière universitaire non sélective qu'elle avait inscrite, suite au tirage au sort.

La jeune fille décide alors de partir en Angleterre, "pour ne pas perdre son temps", avant de tenter sa chance pour des formations dont la rentrée est décalée en janvier. Elle se renseigne au Salon, accompagnée par sa mère. "Je me suis fait éjecter une fois, je ne suis pas totalement rassurée", déclare-t-elle avec une petite grimace.

"De toute façon, ça ne peut pas être pire que l'an dernier", assure Morgane, en Terminale scientifique, dans un lycée de Seine-et-Marne.

Sur le stand de "coaching orientation" du magazine l'Etudiant, on note que "les parents sont en fait plus stressés que leurs enfants". "Chaque année, on a des lycéens qui n'ont toujours aucune idée de ce qu'ils veulent faire, à quelques jours de la fermeture de la plateforme", soupire une des jeunes femmes à l'accueil, qui ne souhaite pas être citée.

Dans la cohue qui se presse devant les stands, une lycéenne joue des coudes. "Il est où, mon avenir?", lance-t-elle sous les rires de ses camarades.

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