Allergènes : une information encore insuffisante dans les commerces
Ainsi, selon une étude menée par l'association de consommateurs du 12 au 26 mars sur 375 commerces et restaurants, 75% des artisans (restaurateurs, boulangerie-pâtisseries, traiteurs) "ne respectent pas l'obligation réglementaire sur les allergènes, soit parce qu'ils ne peuvent donner qu'une information orale sans garantie de fiabilité (30% des cas), soit parce qu'ils ne donnent aucune information (45% des cas)". Dans la grande distribution, plus que l'absence d'information (seuls 13% des magasins ne donnent aucune information), c'est le caractère incomplet ou peu lisible de celle-ci qui alarme l'UFC.
En effet, si la réglementation française a posé comme obligatoire le fait d'informer les consommateurs, elle en laisse les modalités à l'entière discrétion des professionnels, indique l'association. Résultat: les allergènes "sont ainsi le plus souvent regroupés pour l'ensemble des produits sur des affichettes de petite taille ou perdus au milieu de centaines de références" dans des classeurs ou des cahiers parfois difficiles à trouver, "ce qui en rend la lecture particulièrement ardue" pour les consommateurs, détaille l'association.
Certaines enseignes, comme Auchan, font toutefois preuve de davantage d'efforts en termes de lisibilité, en installant des étiquettes individuelles à proximité immédiate des produits, signale l'enquête. Au final, seule les neuf établissements de restauration rapide visités respectent strictement l'obligation d'information, indique l'UFC.
L'association rappelle que six à neuf millions de personnes souffrent actuellement d'allergies en France et que leur information est "un enjeu crucial sachant que la seule solution pour éviter des accidents potentiellement mortels ou des affections très invalidantes, consiste à écarter tous les aliments contenant le composé nocif".
Depuis le 1er juillet 2015, un décret rend obligatoire "l'information relative à la présence de substances ou produits provoquant des allergies ou intolérances", comme le gluten, les oeufs, l'arachide, le soja, etc.
L'UFC demande donc aux pouvoirs publics de contrôler la mise en application de ce décret et de sanctionner les contrevenants. Elle réclame également une réécriture du texte afin de spécifier que l'information doit se faire obligatoirement via des étiquettes individuelles placées directement auprès des aliments.
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