La France toujours championne d'Europe de la fécondité en 2014
La France était toujours championne de la fécondité parmi les 28 pays de l'Union européenne en 2014, selon des chiffres diffusés ce mardi 15 par l'Office européen des statistiques, Eurostat.
Avec 2,01 enfants par femme, la France s'inscrit en tête des Etats membres. Elle est également la seule à afficher un taux supérieur à deux parmi tous les pays. Ce chiffre est toutefois inférieur à celui du niveau de renouvellement de la population dans les pays développés (2,1), c'est-à-dire le nombre moyen de naissances vivantes par femme nécessaire pour maintenir constante la taille de la population en l’absence de toute migration.
"Les bons résultats de la France, mais aussi plus généralement des pays du nord et nord-ouest de l'Europe, s'expliquent notamment par des politiques familiales et sociales traditionnellement plus généreuses que dans les pays méditerranéens et d'Europe de l'Est", a expliqué à l'AFP Gilles Pison, chercheur associé à l'Ined (Institut national d'études démographiques).
Des pays comme la Suède (1,88) et le Royaume Uni (1,81) affichaient en effet en 2014 des taux de fécondité assez proches des taux français. En revanche, les pays méditerranéens, comme le Portugal (1,23, lanterne rouge de l'UE), la Grèce (1,30), l'Espagne (1,32), l'Italie (1,37) se trouvaient tout en bas de l'échelle en 2014. "Ces pays ont été frappés plus durement par la crise économique et, contrairement à la France, où la politique sociale a amorti ce choc, il n'y avait pas dans ces Etats de dispositifs généreux pour les familles", a remarqué M. Pison.
Les pays d'Europe de l'Est ne sont guère mieux lotis, les politiques familiales et en faveur du travail des femmes de l'époque communiste ayant disparu. En 2014, la Pologne affichait un taux de 1,32 enfant par femme, la Slovaquie 1,37. Quant à l'Allemagne et l'Autriche, souvent pointées pour leur faible fécondité, elles semblaient rattraper leur retard: 1,47 en 2014, contre 1,35 en 2001, pour la première et 1,47 en 2014, contre 1,33 pour la seconde.
"Sans doute du fait que ces pays ont développé récemment des politiques familiales aussi généreuses qu'en France et dans le nord de l'Europe", a estimé M. Pison. Après le régime nazi et sa politique nataliste, la République fédérale allemande a très longtemps répugné à engager une politique incitative en la matière.
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