L'état d'urgence, un régime en vigueur depuis le 13 novembre 2015

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 24 mai 2017 - 16:21
Image
Crédits
© Vincent LEFAI, Sophie RAMIS, Kun TIAN / AFP
L'Etat d'urgence en France
© Vincent LEFAI, Sophie RAMIS, Kun TIAN / AFP

L'état d'urgence, dont Emmanuel Macron va demander au Parlement la 6e prolongation, jusqu'au 1er novembre, est un régime d'exception en vigueur depuis les attaques du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

Si la mesure est votée et va à son terme, la France aura connu 23 mois d'état d'urgence ininterrompu, un record.

Créé en 1955, durant la guerre d'Algérie, il permet notamment à l'Etat d'assigner à résidence toute personne "dont l'activité est dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics" et d'ordonner "des perquisitions à domicile de jour comme de nuit" sans passer par l'autorité judiciaire.

Les ministres et préfets peuvent également décider la fermeture provisoire des salles de spectacles et des lieux de réunion, ou d'"interdire la circulation des personnes ou des véhicules" dans certains lieux ou à certaines heures, ou encore d'instituer "des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé".

L'état d'urgence avait été décrété par François Hollande dès le soir des attentats du 13 novembre (130 morts). Le Parlement l'avait prolongé pour trois mois supplémentaires à compter du 26 novembre 2015, puis à nouveau du 26 février au 26 mai 2016, et pour deux mois jusqu'au 26 juillet afin de sécuriser deux événements sportifs majeurs: le Tour de France et l'Euro-2016.

La prolongation suivante, intervenue après l'attentat de Nice (86 morts) courait en principe jusqu'à janvier 2017 mais le président Hollande avait demandé sa prorogation afin de couvrir l'élection présidentielle.

La démission du Premier ministre Manuel Valls le 6 décembre 2016 avait alors précipité les choses, un cinquième vote, dans la nuit du 13 au 14 décembre, prolongeant la mesure jusqu'au 15 juillet 2017 afin "d'enjamber" les élections présidentielle et législatives.

Avec cette 5e prolongation, la France était entrée dans sa plus longue période d'état d'urgence ininterrompue - 20 mois - depuis la création de ce régime législatif d'exception.

Le général de Gaulle y avait eu recours en avril 1961, suite au putsch des généraux à Alger, jusqu'en octobre 1962 (selon la date finalement retenue par les juristes).

En mars dernier on comptait encore 68 personnes assignées à résidence, une vingtaine d'entre elles étant alors soumises sans interruption depuis quinze mois à ce régime très contraignant (pointages quotidiens, interdiction de quitter sa commune le jour et son domicile la nuit, etc.).

Une assignation à résidence ne peut toutefois désormais être prolongée au-delà de douze mois, et pour une durée de trois mois à chaque fois, que si l'administration apporte des "éléments nouveaux" sur une personne dont le comportement pose "une menace d'une particulière gravité pour la sécurité et l'ordre publics".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.