Alcoolisme : 3 préfectures pourront prescrire, dès le 1er décembre, des éthylotests antidémarrage


Un dispositif permettant aux préfectures de restituer un permis de conduire suspendu ou annulé pour alcoolémie, contre l'installation d'un éthylotest antidémarrage, sera expérimenté à partir du 1er décembre dans la Drôme, le Nord et la Marne, a annoncé ce mercredi 23 la Sécurité routière. Le recours aux éthylotests antidémarrage (EAD) n'était possible jusqu'à présent que dans un cadre judiciaire, pour une composition pénale ou une peine complémentaire ou alternative à la prison suite à une condamnation. Depuis la récente loi sur la Justice du XXIe siècle, il peut également être prescrit dans le cadre de contrôles judiciaires ou de sursis avec mise à l'épreuve.
Le dispositif médico-administratif expérimenté à partir de décembre permettra à une commission médicale d'une préfecture de donner un avis favorable à la restitution d'un permis de conduire si l'automobiliste fait installer "volontairement, à ses frais, un dispositif homologué d'antidémarrage électronique" dans son véhicule et s'il "accepte un suivi médico-psychologique dans un établissement spécialisé en addictologie", détaille la Sécurité routière dans un communiqué.
L'automobiliste obtiendra alors un permis de conduire temporaire portant mention de l'obligation d'EAD. Avant de démarrer son véhicule, le conducteur devra souffler dans un éthylotest couplé au système de démarrage qui se bloquera s'il présente une alcoolémie supérieure à 0,25 mg/litre d'air expiré (0,1 mg/l pour les personnes qui ont un permis probatoire). Cette expérimentation, décidée lors du Comité interminstériel de sécurité routière d'octobre 2015, sera "évaluée en vue d'une extension à l'ensemble du territoire national à partir du 1er janvier 2019", indique la Sécurité routière.
"Par la mise en place de cette nouvelle disposition, le gouvernement entend lutter efficacement contre la récidive de conduite sous l'emprise de l'alcool, tout en permettant, notamment en vue de l'exercice d'une activité professionnelle, la conduite à certains usagers sans risque pour les autres", ajoute-t-elle. Les EAD sont obligatoires sur les autocars depuis le 1er septembre 2015.
Pour les particuliers, le dispositif a notamment été testé en Haute-Savoie entre 2004 et 2011. Sur 400 personnes condamnées pour délit alcoolique (plus de 0,8g/l de sang) ayant accepté d'installer un EAD tout en suivant un accompagnement psychologique voire médical, "la récidive a chuté des trois-quarts", indiquait en août 2015 à l'AFP le docteur Charles Mercier-Guyon, qui encadrait le suivi psychologique.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.